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Imaginez la tenue
d'élections par scrutin version 2021. La nouvelle vague de Covid-19 empêche le
déroulement des opérations électorales législative et communale physiquement.
Il faut de toute urgence organiser un vote à distance et c'est Google qui rafle
la mise. Cela a fait grincer des dents, et de nombreux débats parlementaires
ont eu lieu pour interdire aux Gafam (Google, Amazon
Facebook, Apple et Microsoft) de devenir des acteurs de la vie politique.
Décision prise dans l'urgence En raison de l'inadéquation de la réponse vaccinale pour le variant du coronavirus SARS-CoV-2 porteur de nombreuses mutations, la troisième vague de Covid-19 est arrivée sans attendre au premier trimestre 2021. Celle-ci a été redoutablement contagieuse et, le confinement a été très vite décrété compte tenu d'une transmissibilité accrue du nouveau variant par rapport à d'autres souches virales en circulation. Le gouvernement a bien proposé de repousser les élections législatives et communales de quelques mois afin d'éviter de reproduire les sinistres erreurs du premier tour des municipales. Le déplacement des électeurs avait alors accéléré l'épidémie. Devant le tollé général d'une telle proposition, décision est prise de faire passer l'électorat au vote électronique à distance. Un appel d'offre est lancé... et, face à l'urgence, la meilleure offre est venue de Google. Le géant de plus en plus implanté dans les systèmes d'information des services publics constituait la solution la plus efficace à court terme, ont assuré les services de l'État. Un coup dur pour la souveraineté nationale. Malgré les garanties apportées par l'entreprise américaine sur son impartialité et la protection des données, l'inquiétude a été forte dans la population et chez les élus. Pourtant en ce jour de juin 2021, les Algériens se sont bien connectés au site de l'élection : «Remote voting operated by Google». Algorithmes, intelligence artificielle et biométrie Autant dire que les candidats élus se sont vite fait surnommer les «Google's elected officials» par toutes les oppositions. En réponse, la majorité a lancé une commission d'enquête parlementaire. Après des centaines d'heures d'auditions, elle déclarera que l'objectif sanitaire a été parfaitement atteint. Elle assurera aussi que jamais aucune élection ne s'est révélée aussi économe pour les services de l'État. Elle a été aussi sans fraude «selon les données publiées par Google», expliquaient les parlementaires. On notera que la mise en place des élections par vote électronique doit suivre des étapes précises, que les prestataires doivent être en mesure d'assurer. Or, il se révéla que toute une partie de la population a été tenu éloignée de l'élection en raison du fait qu'elle n'ait pas su voter. On soulignera aussi que le système repose sur l'utilisation de la biométrie électorale, d'algorithmes complexes et de l'intelligence artificielle. Cette solution permet : ? une meilleure identification des électeurs sur une base de données biométriques ; ? la fiabilité dans la détection de doublons ; ? la fiabilité du fichier électoral en garantissant l'unicité des électeurs et une répartition de sièges non biaisée au prorata des électeurs dans la circonscription électorale ; ? la confiance des partenaires et acteurs politiques participant au processus électoral ; ? l'éloignement de certains inscrits du scrutin pour des «raisons de sécurité «. Un processus automatique a en effet été inscrit dans l'algorithme de la firme numérique, censé protéger du hacking ou des usurpations d'identité. Une zone d'ombre qui a fait scandale. L'État promettra alors que la prochaine élection sera opérée par un acteur algérien pour assurer la transparence administrative intégrale. L'ouverture des données (en anglais « open data ») devra constituer un vecteur de transparence et d'amélioration de l'action publique ainsi qu'un puissant levier pour l'innovation économique. Les nouvelles obligations de diffusion en ligne qui s'imposeront notamment aux collectivités locales et territoriales, suite à l'entrée en vigueur de la future loi pour une République numérique, devront se concilier avec l'impératif de protection des données personnelles. En quelques années, le pays allait devoir favoriser l'émergence de «Votetechs», des jeunes pousses de la Dz-Tech spécialistes du vote ! |
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