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Le dernier
communiqué du chef du gouvernement laisse entendre que l'obligation d'un pass sanitaire n'est pas à écarter. Le rebond de la
pandémie à travers le monde appelle au pessimisme et partout le retour au
confinement et même au couvre-feu est à l'ordre du jour. Dans certains pays, ce
retour s'effectue avec une relative prédisposition de la population à se plier
au renouvèlement des restrictions, dans d'autres les mesures de prévention une
nouvelle fois imposées provoquent de très fortes turbulences jusqu'à faire
parler les armes à feu.
Lourde par sa masse d'incertitudes et son nombre d'inconnues, l'équation redevient indubitablement statique. La difficulté de concilier les impératifs économiques avec la nécessité de garantir et de sauvegarder les libertés collectives et individuelles pour que la vie ne perde pas son sens est une charge pénible pour n'importe quelle autorité publique tenue d'assumer la responsabilité de préserver la santé de sa population. Conscient des méfaits des crises plurielles qui étranglent le pays, le gouvernement algérien n'est certes pas disposé à sauter le pas pour s'aventurer au ligotage de la société déjà harassée par de multiples déconvenues. Trop heureux d'une reprise économique, même si elle reste timide, il lui est difficile de retourner à la case départ avec toutes les négatives conséquences que cela suppose. Mais s'il s'avère que la férocité du nouvel élan de la pandémie a quoi de tenir, il sera bien obligé d'assumer ses responsabilités en prenant de nouvelles dispositions draconiennes très contraignantes. A la vérité, l'élémentaire dans la situation difficile et dangereuse actuelle est que la solution soit d'abord entre les mains de chaque individu. Si chacun tient à assurer ses libertés primaires et garder ses relatives mais combien bienheureuses libertés de se mouvoir, d'activer et de circuler, il est soumis de se constituer lui-même en pass sanitaire en se protégeant et en protégeant ses concitoyens. En attendant et bien mieux que les restrictions incommodantes officielles, se prémunir contre le fléau et préserver la santé des autres est la manifestation du respect de soi et du respect des autres. Il est un signe certain de civilité. |