|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les Emirats
arabes unis sont le premier pays arabe à faire son entrée dans le club très
sélect des 33 pays « nucléarisés ». Par prestige, par besoin de renforcement de
ses sources énergétiques, comme le laissent entendre les officiels de ce pays,
ou par volonté de dissuasion contre toute menace militaire, ou peut être encore pour toutes ces considérations dans leur
ensemble, les Emirats arabes unis ont réussi là où beaucoup de pays arabes
patinent. En démarrant le premier des quatre réacteurs nucléaires de la
centrale Barakah, les Emirats arabes unis ont-ils
appuyé sur le bouton d'incitation pour d'autres pays du Proche-Orient à
s'engager dans la course au nucléaire ?
Plusieurs paramètres plaident désormais en faveur d'une course débridée de l'influence US dans la région, avec un Iran plus que jamais offensif dans son programme nucléaire suite au retrait des Américains de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, ainsi que leur incapacité de sanctionner le programme nucléaire israélien, voire leur complicité dans le développement de ce programme. Bientôt, plus aucun pays de la région du Proche-Orient ne pourra accepter cet interdit nucléaire. Et, l'argument de son utilisation pour des besoins civils, la production d'électricité ou dans d'autres domaines d'application de recherches scientifiques, de production d'isotope pour la médecine et l'industrie, sera avancé par tous les prétendants à se doter de la technologie nucléaire. Déjà, on sait pertinemment que de nombreux pays ont des bases assez solides pour entrer en possession de réacteurs nucléaires, à l'enseigne de la Turquie qui compte à son actif des travaux préliminaires sur un programme d'énergie nucléaire civile, l'Egypte qui a signé avec les Russes, en décembre 2017, un contrat final pour commencer les travaux de construction de la première centrale nucléaire égyptienne, la Jordanie qui a son réacteur nucléaire de recherche et même l'Arabie Saoudite qui veut bien avoir entre ses mains la force dissuasive face à la menace nucléaire, iranienne notamment, plutôt que de compter sur la seule garantie de sécurité américaine. Bien sûr, il y a également l'Algérie, dotée de sites dédiés à des fins civiles. L'Algérie était parmi les pays arabes les plus avancés dans ce domaine. Les deux voisins également, le Maroc et la Tunisie, ne sont pas en reste dans cette course au nucléaire, puisque les deux pays, malgré une expertise scientifique et technique limitée dans le domaine nucléaire, ne veulent pas lâcher le morceau, le premier faisant preuve d'une volonté politique claire de développer l'énergie nucléaire, en tirant profit des 7 millions de tonnes d'uranium à récupérer à partir de l'acide phosphorique dont il dispose, et le second a lancé, il y a quelques années déjà, une étude préliminaire de faisabilité économique et technique d'un réacteur nucléaire. Qui peut rester à l'écart de cette nucléarisation rampante cachant mal le prétexte de sa puissance militaire ? La seule et unique solution consisterait à abandonner le nucléaire par tous les pays, sinon tôt ou tard la situation échapperait, sous la légitime souveraineté, à tout contrôle. |
|