La France voisine a un énorme problème ne pouvant pas se dépêtrer des mailles que lui ont infligées les paradoxes de la démocratie. La France est depuis un temps un bel exemple de la déconfiture d'une culture définie démocratique où les convictions se télescopent pour aboutir à l'incapacité des classes politiques à donner raison à tout le monde. C'est que depuis des siècles on s'est persuadé que la démocratie était une recette et un droit pour un contentement général. Or depuis, l'interminable déboulée des alternances des pouvoirs dans la majorité des Etats, notamment dans le monde occidental, n'a abouti qu'à remettre en cause des ordres provisoirement installés.

Ces alternances se sont présentées en sabre avec plusieurs tranchants effeuillant les sens qu'on attribue à la démocratie et neutralisant les vieilles recettes politiques pour que la liberté prenne un poids lourd à porter. La focalisation sur les idées reçues sur les militantismes de tous bords, de l'extrême droite à l'extrême gauche politiques françaises façonne selon de très générales convictions un Etat définitivement démembré.

C'est toute la société qui se trouve piégée dans un labyrinthe sans issue et de là, la démocratie se vêt d'une indélébile ringardise affirmée.

Le paradoxe parfois est que la faillite de l'exercice politique par son action interchangeable a souvent transformé la démocratie en terreau pour la dictature. Les théories se sont régulièrement entremêlées pour écorcher les libertés faute par les hommes de trouver un juste sens à la démocratie. On s'est alors contenté de la primauté et de l'importance du nombre.

Il n'est nullement affirmé que la solution soit dans l'anarchie, loin s'en faut. Mais quand on observe la marche et le fonctionnement de quelques sociétés dites à tort primitives, on est sérieusement étonné par la réussite de leur démarche et le sérieux qu'elles accordent au partage et à la justice. Sans doute parce qu'elles ont très peu de choses à partager. Tout le grand dilemme des humains est à ce niveau.