Selon de nombreuses indiscrétions, le Premier ministre français sera connu aujourd'hui. On ignore quelle personnalité le président Emmanuel Macron sortira de son chapeau. On raconte que le poste au centre des dissensions entre toutes les classes politiques françaises confondues a des chances d'être dévolu à l'ancien chef du gouvernement Bernard Cazeneuve. Il n'est pas certain toutefois que ce choix apaiserait une tension lancinante d'une France bloquée par des tiraillements où chaque tendance défend ses convictions et nourrit son aparté.

La vérité est sans conteste ailleurs. Macron n'a pas été défait par une guerre de tranchées. Sa défaite est dans la finalité de sa stratégie politique pour avoir cru qu'une efficace gouvernance reposait seulement sur la neutralisation des forces politiques. Il s'est contenté de débauchage ciblé et étant lui-même un débauché, il n'a pas tenu compte du chambardement profond des sociétés comme la sienne qui ne s'adaptaient plus à l'empirisme d'une gouvernance d'un autre temps dépassé. Il n'a pas basé ses deux mandats présidentiels sur une apparente innovation gestionnaire mais sur un socle institutionnel usé. Lui, ses fidèles et ses ennemis d'aujourd'hui ont cru se dédouaner en comparant leur actuel déboire avec ceux de plusieurs Etats européens incapables de trouver des issues à leurs blocages politiques.

Il devient donc douteux, quel que soit le nouveau Premier ministre désigné et quel que soit le bord dont il sera issu, qu'Emmanuel Macron se dépêtrera de l'étau politique dans lequel il s'est mis. Certains, loin de son bord, ont suggéré sa démission comme solution. L'idée aléatoire ne permettra que la mise en place d'un autre étau autrement plus douloureux dans lequel sera tenaillé tout le peuple français.

En attendant, le jeu de quilles continue pour laisser apparaître les miasmes que dégagent en France comme dans de nombreux Etats des démocraties en souffrance incapables de trouver des recettes nouvelles adaptées à un monde révolutionné.