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L'inquiétude
monte dans un contexte international marqué par les insuffisances des
approvisionnements des pays occidentaux en carburant. Le monde se dirige-t-il
tout droit vers un autre choc pétrolier ? C'est pire, prévient le chef de
l'Agence internationale de l'Energie (AIE), Fatih Birol. Dans une déclaration, le 31 mai 2022, au site
d'information allemand Spiegel, Fatih Birol a mis en garde l'Europe, en particulier, à propos
d'une pénurie de carburant qui pourrait se faire sentir, cet été, en raison de
sa rareté sur les marchés pétroliers. « Lorsque la saison des vacances commencera
en Europe et aux États-Unis, la demande de carburant augmentera. Et en ce
moment-là, nous pourrons assister à des pénuries, par exemple de diesel,
d'essence ou de kérosène, en particulier en Europe », a déclaré Birol. Ce dernier a également averti, se référant à un
rapport dans ce sens, que la crise énergétique actuelle est « beaucoup plus
importante » que les chocs pétroliers des années 1970, et qu'elle durera
également plus longtemps. Relevant qu'à cette époque (les années 70), il ne
s'agissait que de pétrole... Maintenant, nous avons une crise du pétrole et du
gaz et une crise de l'électricité en même temps.
Soit une crise énergétique dans toutes ses dimensions. Au mois de mars dernier, l'AIE avait donné l'alerte, appelant à « des mesures immédiates pour réduire la consommation mondiale de pétrole, dans un délai de quelques mois ». Cela veut-il dire que l'Europe ne pourra pas aller au bout de ses menaces visant à décréter un embargo sur le pétrole russe ? Pas dans l'immédiat, comme le reconnaissent franchement les dirigeants européens, même si on tente de mettre l'échec du projet d'embargo sur le pétrole russe sur le compte d'un refus d'alignement de la Hongrie, alors qu'en réalité tous les pays d'Europe font face à des difficultés insurmontables pour sécuriser leurs approvisionnements en pétrole. Ils n'ont pas de pétrole et aucune idée pour se sortir du pétrin dans lequel se sont fourrés tous les pays de l'Union européenne suite à leur engagement total dans la guerre en Ukraine contre la Russie. Et vers qui on se tourne pour dégager une solution qui leur permettrait de mettre en œuvre leur projet d'embargo sur le pétrole russe ? Vers l'Opep, dont les pays membres les plus influents sont sollicités par les Américains pour ouvrir les vannes et inonder le marché pétrolier, pour réduire la pression sur le marché pétrolier et faire baisser les prix du baril qui prennent les cimes, et donner l'opportunité aux pays européens de s'approvisionner ailleurs que chez leur fournisseur russe. Les pays du Golfe vont-ils céder à la pression des Américains qui les exhortent avec insistance à injecter davantage de pétrole brut sur les marchés, pour compenser la pénurie et réduire les prix ? Jusque-là, on a résisté à ces pressions, objectant que « les prix élevés du pétrole sont causés par la géopolitique, les capacités de raffinage étirées et les taxes plus élevées dans le monde occidental plutôt que par des problèmes d'approvisionnement». A la veille de la tenue de la 29ème réunion de l'Opep+, prévue ce jeudi, l'Arabie Saoudite est devenue la Mecque des dirigeants des puissances mondiales, Lavrov y séjourne ce mercredi 1er juin, deux hauts responsables américains l'ont précédé, la semaine dernière et le président américain Joe Biden, avec son équipe envisagent d'y faire une halte après son voyage aux sommets en Allemagne et en Espagne fin-juin. |
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