Les indicateurs de l'évolution des performances du secteur de la Poste et de la Télécommunication durant les quatre dernières années, révèlent un véritable boom de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC). Un dernier rapport du ministère met en exergue les améliorations notables enregistrées dans ce domaine, dont l'accès à l'Internet fixe et mobile. Le nombre de foyers connectés à l'Internet fixe est passé de 3,5 millions en 2020 à 5,7 millions en 2024, avec une prévision d'atteindre 6 millions d'ici la fin de l'année, le déploiement du réseau très haut débit en fibre optique (FTTH) à travers l'ensemble du territoire national a permis de raccorder 1,3 million de foyers, contre 53.000 en 2020.

En ce qui concerne l'Internet mobile, le saut est plus important, avec une couverture 4G qui a dépassé 85% de la population, portant le nombre d'abonnés à 48 millions, actuellement, contre 37 millions il y a 4 ans. Une démarche qui a permis, note le rapport, de doubler le volume moyen de consommation quotidienne des données par les utilisateurs d'Internet mobile, en passant aujourd'hui de 3.7 Gbps, en 2020 à 10 Gbps. Ajoutant que le secteur s'est engagé également à généraliser le paiement électronique, soulignant que le nombre d'opérations de paiement électronique a explosé, passant de 5 millions en 2020 à plus de 55 millions en 2023, avec une prévision de 80 millions d'ici la fin 2024.

D'autres projets en cours, comme le développement du paiement mobile à travers le lancement, en juin dernier, du switch mobile, qui permet l'interopérabilité des paiements mobiles entre les établissements financiers, vont faire entrer l'Algérie de plein pied dans l'univers des TIC.

Il s'agit là d'un progrès technologique indiscutable, mais il lui manque le développement des capacités industrielles technologiques nationales. Qu'en est-il de la relance de la production des téléphones portables ? Bien évidemment, cela n'est pas du ressort du secteur de la Poste et de la Télécommunication, mais dans cet environnement résolument engagé vers les nouvelles technologies et la numérisation, il est indispensable de renforcer ce développement avec l'appui des investissements dans le domaine du produit technologique pur, en suivant l'exemple de la production des puces électroniques, et en sondant l'importation de la technologie étrangère ou les partenariats avec des firmes internationales, dont certaines, notamment sud coréenne, n'attendent qu'un petit signe pour s'engager en Algérie.

L'investissement dans le domaine des technologies est devenu, par les temps qui courent, une affaire hautement stratégique et, dans ce sillage, on doit mesurer les dangers en s'accommodant de ce stade de la consommation. Parce que les performances dont fait état le rapport du ministère reflètent une explosion de la consommation dans le domaine des TIC en parallèle à une très faible production locale dans le domaine technologique.