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![]() ![]() ![]() ![]() Un jour, le
voisin de notre ami Djeha est venu frapper à la porte
de ce dernier. «Toc, toc, toc. Bonjour, cher voisin, comment vas-tu ?», lui
dit-il aimablement avec le sourire large comme une banane sur le visage. «Je
vais bien, quand tu ne viens pas frapper à ma porte !», lui répondit Djeha avec un sourire pesant. «Voilà, je suis venu encore
une fois abuser de ta gentillesse cher voisin pour t'emprunter ton «h'bel», ta corde à linge, que tu m'as prêté la dernière
fois, parce que je viens de laver mon linge sale et je n'ai pas de corde pour
le faire sécher, aussi, je te prie de m'excuser pour ce dérangement et c'est
promis, je te la rendrai après comme d'habitude».
Djeha, silencieux et impassible, qui s'était levé du mauvais pied ce matin-là, lui répondit: «Je suis désolé mon ami, mais je viens tout juste d'étendre sur la corde des petits plombs (pâtes alimentaires)». Le voisin, avec le regard étonné, lui dit : «Tu te fous de moi, ou quoi, Djeha ? (tetmeskhere biya ?) Je n'ai jamais vu quelqu'un étendre, «yenchar» des petits plombs (pâtes alimentaires) sur une corde à linge». «Hé bien si mon ami, moi je le fais très souvent quand je veux envoyer quelqu'un sur les roses. Et puis d'abord, comment veux-tu qu'on réponde à quelqu'un comme toi, lorsque l'on n'a pas envie de lui prêter ses objets». Le voisin dépité fit demi-tour bredouille en murmurant entre les dents des mots fâcheux. Les gens ne sont pas très préteurs et les demandeurs n'ont aucune retenue. On dit dans un proverbe «qui prête à un ami, perd à la fois l'argent et l'ami». Dans la vie passée, Djeha était un «renard» très rusé et très intelligent en face de ses interlocuteurs qui ne faisaient pas le poids devant lui quand il voulait les rouler subtilement. Aujourd'hui ses descendants n'ont pas failli à la règle et à sa réputation, «yekhedmou khadmet bliss». Les histoires du terroir relatives à Djeha sont très marrantes quand on les raconte entre amis. «Guellek khatra», Djeha qui était le chef d'un village oublié, alors qu'il était assis au milieu d'autres villageois, a promis qu'il allait moderniser son village déguenillé, comme la cité fantastique de Dubaï, après sa reconduction comme chef du village. Les gens étaient morts de rire croyant à une blague habituelle de leur représentant qui ne manque pas d'humour. Un autre jour, Djeha alors qu'il était assis comme à l'accoutumée au milieu d'autres villageois qui regardaient les jeunes du village qui jouaient au ballon, s'exclama haut et fort «nous avons beaucoup de capacités dans l'organisation des compétitions internationales, et nous pouvons organiser chez nous ici au village la prochaine coupe du monde». Là aussi, les gens présents ont explosé de rire, sachant très bien que Djeha n'avait aucune passion pour le football ni aucune autre ferveur dans la vie. Une autre fois aussi, Djeha qui n'était pas assis comme les autres fois, mais qui était debout cette fois-ci au milieu des villageois devant le dispensaire délabré du village a dit : «Hamdoulleh, nous avons les meilleurs dispensaires du monde pour soigner les villageois ici dans notre pays». Là aussi, les habitués de la blague de Djeha ne se privèrent pas de se tordre de rire sur le discours blaguant de Djeha. |
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