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Les élections
présidentielles approchent ; la tension monte dans les états-majors des
candidats. Une seule et même obsession les hante, gagner !
Oui, les uns et les autres, veulent remporter les élections mais ne savent pas comment s'y prendre, ou pensent, peut-être, détenir les clefs de la réussite : Les uns prétendent qu'on ne peut pas perdre les élections que l'on organise soi-même. D'autres veulent, coûte que coûte, accéder au pouvoir : c'est notre tour, nous avons attendu longtemps, c'est moi ou c'est eux, s'est même surpris à déclarer l'un d'entre eux. Certains sont prêts à légitimer tous les abus, y compris les coups d'Etat que leurs soutiens appellent de leurs vœux ; d'ailleurs, ils le disent «en cas de fraude, ils descendront dans la rue ! ». En vérité, les uns et les autres sont, presque, les mêmes, tantôt au pouvoir et dans l'opposition en même temps ! Aux commandes du pays, l'ivresse du pouvoir les rend, en effet, sourds et aveugles. Dans l'opposition, ils sont animés des plus belles intentions du monde et apparaissent comme les plus grands humanistes de la planète. Mais pourquoi donc, les élections sont-elles toujours l'objet d'empoignes ? A chaque rendez-vous électoral, elles nous font prendre, à nouveau, conscience de la singularité de la vie politique de notre pays et du danger qui la guette, « printemps arabe», oblige. Chez «les professionnels» de la politique, il y a une détestation (sans doute sur jouée) qui transforme des adversaires, supposés démocrates, en ennemis irréconciliables. Le combat démocratique devrait, pourtant, nonobstant quelques périodes électorales, être plus pacifique. En sur jouant des oppositions, en scénarisant des inimitiés et en cachant leurs complicités, les acteurs politiques laissent à penser qu'il y a des gouffres entre eux. Que nenni ! Au nom d'un passé ancien, ou d'idéologies auxquelles certains font encore semblant d'y croire, ces politiciens arrivent, à notre grand étonnement et malgré leurs différences criardes, à se réunir, par exemple, pour s'entendre sur un minimum syndical : «contrer le 5ème mandat» ; et dire qu'au départ, ces gens-là n'avaient aucun dénominateur commun. La preuve, ce soutien supposé de l'islamiste Abdallah Djaballah au général major-candidat Ali Ghediri ! Toutefois, il ne faut pas se leurrer, les can didats ou ceux qui parlent en leur nom, se connaissent tous, ils se sont même fréquentés. C'est en fait une camaraderie de personnes qui se sont connues, se côtoient encore, certains anciens députés, membres du parti FLN, d'autres encore, militants issus de la matrice originale du vieux parti. Et leur camaraderie, ils nous la cachent, parce qu'elle les desservirait. Observez-les bien, ceux-là mêmes qui vocifèrent et s'invectivent sur les plateaux de télévision, ils vont se retrouver au café ou au restaurant pour se redonner des forces, tout en riant de leurs numéros d'acteurs. Mais le bon peuple, lui, croit-il aux envolées, ces effets de robes et autres joutes spectaculaires, ces haines souvent mimées, à ces arguments lancés à la cantonade et aussi à la figure des uns et des autres et aux téléspectateurs aussi ? Il n'est pas dupe, il voit que ce sont toujours les mêmes. Le rejet vaut pour ceux qui occupent l'affiche depuis longtemps mais aussi pour les générations qui suivant, vues comme des copies rajeunies du modèle dominant. Les partis, tous les partis, souffrent aussi d'un discours politique gangréné par la langue de bois et usé jusqu'à la corde. Il y a surtout l'incapacité, des uns et des autres, à changer la vie concrète des Algériens, apporter des solutions aux vrais problèmes et à tenir le cap fixé pendant la compagne une fois qu'on est élu ! A cela s'ajoutent des causes structurelles : ? d'abord, l'usure des partis traditionnels le FLN, RND, FFS et aussi le PT qui tournent complètement en «vase clos» et sont de plus en plus déconnectés des réalités. Mais si les deux premières formations politiques maintiennent leur incohérente et branlante homogénéité de façade, quel avenir s'offre à elles ? Un avenir fait de compromissions, de tiraillements, de confusion et de vacarme ! Aux prochaines élections la question des alliances remettra en lumière cette désunion qui les guette ! ? Ensuite, la montée en puissance des nouvelles technologies qui permettent aux citoyens de manière très simple, de s'exprimer, de lancer des pétitions, de collecter de l'argent ou contourner les médias traditionnels. Les barrières à l'entrée de la politique ont donc été abaissées. Et tant mieux pour la démocratie ! Pendant la campagne, chacun des candidats ira de sa stratégie, de ses propositions réalistes, superflues, utopiques. Bref ! C'est de bonne guerre, surtout que pour Georges Clémenceau : «on ne ment jamais autant avant les élections, pendant la guerre et après la chasse » ! Les hommes politiques jouent, en définitive, sur des apparences pour exister dans la campagne électorale. Mais le résultat est désastreux : nous sommes parmi les pays les plus pessimistes au monde, par la faute de ces piètres acteurs, déclinologues à leurs heures. Ils adoptent des comportements de rejet envers ceux qui ne pensent pas comme eux, refusent la réalité et commentent tout, y compris les choix de Djamel Belmadi. Quant au niveau du débat politique, mieux vaut ne pas en parler : chez certains candidats, il est au raz des pâquerettes et ce n'est pas leur faire injure que de le dire ! Les petites piques à l'endroit des adversaires, de même que les témoignages d'anciens ministres transfuges du pouvoir, soutiens de la dernière heure affluent, et choquent, en même temps l'opinion, sidérée de tant de retournements de vestes et d'attitudes à la limite de la «trahison». Que dire aussi de toutes ces lettres codées émanant d'anciens chefs de gouvernement et même de généraux en retraite, qui font jaser, qui interpellent mais qui ne font pas avancer pour autant, le schmilblick et ne retardent pas, pour autant, le processus électoral ! Pour changer les choses, il faut s'engager dans la présidentielle ; le refus des « majors » de l'opposition, si l'on exclut le MSP et le PT, à ce rendez-vous électoral, procède selon un journaliste d' »une fuite en avant » des principales formations politiques coincées entre le boycott et l'attentisme. Si le pouvoir a réussi à fédérer des partis autour de son candidat, rien n'interdit à ceux qui ne sont pas d'accord d'en faire autant ! Lors de la campagne électorale tous les moyens seront mis en œuvre par les candidats et leurs soutiens pour attirer les sympathisants ou les retourner, c'est selon. Et la presse et de manière générale les médias lourds ne seront pas en reste dans cette course, pour forger l'opinion et l'inciter, pour le moins, à aller voter le 18 avril prochain, car il s'agit, ne l'oublions pas, d'un devoir civique et d'élections majeures. Il s'agit, surtout, de choisir le président de la République. En théorie, tout porte à croire que la démocratie qui a mis plus d'un siècle pour s'ancrer en Europe, commence à s'installer, confortablement, dans les habitudes de l'Algérien, même si ce n'est pas l'avis des boycotteurs et les opposants au 5ème mandat. Il n'empêche que plus le temps passe, plus le processus démocratique conquiert du terrain et l'esprit, même si en politique, la vision selon laquelle «qui sème le vent récolte la tempête » reste de vigueur ; attention à ne pas enfreindre les lignes rouges, les atrocités vécues par certains pays arabes et maghrébins devraient nous instruire, même si l'armée républicaine veille au grain. Elle veille sur la démocratie chèrement acquise grâce à certains gamins qui ont décidé de «chahuter » un certain 5 octobre 1988. Venus de Bab-El-Oued, et d'autres quartiers populaires d'Alger et d'ailleurs, ils ont restitué la parole au peuple pour qu'il puisse dicter son choix ; et nul n'a le droit de la confisquer ! Les élections n'en sont pas moins des processus compétitifs pouvant provoquer des conflits qui, s'ils ne sont pas gérés de manière constructive, peuvent, potentiellement, déstabiliser la société et l'Etat (qu'on se souvienne du malheureux jeu de mot utilisé par Abdelmalek Sellal en 2014 et qui a irrité toutes les régions des Aurès). La violence politique et électoral survient aussi, dans une certaine mesure, à cause des réactions de groupes et / ou de candidats qui estiment qu'ils ont été désavantagés et tentent, par tous les moyens, de remettre en cause la légitimité des élections. Les perdants invoquent fatalement la fraude ! Bien qu'un certain niveau de violence intervienne aux différentes étapes de la campagne électorale, il ne débouche pas sur une contestation du résultat final, même si certains candidats qui n'auront pas réussi à convaincre l'électorat crieront à la fraude et au scandale quand viendrait le moment des décomptes de voix. Ceux-ci ignorent, sans doute, que faire une campagne électorale, c'est aussi raconter une histoire de telle sorte que l'enfant (l'électeur), qui sommeille, croit que le narrateur (candidat, par ailleurs), est le seul héros crédible de l'histoire. Réussir cela, c'est se donner de fortes chances de succès. Rarement aussi en politique et à fortiori lors d'élections, les plaintes et les complaintes, le louvoiement et les menaces ont produit des résultats tangibles et durables ! Qu'on se le tienne pour dit, l'échec à l'élection, n'est pas l'échec de l'élection ! Le compte à rebours a commencé, le 18 avril approche à grands pas et le monde nous observe. Il est grand temps que les élites de ce pays arrêtent de pointer un doigt accusateur ; qu'ils arrêtent de manipuler et, à leur tour, se faire manipuler. L'intérêt du pays doit être hissé au-dessus des préoccupations partisanes d'individus, souvent en rupture de ban avec le vrai peuple pour qui, ils prétendent agir, aux noms de Benboulaïd et Benmhidi. Les urnes rendront leur verdict au soir du 18 avril 2019, dictant la voie légitime et souveraine du peuple algérien. La tradition républicaine et le respect de la volonté du peuple commanderont de féliciter celui qui a su emporter sa décision et la rue devra être laissée à sa vocation originelle. Est-il besoin de rappeler, enfin, qu'une élection politique est un pacte entre le corps électoral et le candidat qui, s'il est élu, deviendra son représentant; pacte, dit-on, originaire du latin «pactum » qui veut dire accord entre les partis, scellé dans des conditions de confiance et de respect ; à savoir, l'exact contraire d'un compromis immoral ou dangereux par lequel on cherche à parvenir à ses fins. Et le président de la République qui sera élu devra remobiliser et le pays et les Algériens avec ! Il lui faudrait oser de vraies politiques sociales et industrielles. En un mot, replacer l'homme, la femme au cœur d'une économie qui favoriserait enfin l'intérêt général plus que la cupidité d'une caste étriquée. Vaste programme et lourde responsabilité pour celui qui compte l'endosser ! |
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