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Dans
l'urgence, aussitôt installé, le nouveau gouvernement de notre voisine la
France veut s'attaquer à la cherté de la vie et au pouvoir d'achat. Leitmotiv
toujours flou et difficile à en mesurer le poids par l'universalité qu'il
impose car le sujet ne concerne pas que le peuple français.
Le pouvoir d'achat est, aujourd'hui, une donnée mondiale et de rares pays y échappent pour que la mal vie de l'humanité entière ait d'immenses difficultés à relever la tête. Partout l'inflation et les misères qui s'étendent, battent des records jamais atteints et ont rarement été aussi généralisées. La pandémie aussi catastrophique qu'aient été ses effets sur l'économie mondiale, n'explique qu'un bout du phénomène car la difficulté d'exister répond, aujourd'hui, à l'impossibilité des prises en charge des populations. Les causes de ce réel drame ne recommandent pas seulement des retouches budgétaires isolées, engagées par les gouvernements ni des appointements d'urgence financiers. La cherté de la vie est un euphémisme qui voile maladroitement une situation mondiale catastrophique et on aura beau la colmater avec des interventions épisodiques localisées pour calmer les clameurs sociales coléreuses, elle reviendra au galop. Tant que l'on ne reconnaîtra pas que les richesses du monde ne sont pas équitablement partagées, tant que les individualismes primaires du capitalisme et des Etats, terreau des crises multiformes, demeurent la première nature de l'espèce humaine, lutter contre la vie chère ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau. La bonne volonté du gouvernement d'un pays relèvera du vœu pieux quand sa tentation d'hardiesse pour offrir une vie décente à la population, est assujettie et tributaire des luttes pour le leadership et quand les ondes des guerres, des conflits, de la misère et de la famine, dans le monde, sont farouchement imparables. Finalement et au risque de choquer, au vu de la situation économique mondiale déphasée et désarticulée, et face à l'enfer de la faim que vivent les populations de larges contrées du monde, il est peut-être à reconnaître que ceux qui se plaignent de la cherté de la vie sont, un tant soit peu, des privilégiés. |
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