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Le cessez-le-feu et rien d'autre

par Abdelkrim Zerzouri

Faut-il s'accrocher encore à l'appel de la Ligue arabe concernant le déploiement de «forces internationales de protection et de maintien de la paix de l'ONU dans les territoires palestiniens occupés» par Israël jusqu'à la mise en place d'un Etat palestinien ? L'appel en question, qui a été lancé à la mi-mai, à l'occasion de la tenue du sommet des dirigeants arabes à Manama (Bahreïn), avec un appel au « cessez-le-feu immédiat » et à « la fin des déplacements forcés », qui n'a pas trouvé écho auprès de l'organisation onusienne (dire son Conseil de sécurité), a été rejeté par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Hamas. Réagissant aux déclarations du ministre saoudien des Affaires étrangères, qui a renouvelé le soutien à l'appel au « déploiement des forces internationales de protection et de maintien de la paix de l'ONU dans les territoires palestiniens occupés » par Israël lors de son intervention, jeudi 4 juillet, devant le Conseil européen des affaires extérieures à Madrid, le FPLP et le Hamas ont immédiatement exprimé à travers des communiqués leur rejet catégorique des déclarations du ministre saoudien plaidant en faveur d'un déploiement des forces internationales de protection et de maintien de la paix de l'ONU dans les territoires palestiniens occupés» par Israël, affirmant que les Palestiniens sont les seuls habilités à déterminer l'avenir et la forme du pouvoir qui gérera Ghaza.

Considérant que « toute tentative de déploiement de forces internationales sous l'égide de l'autorité onusienne ou non comme une tentative d'imposer un tutorat ou une nouvelle occupation de Ghaza, chose que le peuple palestinien n'acceptera en aucun cas ». Relevant dans ce sillage que les efforts des pays arabes et de la communauté internationale doivent se concentrer sur l'arrêt des attaques de l'entité sioniste contre Ghaza, le retour des déplacés, la reconstruction et casser le siège imposé à Ghaza depuis des années. La gestion de Ghaza après la guerre est une affaire qui concerne exclusivement les Palestiniens, a-t-on soutenu. Si le ministre saoudien a estimé dans ses déclarations que le déploiement d'une force garante de la paix sous l'égide des Nations unies sur le territoire occupé de la Palestine commence à recevoir des échos favorables, des « lueurs d'espoirs » pour arriver à la solution de deux Etats avec la reconnaissance de la Palestine par l'Espagne et d'autres pays, il n'en demeure pas moins que les Palestiniens sont contre cette proposition. Rappelons dans ce cadre que l'Assemblée générale de l'ONU a largement voté, le 10 mai dernier, en faveur de l'adhésion de la Palestine à l'ONU, et que la solution de deux Etats trouve un fort soutien international.

Les pays arabes qui ont appelé dans ce contexte le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre ses responsabilités en lui demandant de tout faire pour mettre en œuvre ce plan de déploiement des forces internationales dans les territoires palestiniens occupés par Israël, ne doivent-ils pas revoir leur copie et insister sur l'appel au cessez-le-feu immédiat et durable qui commence à avoir un large soutien au sein de la communauté internationale ?