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«Un malheur fait oublier un autre », dit l'adage bien de
chez nous pour exprimer une succession d'évènements de plus en plus difficile à
encaisser. Ces derniers jours, on est passé en si peu de temps d'une situation
dramatique engendrée par le manque de l'oxygène, qui a causé de nombreux décès
parmi les malades atteints de Covid-19, focalisant dans le moment l'opinion et
la solidarité nationale et internationale, à d'autres épreuves d'une adversité
plus cruelle, qui ont mis au second plan tout ce qu'on a vécu jusque-là comme
douleurs entraînées par le virus. Et, alors que le virus est toujours menaçant
et l'oxygène encore rare par endroits, ne finissant pas de faire subir aux
malades et leurs proches tous les tourments, de violents et meurtriers
incendies se sont propagés comme l'éclair à travers 16 wilayas, provoquant plus
de 70 décès et plusieurs blessés, ainsi que des dégâts très importants touchant
les biens privés et le couvert forestier (en cours d'évaluation par les
autorités).
Une situation qualifiée d'apocalypse par les observateurs et les habitants des régions en proie aux flammes, qui a repoussé en arrière-plan le drame des malades souffrant du manque d'oxygène. Un nouvel élan de solidarité s'enchaîne envers les victimes des régions meurtries par les incendies de forêt. Et, on n'a pas encore vu le bout du tunnel qu'un nouveau malheur est venu mettre en émoi l'opinion nationale et internationale. En versant de l'huile sur le feu. Le lynchage public d'un jeune homme soupçonné de pyromanie. Trop de malheurs en moins d'une quinzaine de jours de ce mois d'août. Est-ce le summum des douleurs ? L'oxygène arrive de partout en quantité suffisante pour couvrir les besoins, les incendies seront éteints, c'est une question de temps avec l'arrivée des gros moyens, les canadairs notamment, les victimes seront indemnisées, comme le promettent les autorités, et ne resterait que ce crime abject qui doit être élucidé et les coupables punis. C'est tout ? Si on pourrait éviter le piège des divisions qui menace l'unité nationale. Une menace suprême qui pourrait nous faire oublier, celle-là, tous les malheurs vécus depuis l'indépendance, et bien avant. Les criminels ont-ils misé sur l'émotion que peuvent susciter leurs actes sauvages pour provoquer la fitna, et les représailles qui isoleraient toute la région et la ferait tomber entre les mains des séparatistes, comme un fruit mûr ? Dans son discours à la nation en début de soirée du jeudi 12 août, le président de la République a clairement mis en garde contre le piège tendu par deux organisations terroristes, le MAK et Rachad, sans les nommer. L'enquête en cours devrait jeter la lumière sur les agissements inhumains des criminels et leurs réelles motivations, mais dans la réalité, on aurait frôlé le désastre avec une dangereuse montée du discours de la haine. Avant de redescendre grâce à la sagesse largement dominante dans les discours. Les Algériens sont restés unis dans le malheur. La justice suivra son cours dans cette affaire. Mais, l'occasion n'est-elle pas propice pour assainir radicalement le pays de cette vermine qui a montré son véritable visage, pouvant aller jusqu'à l'horreur pour assouvir leur dessein politique ? |