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Le bout du tunnel ?

par Abdelkrim Zerzouri

Le Complexe Sider El Hadjar voit-il enfin le bout du tunnel ? L'Etat n'a pas lésiné sur les moyens pour aller au secours du fleuron de l'Industrie algérienne, à coups d'enveloppes financières conséquentes et successives, mais le résultat a été des plus décevants, jusque-là. La manne financière a été ouverte du temps de l'ancien ministre Abdessalem Bouchouareb, quand il a annoncé, en 2015, un plan d'investissement, en faveur du Complexe industriel mobilisant un milliard de dollars, dont 355 millions consacrés aux financements des opérations d'exploitation et d'assainissement de la situation de la société et 720 millions pour l'investissement et la requalification de la chaîne de production, en sus de 76 millions pour la modernisation des mines de fer d'El Ouenza et Boukhadra, dans la wilaya de Tébessa, selon ce qui a été présenté en ce temps-là.

Le même ministre disait que les efforts fournis pour mettre en place le plan d'investissement permettront de porter, dans une première phase, les capacités de production annuelles à 1,2 million de tonnes d'acier, puis à 2 millions de tonnes/an à l'horizon 2017 de sorte à contribuer à couvrir la totalité les besoins du marché national. Malheureusement, il n'en fut rien. La suite, on la connaît, l'investissement en question n'a rien donné de bon au complexe. Le complexe a broyé du noir durant les années qui suivirent cette période. Le redressement n'a pas été facile. Dès 2021, le gouvernement a été au chevet du complexe, lui procurant des plans de redressement à l'aide de soutiens financiers, et de changement de l'encadrement gestionnaire, qui commencent à porter leurs fruits. En décembre dernier, après plusieurs mois jugés difficiles par les cadres, le complexe a procédé au redémarrage de son haut-fourneau n°2. Et, 2024 devrait marquer son engagement dans le développement réel de ses activités, dans le sillage de la récupération de 210 ha d'actifs excédentaires. C'est le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, qui l'a affirmé à la mi-janvier. Un plan de développement qui nécessite une enveloppe de 2,5 milliards de dollars pour lui permettre d'atteindre ses objectifs de production dans les cinq prochaines années. Et, ce qui est nouveau dans ce plan, c'est l'engagement du complexe à mettre en œuvre ses fonds propres afin de participer activement à cette opération de financement, notamment grâce à un plan de charge très ambitieux en lien avec les besoins exprimés par Sonatrach pour les prochaines années en matière de pipelines et autres tubes Casing.