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En
prévision des prochaines élections présidentielles, il est entendu que chaque
Algérien, en conformité avec la loi et ses exigences, a le droit de se
présenter à la candidature. Mais l'exagération du nombre suggère une donnée
déphasée. Que 37 postulants aient la prétention d'escalader les hautes marches
du plus important exercice électoral ne manque pas d'induire de sérieux
questionnements sur la légèreté des élans des égos déplacés. On ignore leurs
profils et cette méconnaissance en elle-même est déjà un aperçu sur la
flagrance d'une déraison évidente qui en dit long sur le tordu de certains
esprits.
Point d'humilité ni de retenue chez des volontaires probablement convaincus que la magistrature suprême n'est qu'un jeu de trampoline. Quelques-uns auront toujours le loisir d'expliquer que l'échec de leur aventure ne doit son flop qu'à un jeu malsain des autorités qui n'ont pas reconnu leur stature alors que la plupart d'entre eux s'ingénient à maquiller leurs limites. La vilaine drôlerie est que l'on a déjà vu par le passé un candidat éberlué, bras levés, montrer ses biceps pour les présenter en seuls arguments de candidature pour diriger le pays. D'autres se manifestent en ce moment avec la seule rigidité de la langue et du verbe, convaincus non sans légèreté de la sacralité de leur propos. Ils veulent laisser croire que la gouvernance n'est que déballage de convictions trop aériennes pour constituer un programme politique concis. L'objectivité et le réalisme sont laissés derrière les rideaux des scènes théâtrales pour donner libre cours à l'ambition démesurée. Le méchant constat dépasse la dérision parce qu'il propose de la déraison au moment où le pays a besoin d'une autre consistance humaine pour affronter un monde en total bouleversement. Prétendre gouverner une nation ne repose plus aujourd'hui sur de la fiction. Faire face aux énormes attentes populaires pour y répondre n'est pas un jeu. |
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