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Ces femmes
non identifiées, habillées de Niqab, qui piquent des
enfants avec une seringue aux abords des établissements scolaires, et qui
commencent manifestement à semer inquiétude et désarroi au sein des familles
algériennes, exécutent-elles une sale besogne satanique ou ont-elles
d'autres visées, dont la perturbation de la quiétude sociale ? Une question
bien simple qui livre, déjà, des moitiés de réponses. Pour dire, aussi, qu'on
n'est pas face à un phénomène extraterrestre. Le ciblage de cette catégorie de
la population, les enfants du palier primaire (6 à 11 ans), ne peut pas être
fortuit. Ils représentent près de 55% des enfants scolarisés, soit près de 5
millions d'élèves et autant de familles. Un neuvième (1/9) de la population est
concerné par cette affaire, qui touche ainsi directement à la sécurité et
l'ordre publics. S'agit-il alors d'une organisation criminelle qui cherche à
travers cette pratique à déstabiliser la société toute entière ? Sinon, quel
est leur objectif ? S'agit-il vraiment d'une activité liée à la sorcellerie ?
On ne connaît pas vraiment les conséquences de telles pratiques sur la santé
des enfants, même si les analyses des échantillons prélevés sur les victimes
n'ont fait ressortir aucun signe particulier ou anormal.
D'où la nécessité de ne pas tomber dans la psychose sociale, et éviter de faire exactement ce que chercheraient ceux qui sont derrière des agressions. La meilleure chose à faire, c'est de prendre conscience que nous vivons, depuis quelques années, une profonde mue sociale qui a, inévitablement, transformé la rue en une jungle. Cela exige d'inculquer aux enfants une nouvelle éducation, celle de ne jamais faire confiance à un étranger, voire même quelqu'un qu'on connait vaguement ou de loin. Dans des sociétés développées, où la ville est un monstre pour les catégories sociales vulnérables, et nous y allons tout droit, la réplique chez un enfant qu'on aborde dans la rue, c'est de l'entendre dire que «maman m'a dit de ne pas parler aux étrangers». Sans panique, la société doit s'organiser afin de se prémunir contre les agressions qui ciblent les enfants, en les accompagnant sur les chemins de l'école, ce que font déjà plus de 50% des familles, et en leur inculquant les règles de précaution dans leur relation avec le monde les entourant. Dans le sillage de cette affaire qui défraie la chronique algérienne, la Justice n'est pas restée indifférente face à ce phénomène, qu'elle qualifie de dangereux, qui semble se propager de ville en ville, ordonnant à travers plusieurs parquets l'ouverture d'informations judiciaires et appelant, à juste titre, les familles à sensibiliser leur progéniture de ne pas faire confiance aux étrangers dans la rue et de contacter les services de sécurité le plus rapidement possible dans des cas pareils afin de leur permettre d'intervenir avec efficacité. Une affaire des plus étranges, certes, mais il n'est pas dit que cela ne nous apprend rien. |
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