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Au cours de
son intervention au sein de la rencontre du G7, le ministre de l'Intérieur
Brahim Merad a été bien avisé de secouer la nasse
gorgée d'a priori et d'allégations trop primaires sur le problème de
l'immigration. Les éclairages qu'il a donnés sont loin de la simplicité
réductrice étalée par les États sur un lourd sujet qui concerne un monde
déboussolé. Il a pris soin de remettre les pendules à l'heure pour que le
dossier du fouillis migratoire soit dégagé de l'esprit occidental figé,
écartant les conséquences d'une longue histoire coloniale dont ils doivent
seuls en assumer la responsabilité.
Le paradoxe est que ceux qui se plaignent et rabâchent sans cesse la nécessité de faire bloc contre le flux migratoire, ont été eux-mêmes, dans de très grandes proportions, les acteurs de ruées historiques façonnant l'articulation du monde d'aujourd'hui. Il suffit d'observer de quoi est constitué l'enracinement des colonies, des langues et des cultures pour comprendre que l'histoire humaine est semblable aux mers et aux océans avec leurs vagues mais aussi leurs ressacs. Faut-il s'offrir avec légitimité l'exercice de décortiquer de quoi les populations sont faites pour se rendre compte de l'hétérogénéité des hommes ? Toutes les puissances de l'heure sont nées de l'itinérance humaine. Certaines l'ont été dans la bienveillance du temps et des conjonctures, d'autres ont pris naissance avec le fusil et le canon. Faire parler l'histoire indiquera encore que les exodes passés des puissances se sont faits dans le sang. Dans ce domaine, les xénophobies déguisées sont aléatoires et ne servent à rien. Depuis la nuit des temps, les vies et les existences de par une obligation génétique se sont toujours orientées et installées à proximité de l'eau pour vaincre leur soif. L'aide au développement est certes une nécessité. Mais elle ne doit pas absoudre les inévitables vérités historiques. |
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