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(Suite
et fin)
ENI et Sonatrach ont signé en 2011 le premier accord de coopération pour le développement du pétrole non conventionnel, avec un accent particulier sur le gaz de schiste renforçant la relation étroite entre les deux sociétés. Avec une vaste expérience dans l'exploration et la production de pétrole non conventionnel, ENI et Sonatrach étaient supposées mettre en œuvre conjointement des activités pour évaluer la faisabilité technique et commerciale des initiatives d'exploration et d'exploitation dans le gaz de schiste. ENI s'implante progressivement en Algérie avec des promesses Sur la base des évaluations précédentes, ENI confirme les importantes réserves de gaz de schiste en Algérie qu'ENI et Sonatrach souhaitent explorer et développer. Cela permettra aux deux sociétés de faire des découvertes importantes qui amélioreront le potentiel gazier du pays. Rappelons qu'ENI est présente en Algérie depuis 1981. A cette epoque déjà, sa production pétrolière pesait 75 000 barils jour et détenait 24 licences en production, 8 en développement et une en exploration. En effet, la Sonatrach a fait toute un trappage médiatique sur la réalisation de gazoduc Sonatrach /ENI, une réalisation très controversée que de nombreux spécialistes et responsables l'ont refusé à leur epoque comme une arnaque au détriment des réserves de Sonatrach à moyen terme et qui s'ajoute au passif d'Ould Kaddour. Ces gaz associés que l'Italienne, vient d'en bénéficier pour faire fonctionner ses installations, devaient dit-on être réinjecté pour le maintien de la pression et exploité par Sonatrach seule dans 10 ans après le départ du groupe italien. D'abord la société italienne qui a manifesté sur son site (18) le deux mars 2020 son intérêt particulier pour ces gaz associés qu'elle destine pour l'exportation à la fois pour faire plaisir et gagner la confiance du PDG de Sonatrach qui fait des ponctions dans pratiquement toutes les régions au détriment de la maintenance des gisements. Ensuite, l'italienne affiche clairement son intention d'exporter ce gaz pour implicitement concurrencer Sonatrach car le contrat du bassin 403 ne contient pas la fameuse clause gaz à l'instar des autres associés. Après coup, un communique du groupe Sonatrach sur son site relié par l'Agence Presse Service(APS) et plusieurs journaux nationaux (19) qui reprennent fidèlement son contenu mais tentent d'envoyer un message fort à l'opinion publique comme « un exemple à capitaliser», car le projet gaz de Berkine Nord apportera une production journalière de 6,5 millions de mètres cubes de gaz et 10 000 barils de liquides associés. Il s'agit concrètement d'une bricole d'environ 350 millions de dollars par année partagée entre les deux associés. Qu'en est-il exactement dans les faits ? Il faut rendre à César ce qui est à César, cette accord a été rendu public pour la première fois par une investigation du journal électronique « eboursedz » (20) qui a donné tous les détails des dessous de cette affaire qu'on tente aujourd'hui de présenter comme une « bonne affaire » soit un « exemple à capitaliser. » Ce site connu comme une plateforme crédible francophone dédiée à l'économie Algérienne, mais avec le temps s'est spécialisé dans le domaine pétrolier et gazier. Le rédacteur de l'article semble l'avoir fait avec ses trippes au point où il déroge au caractère informatif de l'événement pour le juger de cette manière « dans d'autres pays, Le PDG de Sonatrach et les collaborateurs qui ont fait ces concessions, seraient jugés par la Cour d'assises. ». Qu'en est-il exactement selon les anciens responsables en poste ? Cette idée a été déjà émise par ENI en 2012 et même avant car l'italienne a toujours voulu valoriser son Asset du bloc 403, comme il y a eu une chute de production elle espérait récupérer les gaz très riches en liquides pour amortir ces investissements. En 2016 cette question a été encore soulevée, mais Sonatrach ne l'a pas prise en considération car elle était très préoccupée par le niveau de la récupération de Bir Rebaa Nord (BRN) et Bir Rebaa Sud- Ouest. Ces 2 champs sont en principe concernés par le maintien de pression par injection de gaz miscible, il y a un volume de 20 milliards de m3 à récupérer. Ce projet ne nécessitait aucun investissement mis à part le pipe de 185 km et récupérer cette capacité en milliards de m3 qui vont servir à maintenir et sauver les installations de Menzel Ledjmet Est (MLE) qui sont en limite de fonctionnement et ce sont des gaz très riches en GPL et condensat dépassant les 180 grammes par m3. Sonatrach considérait cet investissement à partager entre Sonatrach et ENI comme au profit entièrement de l'italienne donc soit qu'elle prenne en charge son problème soit qu'elle abandonne le site et Sonatrach s'en charge seule en effort propre. En 2017, Ould Kaddour s'est conformé aux orientations qu'il a ramené dans ses bagages et poussé avec son équipe par cette euphorie de vouloir augmenter les recettes pétrolière en vendant le maximum de volume de gaz même au détriment du profil de production des gisements existants. Il s'agit de faire des recettes pour montrer une économie prospère et faire passer Bouteflika pour lequel il est venu. Il faut rappeler que même Anadarko entre 1999 et 2001 avait formulé une demande similaire pour la récupération du gaz du bloc 404 mais Sonatrach avait refusé car le mastodonte est partenaire certes, mais pas pour régler les problèmes techniques qui se posent individuellement aux multinationales présentes dans le territoire Algérien parce qu'elle a aussi ses propres soucis. Là où on est arrivé maintenant est qu'ENI va récupérer les gaz contenant les liquides avec les 3 blocs additionnels obtenus par cet accord dans le même projet qui lui permettra de recouvrir tous son investissement au détriment du trésor public Algérien. Est-ce vraiment là un exemple à capitaliser ? ExxonMobil comptait sur son lobby A l'issue de sa participation en mars 2018 au Forum Algéro - Américain à Houston, le PDG de Sonatrach annonçait à APS qu'Exxon Mobil envisage de s'implanter en Algérie et de développer des projets en commun avec Sonatrach. (21) Anadarko et ExxonMobil l'ont abordé à Houston et étaient précise-t-il « extrêmement intéressée » par l'investissement pour ExxonMobil et leur développement pour Anadarko en Algérie. Il devait rencontrer les dirigeants d'ExxonMobil foin mars 2018 pour « approfondir les discussions sur cette implantation. » Pour Anadarko qui est présente en Algérie depuis plusieurs années, elle avait émis le vœu d'augmenter ses investissements. Ce premier producteur de brut en Algérie en tant que partenaire de Sonatrach dit-il « est en quête de nouvelles opportunités. » Selon le PDG, « ces intentions traduisent un intérêt pour le domaine minier Algérien qui souffre d'un manque d'attractivité à cause de la baisse d'investissement mondial dans la recherche et l'exploitation des hydrocarbures et surtout la loi Algérienne est peu attractive. » Il était prévisible qu'en 2018, ExxonMobil en parlait de Sonatrach, parce que la société Algérienne venait de la débarrasser d'un poids qui la gêne celui de la raffinerie d'Augusta. Ce désinvestissement reste une bonne nouvelle pour l'actionnaire surtout qu'il a été obtenu contre un mémorandum d'entente sans engagement. En apprendra en janvier 2020 par une enquête de la revue Petrostrategie qu'ExxonMobil avait trouvé d'énormes difficultés de la vendre voilà plus de 3 ans, à cause de la vétusté des installations. Il a été prouvé que le propriétaire de cette raffinerie de 70 ans subissait une perte en consentant des sommes importantes pour la mettre en conformité avec les normes environnementales. Sans un examen minutieux du dossier par le conseil d'administration de Sonatrach et avec un accord du premier ministre de l'époque Ahmed Ouyahia, la transaction devait aboutir par un forcing sans livrer ses secrets. Durant sa conférence de presse, le président de la république actuel a affiché clairement son intention de jouer à la transparence pour toute transaction qui causerait des pertes au trésor public. Le dossier est actuellement en justice. En janvier 2019, par le biais de l'agence Reuters, Ould Kaddour annonçait la signature éminente d'une Joint-venture Sonatrach/ExxonMobil (22) qui a été de suite annulée suite au limogeage du PDG de Sonatrach. Il faut souligner par ailleurs que le géant américain n'a jamais annoncé officiellement ses discussions avec l'Algérie à ces actionnaires. En effet, outre-mer, notamment dans le site Web d'ExxonMobil (23), le silence sur cette question est total voire même un non-événement pourtant l'exploration et le développement des gisements dans le monde devrait intéresser son actionnariat par l'augmentation des réserves et donc la valeur de ses actions. La seule fois où le major américain a parlé de Sonatrach c'est en 2018 lorsqu'il a ajouté dans son bilan financier « une vente d'actif » de 884 millions de dollars qu'il impute à la raffinerie d'Augusta. (24). * Consultant, économiste pétrolier Renvois (18)-https://www.eni.com/en-IT/media/press-release/2020/03/eni-sonatrach-complete-gas-pipeline-brn-mle-fields-berkine-algeria-fast-track-project.html (19)-https://l.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.aps.dz%2Feconomie%2F102464-sonatrach-annonce-la-realisation-du-gazoduc-reliant-bir-rebaa-nord-et-menzel-ledjmet (20)-https://bourse-dz.com/sonatrach-eni-un-casse-qui-ne-dit-pas-son-nom/?fbclid=Iw AR3pEtJzJhMXtoOLu4sxZNdPNJ_fCYlBUbnFbDljEiwX_XG-DnWsXD2c-GI (21)-http://www.aps.dz/economie/69296-petrole-la-major-americaine-exxonmobil-veut-s-implanter-en-algerie#:~:text =P%C3%A9trole%3A%20la%20major%20am% C3%A9ricaine%20 ExxonMobil%20veut%20s'implanter%20en%2 0Alg%C3%A9rie,Publi%C3%A9%20le%20%3A% 20vendredi&text=WASHINGTON%20%2D%20 La%20major%20am%C3%A9ricaine%2 C%20ExxonMobil,gazier%20alg% C3%A9rien%2C%20Abdelmoumen%20Ould%20Kaddour (22)-https://afrique.latribune.fr/afrique-du-nord/algerie/2019-01-15/l-algerie-va-creer-une-joint-venture-avec-exxonmobil-803891.htm (03)-https://corporate.exxonmobil.com/News/Newsroom/News-releases (24)-https://corporate.exxonmobil.com/News/Newsroom/News-releases/2019/0201_ExxonMobil-Earns-20-Billion-in-2018-6-Billion-in-Fourth-Quarter |
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