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Ce n'est
pas un fait divers mais presque. Ainsi, onze jeunes athlètes algériens se sont
fait la belle après avoir participé aux Jeux olympiques scolaires en France.
L'on nous dit que le président de la fédé des Sports scolaires a été suspendu.
Si onze jeunots se sont payés, sans coup férir, le luxe d'une harga autorisée, c'est que quelque chose n'a pas fonctionné
comme il se doit au sein de la Délégation algérienne. Qui est responsable de
cet autre coup dur porté à l'image du pays qui semble (pourtant !) se remettre
laborieusement sur de bons rails ? Qu'est-ce qui a pu se passer dans la tête
des onze lycéens qui s'apprêtaient à passer leur bachot cette année, pour
déguerpir sans laisser de traces ? C'est que les harraga,
avec passeports et visas, ne sont pas tellement différents de leurs «collègues»
d'infortune, les boat-people dont la majorité a offert son corps en nourriture
aux poissons. Si un jeune lycéen, scolarisé et sur le point de passer son Bac,
avec des parents qui se cassent en quatre pour lui assurer une place au soleil,
décide de franchir le pas et prendre la poudre d'escampette et rester de
l'autre côté de la mer, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans sa
caboche. Ce fameux «l'ailleurs est toujours meilleur» ronge l'esprit aux jeunes
générations, dont le besoin irrépressible n'est manifestement pas de manger et
dormir?
Pour certains, la loi de 2009 qui criminalise la harga, n'est pas la bonne solution. Au lieu de punir, il serait peut-être plus urgent pour l'État d'adopter des politiques efficaces à même de retenir ces jeunes dans leur pays, ou même négocier des accords afin que des visas soient plus facilement accordés aux Algériens désireux de tenter leur chance ailleurs. Il est à craindre que si tout le monde ne peut pas se payer une harga avec risque zéro comme c'est le cas des onze jeunes sportifs, les embarcations de la mort continuent et continueront, inlassablement, leurs traversées du désespoir. |
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