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Le bac et la priorité du moment

par Abdou BENABBOU

Sitôt les noms des nouveaux bacheliers connus, les pétarades et les youyous n'ont pas manqué pour que la liesse inonde les rues et les foyers. Trace fraîche notée sur le parcours du destin d'une jeune génération avec l'ambition de se frayer un chemin dans la vie.

Ils sont des milliers engagés avec espoir à entrevoir une perspective séante dans le monde du travail. En attendant, ils savourent la joie de voir les portes des universités s'ouvrir à leurs attentes. Ils sont conscients cependant que les études universitaires ne sont pas une fin en soi. Que le parcours qui les attend est truffé de méandres à emprunter et à domestiquer pour donner un sens à leur vie.

Avec leurs parents et mieux que quiconque, ils savent que les travées du monde du travail et de l'emploi ont perdu leurs rectitudes et que les anciennes convenances sociales ont abdiqué devant une transformation du monde où se nourrir n'est plus une sinécure. Le fleuve tranquille du plein emploi d'hier a fait son temps.

Les immenses efforts de l'Etat sont remarquables et hautement louables. On est très loin des modiques centaines de lycéens qui franchissaient à l'indépendance les portes des deux ou trois seules facultés greffées avec peine dans le pays. Depuis, année après année, la ruée des bacheliers vers les plus de 200 universités, annexes et écoles supérieures accorde à la nation une afférence heureuse. Son énorme accompagnement par l'Etat n'est pas une simple formalité et exige dans l'ère actuelle indocile un surpassement dans les prouesses intelligentes. Celles-ci ne s'accordent pas avec une cogitation stérile qu'offrira la détention d'un diplôme pour se laisser bercer par une petite gloire passagère. Le monde entier, sans exception, souffre du poids grandissant des diplômés chômeurs. Après un significatif état de grâce, la puissante et grande Chine vit maintenant ce problème qui remet en cause avec acuité son aura économique mondiale.

Les autorités publiques algériennes font ce qu'elles peuvent avec d'importants soutiens pour que le génie des générations montantes émerge sans lequel le virtuel des diplômes deviendrait évident. La concordance entre les efforts et une mise en relief du génie de ceux qui en ont, et ils sont nombreux, est devenu une priorité du moment.