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Plusieurs
années après sa mise en application par l'autorité coloniale en Algérie, le
code de l'indigénat, un système juridique austère, appliqué sur la population
autochtone, n'a pas fait preuve d'une méthode de gestion administrative
concluante. Son caractère partial et inéquitable n'a fait qu'envenimer les
rapports, déjà conflictuels, entre gouverneurs et gouvernés, Français et
Musulmans. Alors que les responsables politiques et les colons civils d'Algérie
croyaient que la situation s'était calmée en ce début du 20ème siècle, commence
une série de revendications populaires violentes dans plusieurs régions du
pays. Celle du douar « d'Adélia » est un spécimen de
colère des autochtones, semblable à tant d'autres déchaînements collectifs qui
exprimaient la hargne des indigènes à l'encontre du régime dictatorial qui leur
empoisonnait la vie. La pacification de la colonie était trompeuse car le
silence qui y régnait dissimulait une agressivité virulente, et l'entendement
apparent dans les rapports entre les Européens et les autochtones étaient un
concubinage artificieux fondé sur la terreur et l'hostilité des lois.
L'insurrection collective de la population d'Adélia, connue sous le nom de « La révolte de Margueritte », survenue de manière subite le 26 avril 1901 dans la région du Zakkar, est un soulèvement des habitants locaux contre l'autorité coloniale discriminatoire à leur égard. Qualifiée de banditisme par les uns, d'emportement massif à caractère mystique et religieux par d'autres, cette insurrection n'a, cependant, jamais été observée comme une révolte ethnique ou nationaliste. Le présent ouvrage tente de décortiquer les faits de cet événement, lequel, bien qu'il ait été éphémère, aura provoqué la panique générale chez la communauté des colons d'Algérie et imposé des bouleversements dans les stratégies futures de la politique française vis-à-vis des habitants autochtones. L'insurrection du douar d'Adélia était certainement l'étincelle qui allait raviver la mémoire qui taisait les souvenirs amers des blessures des premières grandes phases de la résistance. Cette révolte singulière allait embraser les germes des flammes de la Révolution libératrice, 50 ans plus tard. Les six Européens victimes de ce soulèvement reposent dans l'enceinte de l'église de Margueritte, fermée à présent. Les seize Algériens qui ont péri dans ce même incident n'ont jamais été cités par l'histoire. Edité chez les Editions Muse Angleterre- « Adélia » se veut comme un livre de mémoire qui couvre une tranche spatiotemporelle de l'Algérie pendant l'ère coloniale, alors que l'Empire français était à l'apogée de sa puissance. Cette lecture est un rappel d'une station historique importante dans la conception de l'esprit nationaliste algérien. Ce soulèvement armé surprenant, violent avec des conséquences désastreuses, s'inscrit dans la continuité de la résistance populaire, car les autochtones n'ont jamais admis la présence des Européens dans leur pays, encore moins qu'ils y soient traités comme des citoyens de classe inférieure. Cette révolte constitue, donc, le bilan d'un autre lot de sacrifices rendus pour que ce peuple puisse vivre dans la dignité. Malheureusement, cette affaire demeure assez méconnue par le grand public, le présent ouvrage essaie d'éclairer les coins ombreux de cette page d'histoire afin d'affronter l'indifférence et de vaincre l'oubli et, plus loin, afin de construire le présent sur une assise de vérités ontologiques authentiques. *Ecrivain. https://www.amazon.ca/-/fr/Abdelkader-Guerine/dp/620496481X |
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