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Le levier de la réforme

par Abdelkrim Zerzouri

En quoi la révision de l'organigramme de l'Office national des Œuvres universitaires (ONOU), annoncée jeudi dernier, par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, lors d'une séance plénière de l'APN, peut-elle contribuer à la réforme de l'Office ?

Le ministre a souligné que le changement de mode de gestion des Œuvres universitaires faisait partie intégrante « des réformes adoptées par le secteur dans le souci de moderniser les Œuvres universitaires, de mettre un terme aux pratiques illicites et de conférer davantage de transparence à la gestion ». Les Œuvres universitaires restent un dossier sensible, très complexe quand on cherche à introduire des mutations profondes dans sa forme de gestion qui prévaut depuis plus d'un demi-siècle. La mise en œuvre des réformes en question, qui fait partie de la réforme globale du secteur de l'Enseignement supérieur, passe obligatoirement par le changement de la gestion administrative, qui doit évoluer vers la gestion économique, où l'organigramme ne fait figure que d'une simple procédure technique, selon l'avis de nombreux responsables. Ces derniers affirment que seul le changement du mode de gestion est à même d'«améliorer la qualité des prestations fournies et de garantir l'indépendance de l'administration et de la prise de décision», et la question de l'organigramme devrait intervenir en parallèle à la mise en œuvre de ce changement.

La gestion économique oblige à passer par la réalité économique, partant du coût du repas, au transport et à d'autres aspects tous couverts ou supportés par le Trésor public. En grand, c'est à l'image de la subvention des prix, qu'on cherche à faire évoluer vers des subventions ciblées, sans y parvenir jusqu'à présent, par crainte de ne pas arriver au bien-être du citoyen, qui est au cœur de toute l'action du gouvernement, en sus d'autres considérations fonctionnelles, à l'image de l'élaboration d'une carte réelle des nécessiteux qui doivent bénéficier de la subvention d'une manière directe.

La réforme des Œuvres universitaires repose également sur la recherche du bien-être de l'étudiant, et tant qu'on n'est pas assuré du résultat, mieux vaut y aller doucement ? Cela ne veut pas pour autant dire qu'on ne peut pas améliorer la vie des étudiants, sans cette réforme des Œuvres universitaires. Bien au contraire, avec les moyens mis à disposition par l'Etat, celui qui veut et qui possède l'intégrité et les compétences, peut bien faire sans attendre la mue de tout le système de gestion. Tout au plus, donc, « la révision de l'organigramme de l'ONOU vise son adaptation au système de décentralisation et la facilitation de la prise en charge des opérations nécessitant une exécution rapide des décisions étant liées à la vie quotidienne de l'étudiant », comme l'a relevé le ministre. Et puis, il y a la numérisation dans la gestion moderne des Œuvres universitaires, soulignée à l'occasion par le ministre, qui elle, constitue un levier solide pour la réforme des Œuvres universitaires, et pour toute réforme dans n'importe quel autre secteur.