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L'Iran symbole d'un condensé

par Abdou BENABBOU

Il n'est plus question de deux poids deux mesures au Moyen-Orient. Il n'y a plus de poids du tout, sinon un seul poids, celui du diktat. Le monde occidental a depuis longtemps décidé, droit dans ses bottes, de se passer des moindres dimensions de ce que pourrait menacer la paix dans le monde.

D'une seule voix, Paris, Madrid, Ottawa, Berlin, Tokyo s'indignent contre la riposte iranienne et Washington comme Londres ont confirmé leurs présences militaires actives aux côtés de l'armée israélienne. Mais pour les plus de 55 morts civils libanais tués hier par le début de l'invasion de leur pays, motus et bouche cousue. Le monde arabe quant à lui fait profil bas et se satisfait des prémices annonçant un nouvel ordre garantissant la pérennité monarchique.

Le summum de l'inconséquence va jusqu'à permettre à l'Etat sioniste de déclarer persona non grata le secrétaire général de l'ONU lui-même pour ne pas avoir condamné Téhéran. Avec une telle remontrance et un tel culot, Tel-Aviv a encore une fois tout dit.

Au lendemain de la riposte iranienne, les théories sur la suite des événements se multiplient. On rabâche qu'Israël ne restera pas les bras croisés comme s'il lui est arrivé de les tenir ployés. Il assume de bonne grâce le rôle de 51ème Etat américain. Et la messe du gendarme du monde est depuis longtemps audible. La configuration voulue de la région par Washington n'a aucun sens avec un Iran revêche et indocile comme le sont les Etats serpillères. Des avant-goûts ont été déjà donnés en Egypte, en Irak, en Syrie, au Yémen et en Libye pour éclairer sur la trajectoire d'une démarche voulue.

Les enjeux dans la région sont si immenses pour le monde entier pour se suffire de croire que l'enjeu s'arrête au cadre de la Palestine et du Liban.

Vu comme une épine dans le dos occidental, l'Iran symbolise un large condensé économique, religieux et civilisationnel qui contrarie de grands intérêts.