Où va la
cagnotte des frais engagés par les demandeurs de visas Schengen dont les
dossiers sont rejetés et pour lesquels seule l'encre d'un cachet portant la
mention «refus» est à soustraire des «frais de service» payés non remboursables
? Selon le site Schengen news, le montant déboursé, en 2023, par les demandeurs
de visa déboutés est colossal, avec les Algériens en tête du classement sur la
base d'un énorme montant atteignant 13,3 millions de dollars qui ont renfloué
les caisses des représentations diplomatiques des pays de l'UE, la France
particulièrement qui accuse réception du plus grand nombre des demandeurs. Bien
sûr, les pays de l'espace Schengen appuient leurs chiffres par le fait que
leurs représentations diplomatiques à travers le monde ont accordé 8,4 millions
de visas, soit un taux de réponses positives de 82,23 %, mais si on parle des
demandeurs de visa à partir du continent africain, on constatera que le taux
des refus est bien plus important, représentant 43% de tous les refus (17,77
%). Dans le détail, la même source parle de 704.000 demandes déposées dans des
pays africains qui ont été rejetées par les autorités européennes, durant la
même période. Après les Algériens, on trouve les Marocains, qui ont payé 10,9
millions d'euros sans obtenir le fameux visa, puis les Égyptiens, qui ont
déboursé en pure perte 3,8 millions d'euros. Les Comores enregistrent le plus
grand taux de refus avec 61% de demandes refusées. La Guinée Bissau, le Ghana,
le Mali, la Guinée et le Soudan font partie également des dix pays africains
enregistrant les plus forts taux de refus. Quels frais paient les Africains
quand ils n'obtiennent pas ce qu'ils ont demandé ? Des frais de service' qui
ne coûtent pas un euro, vu que les réponses données dans ce contexte sont
laconiques et similaires pour tous les cas, sans aucune explication quant aux
motifs qui ont conduit au refus, soit un service réduit à sa plus simple
expression. Certaines explications soutiennent que ces frais sont réorientés
vers d'autres besoins, comme la lutte contre l'immigration clandestine et les
frais engagés pour gérer les cas de demandeurs d'asiles. Cela n'est pas
étonnant quand on voit l'Union européenne (UE) débloquer des «aides
financières» pour des pays maghrébins, ainsi que des pays européens qui
subissent une grande pression des arrivées de migrants, afin de bloquer les
migrants sur le sol africain ou aux frontières de l'espace Schengen et les
refouler vers leurs pays d'origine. Les frais engagés par les ressortissants
des pays africains, dans le cadre des demandes (refusées) de visas Schengen
constituent, selon ces explications, une part importante des
ces «aides financières» consenties dans le cadre de la lutte contre l'immigration
clandestine. L'argent des Africains pour payer les frais de la politique de
lutte contre l'immigration clandestine en provenance du continent ? C'est
plausible. D'ailleurs, la Commission européenne a confirmé que le coût du visa
pour l'espace Schengen augmenterait en juin prochain à hauteur de 12 %, qui
ferait passer le droit de visa de 80 à 90 euros pour les adultes et de 40 à 45
euros pour les enfants. Officiellement, la Commission a imputé cette hausse à
l'inflation dans les États membres, alors qu'en réalité, les «caisses noires»
ont plus besoin d'argent frais ?