Le Sommet
de l'Union africaine (UA), qui se déroule à Addis-Abeba, ne déroge pas au titre
de «Sommet de tous les défis» qui a caractérisé ses précédentes éditions. Des
défis, il y en a toujours à relever, c'est la nature évolutive des événements.
Le problème c'est quand on les retrouve en l'état d'année en année, en sus des
nouvelles bravades. Ainsi, l'UA se retrouve face à ses nombreuses embrouilles,
qui ont augmenté par rapport à l'année dernière, notamment en matière
d'irrespect de l'ordre constitutionnel, faisant que deux nouveaux Etats sont
venus allonger cette année la liste des pays suspendus suite à des coups d'Etat
militaires, en l'occurrence le Gabon et le Niger (en sus quatre autres
suspendus depuis deux et trois ans, à savoir le Mali, la Guinée, le Burkina
Faso et le Soudan). Ainsi, au lieu de régler les problèmes en suspens, l'Union
se retrouve dans une fâcheuse posture à gérer plus de divisions dans ses rangs,
un défi de taille qui menace ses fondements. Et, ce n'est pas le seul souci à
gérer. D'autres problèmes liés à la sécurité et aux violences
endémiques qui secouent plusieurs régions, notamment le Sahel, la Somalie, la
RDC et le Soudan, s'avèrent très lourds à porter à cause de l'absence de
dialogue avec les parties en conflit, dans les pays concernés, qui se replient
sur elles-mêmes en faisant valoir l'argument de la souveraineté qui bloque
toutes les initiatives de médiation, ainsi que l'immixtion de puissances
étrangères, y compris sur le plan militaire, qui vient compliquer le topo.
Cette année encore, l'UA a rejoint en septembre le G20, et elle ne doit pas
faire de la figuration sur ce plan international, où les plus importantes
décisions sont prises en matière de finances et de développement économique,
notamment. Le problème de la représentativité se pose sérieusement, et le
ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger,
Ahmed Attaf, a retenu toute son importance, d'une
manière générale, en appelant à «tenir compte des critères «qualifications» et
«compétence» chez les candidats qui devraient être porteurs de visions,
d'ambitions et de projets à même de hisser le continent africain aux plus hauts
rangs». Cela laisse entendre que ces critères n'étaient pas respectés, et M. Attaf n'a pas hésité à mettre le doigt sur le mal, qu'il
faut impérativement guérir en sélectionnant «les meilleurs des meilleurs parmi
l'élite», a-t-il insisté. «L'élection
du président, du vice-président et des commissaires de la Commission de l'UA
revêt une importance majeure, d'où l'impératif de lui réserver un intérêt particulier,
car il s'agira de désigner des femmes et des hommes appelés à chapeauter
l'action de l'Organisation et à influer sur sa réactivité quant à la prise en
charge des attentes et aspirations de nos peuples et de nos Etats, en
consécration du Grand projet africain», a-t-il
plaidé, lors de son intervention lors des travaux de la 44e session ordinaire
du Conseil exécutif de l'UA, sur la clause relative aux prochaines élections
des hauts responsables de la CUA.