Six mille
(6.000) milliards de centimes dégagés, en 2024, pour l'entretien et le
développement des routes, c'est beaucoup ou pas assez pour améliorer l'état du
réseau routier national ? Cette enveloppe financière, malgré sa consistance, ne
devrait pas impressionner outre mesure, notamment au regard du coût très élevé
de la réalisation et la réfection des routes. En sus de la réalité d'un réseau
routier qui provoque le mécontentement des usagers de la route d'Est en Ouest
et du Nord au Sud, nécessitant de ce fait un plan Marshall par endroits afin
d'espérer rouler sur des routes carrossables. Et encore faut-il veiller à la
préservation des routes et de toutes les infrastructures après leur réalisation
en priorisant les opérations d'entretien, comme l'a recommandé, lundi 29
janvier, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base,
Lakhdar Rekhroukh, lors des travaux de la dernière
réunion des Directeurs de wilaya des travaux publics. Sachant
pertinemment que des défaillances ont cours «hors des chantiers», et qui ont
toute leur influence néfaste sur la bonne marche des travaux, le ministre a
donné des instructions aux directeurs et cadres centraux et locaux afin
d'améliorer les règles de gestion administrative, de gestion de projets et
d'amélioration du service public, notamment en ce qui concerne le respect des
règles d'élaboration des cahiers des charges, la promotion de la transparence
dans la sélection des entreprises de réalisation disposant des capacités et des
moyens nécessaires, ainsi que le respect des textes de référence en matière de
comptabilité. Ce n'est pas la première fois que des instructions
pareilles sont données aux directeurs et cadres centraux et locaux, mais le ministre
ne manque pas de les reformuler à chaque occasion. Mais ces instructions ne
semblent pas être suivies d'effet sur le terrain, du moins pour ce qui est de
l'élimination des ralentisseurs placés de manière anarchique sans respect des
dispositions de l'arrêté interministériel conclu avec le ministère de
l'Intérieur définissant les conditions et les normes de réalisation des
ralentisseurs au niveau des routes communales et de wilaya, ou encore
l'acquisition des équipements de pesage des camions afin d'en contrôler l'excès
de poids pour préserver les routes, notamment l'autoroute Est-Ouest. Des
équipements qui seront accompagnés de mesures coercitives à l'encontre des
conducteurs ne respectant pas le poids légal des marchandises. Au-delà de cette
enveloppe financière, des routes en mauvais état coûtent très cher au Trésor
public et au citoyen. Pas seulement sur le plan financier, mais d'une manière
dramatique quand on tient compte du fait que l'état des routes figure parmi les
causes des accidents de la circulation.