Arrivera-t-on un jour à lever le voile sur les auteurs qui
ont saboté les gazoducs Nord Stream 1 et 2' en mer baltique ? Deux ans après
les explosions, les enquêtes patinent, pour ne pas dire qu'elles sont noyées
dans le mystère entourant cette affaire. Plusieurs enquêtes ont été initiées
dans le sillage de ces actes terroristes, commis en septembre 2022, sans aucun
résultat. Il fallait d'abord sonder les profondeurs de la mer baltique pour
déterminer la manière et les moyens utilisés par les auteurs de ces actes pour
faire sauter les deux gazoducs, et s'interroger sur les parties qui tirent
profit de ces sabotages.
L'explosion des gazoducs «Nord Stream 1
et 2», survenue dans des moments où l'Europe tentait de s'affranchir de
l'énergie russe dans le sillage de la guerre en Ukraine, a entraîné l'arrêt
forcé de l'approvisionnement de l'Allemagne en gaz russe, alors que «Nord
Stream 2» qui n'était pas encore en service, n'a pas été épargné par les
saboteurs, pour ne laisser ainsi aucune chance pour une solution d'urgence qui
pourrait recourir à ce gazoduc pour assurer le transport du gaz naturel aux
clients en attendant la réparation du gazoduc en fonction (Nord Stream 1). Au mois d'août dernier, des médias ont révélé que les
procureurs allemands ont émis un premier mandat d'arrêt contre un Ukrainien
dans le cadre de leur enquête sur les explosions sous-marines de 2022 qui ont
endommagé les gazoducs «Nord Stream» entre la Russie et l'Allemagne, mais la
révélation en restera là, sans aucune suite et sans aucun commentaire officiel
de la part des autorités allemandes. Dans ce cadre, l'Algérie a exprimé,
vendredi dernier, au cours d'un briefing au Conseil de sécurité de l'ONU sur «
les menaces auxquelles se heurtent la paix et la sécurité internationales », sa
« profonde inquiétude » concernant l'acte de sabotage délibéré des gazoducs
Nord Stream 1 et 2'. Tout en réaffirmant « le soutien total de l'Algérie aux
enquêtes en cours menées par l'Allemagne et à tout effort international à
l'avenir, notamment sous l'égide des Nations unies », relevant qu'il « est
important de poursuivre les auteurs de ces actes en justice ». L'impunité
pourrait encourager de pareils actes de sabotage qui menacent la sécurité des
installations énergétiques transfrontalières. L'Algérie en tant que fournisseur
de gaz qui approvisionne l'Europe via des gazoducs allant vers l'Espagne et
l'Italie est en droit de s'inquiéter face à ces enquêtes qui font du surplace
dans une affaire de sabotage qui « impacte les approvisionnements en énergie,
non seulement pour des millions de personnes, mais aussi pour des secteurs
vitaux tels la Santé, l'Agriculture, la Production alimentaire et les
Transports », comme l'a souligné le représentant permanent auprès des Nations
unies, Amar Bendjama. Pour le moment, seule
l'Allemagne poursuit l'enquête dans cette affaire, laissant clairement voir
qu'aucune autre partie ne cherche à connaître les tenants et aboutissants de
ces actes de sabotage, ou comme si on les connaît parfaitement ces tenants et
aboutissants pour éviter d'en parler.