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Livres
Les Maires d'Oran de 1831 à 2017. Récit de Mohamed Merit Haddi. Dar El Izza wa El Karamla lil Kitab, Oran 2017. 800 dinars, 167 pages. Cinquante (50) gouverneurs espagnols de 1509 à 1708, un (1) wali ottoman de 1708 à 1732, puis encore dix-huit (18) autres gouverneurs espagnols de 1732 à 1792, huit (8) beys de 1792 à 1831... quarante (40) commissaires du roi désignés et maires élus (du 14 septembre 1831 au 12 mai 1962 )... Vingt et un (21) présidents de la Délégation spéciale ou présidents d'Apc dont trois (3) directeurs de l'exécutif communal (Dec)... Vingt-quatre walis... Quinze (15) présidents d'Apw... à ce jour. Oran, l'ancien Portus Divini des Romains... une ville fondée en 902, par des marins andalous appuyés par le Calife de Cordoue et ville qui devint assez vite l'objet de plusieurs conflits. Elle fut même détruite . En 1832, le premier recensement entrepris indiquait une population de 3.856 habitants dont 730 Européens, 250 Musulmans et 2.876 Israélites. 1961 : 398 000 habitants dont 220.000 Européens (Israélites y compris) 2008 : 600 000 habitants... Aujourd'hui, 1, 5 million ou bien plus et deuxième ville du pays en développement rapide... Bien sûr, il est évident que chacun a apporté sa pierre, dans la construction et le développement de la ville.Certains bien plus et bien mieux que d'autres... et quelques-uns rien ou presque rien, parfois même détruisant... croyant bien faire et on les croit ! Mais, globalement, une grande et belle aventure humaine qui, malgré des heures sombres, a réussi à édifier une des plus belles villes de la Méditerranée. L'Auteur : Né en 1946 à Médiouni. Scout. Opérateur informaticien... Programmeur... Directeur central d'entreprise publique économique... Syndicaliste... Dec d'Es Senia (1995-1997)... Vice-président de l'Apc d'Oran (1997-2002)... Militant dans le tissu associatif d'Oran Extraits : «Le maire, ancienne appellation de «Président de l'APC», est le premier magistrat de la cité, mais il est surtout l'émanation de la volonté de la population. Ce qui lui confère encore plus de légitimité, dans la gestion des affaires de la cité» (p 15) «Oran, ma ville, ma passion... Une cité qu'ont façonnée des hommes qui l'ont aimée, afin d'en faire la plus belle des capitales du bassin méditerranéen» (p 17) Avis : L'Histoire d'une grande ville à travers ses édiles. Une approche originale, bien plus ardue qu'on ne le pense et très instructive... et utile Citation : «Bien gérer et non digérer, unir et non désunir, servir et non se servir» (Devise du Pr Boudraa Belabbès, deuxième président de la Délégation spéciale d'Oran, de 1963 à 1965, p 98), «Connaître l'histoire de sa nation, de sa cité, est un devoir citoyen» ( p 4 de couverture). La presse algérienne de langue arabe, 1946-1954. Enjeux politiques et jeux de plumes. Etude de Fatima Zohra Guechi (Préface de Daho Djerbal). Editions Midad University Press, Constantine 2009, puis 2013. 500 dinars (Découvert et acquis chez un bouquiniste), 377 pages. Cent cinquante titres (de presse écrite nationale ou «indigène») en français, soixante-sept en arabe ou bilingues sont parus entre 1847et 1939, en Algérie, sous domination coloniale (Mohamed Nasir, 1980... et voir aussi le travail effectué par Zahir Ihaddaden qui a soutenu, en 1978 une thèse sur «l'Histoire de la presse «indigène» de sa naissance à 1930» )... Plus de cinquante titres parus de 1943 à 1962 dont presque la moitié en arabe ou bilingues... Et, la recherche reste encore à faire, les archives restant difficiles d'accès, les collections étant parfois incomplètes ou inexistantes... C'est peut-être tout cela qui rend, encore, plus intéressante l'étude menée par F-Z Guechi qui a préféré, pour plus d'efficacité, se limiter à une période bien précise (1946-1954), certainement la plus «parlante» car politisée (au début de l'année 1946, la presse de langue arabe, paraissant en Algérie ne comptait que deux titres... «Al Najah» et «Al Balagh Al Djaz'iri»), car annonciatrice de grands bouleversements socio-politiques... et se suffire d'un champ linguistique, auparavant, assez ignoré, celui de la presse écrite de langue arabe . Tout d'abord, comme il sied à toute thèse, il y a une analyse quantitative, avec la présentation de titres représentatifs ou emblématiques du paysage journalistique de l'époque : la presse de l'Association des Ulémas («Al Basa'ir», «Al Shu°la», «Al Abkariya», «Ifrikiya al shamaliya»), les journaux d'obédience Mtld («Al Maghrib Al Arabi», «Al Manar», «Sawt Al Jaza'ir», «Sawt Al Sha°b»), la presse du Pca de juillet 1946 à septembre 1955 («Al Jaza'ir Al Jadida»), celle de l'Udma de septembre 1944 à 1949 («Egalité des Hommes, des Peuples et des Races», «Al Watan» ), et... bien sûr, la presse d'obédience administrative (on y retrouve les journaux se réclamant du cheikh Al'Uqbi comme «Al Islah», «?Asa Musa», «Al Dda°wa» ou «Al Dda°i», «Shabab Al Muwahidine», «Al Lliwa» et «Al Qabas»... et les autres comme «Al Murshid», «Sawt Al Masjid»... ) Sur vingt-trois titres, onze étaient des organes poltiques dont sept des porte-parole de partis. Pas de quotidiens, périodicité peu fréquente, durée moyenne de vie très courte, petits et moyens formats, pagination réduite, présentation technique sobre mais belles calligraphies, tirage faible... Ensuite, il y a l'analyse thématique et rédactionnelle assez fouillée... débouchant sur la découverte ?à la veille du 1er Novembre 1954- d'un haut degré de conscience de l'élite (car, c'est surtout une presse d'opinion mettant l'accent sur la formation politique du «citoyen» et du lecteur) ) et sa ferme conviction, dans la victoire des aspirations du peuple algérien. L'Auteure : Enseignante universitaire (Université de Constantine puis Université d'Alger-Faculté des sciences politiques et de l'Information) ayant soutenu sa thèse, en français (Paris II-Créteil) sur le sujet, en octobre 1982, sous la direction de feu le professeur Ageron. Ouvrage soumis à l'Opu, en 1984, qui avait alors estimé que le travail était publible... mais en arabe. Extraits : «L'histoire de l'Algérie contemporaine a été trop souvent écrite, à travers le prisme des luttes politiques» ( Daho Djerbal, préface, p 7), «La presse algérienne, née sous le régime colonial, fut marquée par le sceau de la domination jusqu'en 1962 (p 11) Avis : A rechercher, à trouver et à lire absolument pour découvrir que la presse nationale et le journalisme authentiquement algérien ?et leurs combats - ne datent pas d'aujourd'hui. Incontournable pour les étudiants en journalisme et en sciences politiques. Citations : «La dichotomie entre la langue vernaculaire, la langue d'enseignement et la langue dans laquelle paraissent la plupart des ouvrages académiques a produit une rupture telle que le savoir a fini par laisser la place à l'opinion non documentée» (Daho Djerbal, préface, p 8), «Si l'attitude de la presse est tributaire du milieu social qui la dirige, elle l'est aussi des conditions de fabrication, de rédaction et des moyens financiers et techniques dont elle dispose» (p 12) Topographie et histoire générale d'Alger. La traduction du manuscrit original attribué à Cervantès, publié en 1612. Ouvrage historique présenté et traduit par Fred Romano. Chihab Editions, Alger 2017, 1.200 dinars, 246 pages. Une ville libre, habitée «d'aventuriers qui vivent la vie qu'ils ont décidé de vivre», mais aussi «marquée par la cruauté, une constante dans l'existence de ceux qui, rejetés et malmenés par l'Inquisition, dans leurs pays d'origine, ont épousé une nouvelle foi et un nouveau mode de vie, plus en accord avec leurs aspirations, notamment la liberté de commerce, de mœurs et de culte». La ville en question, c'est Alger... décrite par - c'est ce qu'affirme l'auteure, sur la base d'un manuscrit de 1612 oublié, retrouvé en 1997, dans la réserve de la Bibliothèque nationale de Catalogne, mais signé par un certain archevêque Diego de Haedo, un «auteur fantôme»... - Miguel de Cervantès (un ancien militaire... et il a d'ailleurs perdu une main au cours d'une bataille) qui y a passé plusieurs années (cinq) de sa vie comme captif des corsaires. L'auteure explique l'utilisation d'un pseudo pour la simple raison que l'ouvrage (son auteur ) risquait fort, à l'époque, d'être considéré comme une œuvre «hérétique» et de finir ?comme bien d'autres oeuvres, tout particulièrement celles décrivant les rituels d'autres religions et les pratiques sexuelles - sur un bûcher allumé par les Inquisiteurs qui avaient l'allumette facile... et l'auteur et sa famille soit à la ruine... soit, lui aussi, au bûcher. Il a été, heureusement, protégé par le roi d'Espagne Philippe III, car le livre, à l'époque avait fait grand bruit Un ouvrage sorti de l'anonymat seulement, en 1915, grâce au don d'un collectionneur. Un ouvrage très, très riche en informations sociologiques et politiques, mais aussi stratégiques et militaires. Cervantès, ancien militaire, «homme de guerre», un espion ? Très certainement pour se positionner juste après sa libération (suite au paiement d'une rançon, cela allait de soi ). Une foule de détails : Sur les murailles d'Alger, les ports d'Alger, le fossé de la cité d'Alger, les maisons et les rues d'Alger, les Turcs, les renégats, les caïds, les janissaires et les grades... les coutumes et charges des janissaires, les corsaires, leur nombre ainsi que celui des galères et vaisseaux, en 1581, les juifs, les langues, les marchands, les femmes, les vices... en passant par la bonté de l'air et la multitude et l'abondance des jardins et la fertilité de la terre d'Alger. Ne pas oublier que l'Espagne occupait 0ran, en 1509 et avait envoyé une puissante armada pour conquérir Bejaia... et, un certain moment, les habitants d'Alger «effrayés, se rendirent et se soumirent au roi catholique faisant trêve, avec lui, pour dix ans et s'obligeant à lui payer, chaque année, un tribut»... L e roi fit même construire un fort sur l'île la plus proche... dans le but de supprimer la «course»... Cela dura jusqu'en août 1516, avec l'appel et l'arrivée de Barberousse qui se trouvait ? «avec ses galiotes et ses Turcs»- à Jijel. L'Auteur : Journaliste, écrivaine et comédienne française, elle réside aux Baléares. Auteure de plusieurs ouvages et lauréate de plusieurs prix internationaux. Extraits : «L'austérité rigoriste à laquelle étaient soumis les Espagnols ne leur rendait que plus désirable encore cette ville (Alger) de tous les possibles, un au-delà de l'autre côté de Gibraltar, à portée de main» (p 13), «La majeure partie des habitants d'Alger sont des renégats, d'origine catholique ou d'ascendance juive ou maure, issus de toutes les provinces du monde, bien qu'il s'agisset en majorité d'Espagnols... On y rencontre aussi des Génois, Vénitiens, Flamands, Tudesques, Mongols, voire Mexicain... Indiens de l'Inde... Ils fuient le travail de l'esclavage et se complaisent dans cette vie libre, savourant tous les vices de la chair dans lesquels vivent les Turcs» (p 14 et p 78) Avis : Une somme importante d'informations (à ne pas prendre pour argent comptant, cela va de soi ) sur la vie quotidienne à Alger... et sur la «présence» turque. Citations : «Je veux proposer au lecteur du troisième millénaire de se laisser emporter par ce fabuleux et impitoyable portrait d'un monde vieux de quatre siècles, tant musulman que chrétien, et pourquoi pas d'y quérir les causes de notre actuelle mésentente, afin de récupérer notre mémoire commune» (p 25) PS : - Dans le commentaire l'ouvrage de Mustapha Chérif, «L'Alliance des civilisations» (Médiatic, jeudi 22 février 2018), deux coquilles (10ème et 11ème lignes) ont déformé la compréhension du texte. Il fallait lire «montrer et démontrer» et non «monter et démonter». - Vivement que l'Académie algérienne de la langue amazigh (Aala) soit pourvue de son statut (loi organique), de ses membres et de son organisation afin qu'elle commence, très rapidement, à réfléchir sérieusement sur le sujet, pour ne pas répéter l'expérience de l'Académie de la langue arabe (créée, avec des membres respectables mais fantomatiques, et jamais organisée),éviter les polémiques et les surenchères, comme on en voit actuellement; chacun, spécialiste ou simple quidam, et plus grave encore, chaque région, avançant sa conception... sur la graphie, sur l'importance du «parler» du coin, sur l'enseignement, sur la langue maternelle... ce qui est assez positif. Hélas, il y a ceux qui «étouffent» le débat, en l'occurrence les hurluberlu (e ?) s habituel (le) s pseudo-intellectuels (dont des journalistes) ou pseuso ?politici (en) nes qui osent ?surtout, à travers des plateaux de télé, toujours à la recherche de sensationnel et de la grande «écoute» - des liaisons douteuses avec un nationalisme obsolète et une foi religieuse trop répétée pour être crue. |
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