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Le déluge, une année et un jour après

par El Yazid Dib

Après une année et un jour d'horreur, Israël n'a rien gagné. Hamas est toujours là, à l'offensive. Le Hezbollah maintient la barre et se dresse prompt à l'attaque. L'opinion mondiale n'a pas cessé de condamner l'Etat sioniste. Elle perd chaque jour un allié. La France a appelé à la rupture des livraisons d'armes.

Pour Israël, c'est une perte sèche, une chasse vaine et dèche en termes de profits guerriers. Aucun but, parmi ceux assignés dès le début, ne s'est confirmé. Et l'entité reçoit chaque jour des frappes de tous les côtés. De Ghaza, du Liban, de Sanâa, de l'Irak, il pleut des bombes sur sa tête. La panique et l'affolement, c'est tout ce qu'elle a engrangé durant une année.

Néanmoins, le massacre persiste encore à se commettre. Il se poursuit de mal en pis. Le suspens d'une re-riposte israélienne imminente, attendue contre l'Iran flotte en l'air comme un orage qui prédit une grosse averse d'inondation.

S'il y a une vérité, tout de même à dire dans cette guerre abominable, c'est que l'Iran n'a pas lancé ses missiles sur les agglomérations populaires, épargnant ainsi les personnes civiles. Sinon, le monde acquis aux thèses sionistes aurait crié sur tous les toits, l'ignominie du régime des Mollahs. Ses visées n'ont ciblé cependant que des sites stratégiques et des bases logistiques.

Les villes de Haïfa, Tel-Aviv ou autres n'ont pas été touchées ni en leurs centres-villes, ni en leurs agglomérations secondaires urbaines. Ce sont des images de villes tranquilles et sereines que nous transmettent en direct, de ces villes, les chaînes de télévision. La vue d'ensemble et panoramique, tournée en boucle, renseigne bien d'un ciel clair et paisible. Par contre les mêmes images qui nous proviennent de la banlieue-sud de Beyrouth ou des cités du Sud-Liban peuplées par des citoyens, ne dégagent qu'un ciel poussiéreux, toxique, que des boules de feu, des explosions thermobariques, des cratères, de la fumée des décombres, des dépouilles et des peurs du sauve qui peut. Les raids israéliens n'ont pas de yeux humains, ils agissent comme un typhon meurtrier et aveugle.

Les frappes iraniennes ont été dirigées vers les banlieues, là où sont implantées des infrastructures purement militaires. Loin des zones civiles. Contrairement à l'armée israélienne qui bombarde pêle-mêle, torpille à l'aveuglette ne faisant nulle différence entre un immeuble d'habitation, une école, un hôpital ou même un cimetière et un foyer présumé abriter des «terroristes».

Que ce soit de Ghaza qu'elle a transformée en un vaste champ de ruines ou du Sud-Liban, les images qu'elle même diffuse ne montrent que ses chars sillonnant des artères éventrées, au milieu d'un paysage apocalyptique. Des assauts, des rondes de bidasses trouillards superbement équipés, des prises de vue aériennes de déflagration, passent pour être un succès.

Les morts, suite à cette hystérie sans égal, se comptent par milliers.