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Les
théories économiques ont pu largement expliquer qu'il peut y avoir croissance
sans développement mais cela ne dure pas, car pour qu'il y ait de la croissance
il faut à terme un changement des structures sociales et économiques, parce que
la croissance implique impérativement un développement qui engendre à son tour
une croissance et ainsi de suite.
En somme, la croissance économique et le développement se font en même temps. La société permet à la production d'augmenter car elle a effectué en amont un travail qui permet cette croissance. La société parvient donc à utiliser ses richesses pour améliorer le bien être, surtout réduire les inégalités, transformer les structures de production, améliorer la santé et l'éducation. Il faut dire aussi que les conflits ne sont pas toujours engendrés nécessairement par les crises économiques et la baisse drastique du pouvoir d'achat. Bien au contraire, c'est durant ces périodes où se déclenche un besoin de sécurité pour la sauvegarde de l'emploi. Puisque les Algériens aiment se comparer à ce qui se passe outre mer ? On peut évaluer le nombre de grèves en France à prés de 800 en 2017 et presque autant en Allemagne mais ce sont des types d'arrêt très courts mais font très mal et souvent aboutissent. Pourquoi ? Parce qu'ils revendiquent un partage de croissance car dans ces pays la prospérité reprend et tout le monde veut en profiter. Qu'en est-il en Algérie ? On remarque que les grèves durent dans le temps, pourrissent et très souvent ne débouchent sur aucune solution sinon une blessure indélébile du protestataire qui par un comportement invisible prolonge sa grève dans le lieu de son travail sous diverses formes : absentéisme, sabotage, maladie de complaisance et tout autre dysfonctionnement social considéré comme perturbation affectant le fonctionnement d'une entreprise ou une institution qui modifient substantiellement l'attitude des travailleurs totalement déviée des objectifs et conséquemment au détriment de l'intérêt général. Résultat : C'est la société qui paye les pots cassés mais jamais les dirigeants qui en sont très souvent la cause. Nous vivons actuellement la grève ouverte des médecins résidents, entamée depuis le 24 décembre dernier, vient de s'agripper le débrayage cyclique de deux jours des paramédicaux. A Tizi Ouzou, les lycées sont paralysés depuis plus de deux mois l'espace et le risque d'une paralysie de l'ensemble du secteur de l'éducation est imminent et pourrait être assez long pour envisager une année blanche. Contrairement à ce qui est dit ici et là, les syndicats ne semblent pas se focaliser sur le pouvoir d'achat qui s'érode de jour en jour mais revendique une équité dans ses différentes formes : Une justice sociale, faire travailler un résident sans sucer sa sueur par un service civil qui gonfle les poches des autres mais en aucun cas pour l'intérêt général. Pourtant, les pouvoirs publics sont incapables de maitriser leurs grandes sociétés qui non seulement recrutent par cooptation mais offrent presque deux fois plus que les salaires moyens en Algérie qui se situe selon l'ONS en 2016 à 39900 dinars réparti comme suit : 57700 pour le public et 32 600 dinars pour le privé. A peine une semaine avant le déclenchement de ces conflit, on lisait dans la presse que le personnel naviguant d'air Algérie a bloqué les aéroports pour revendiquer un salaire de 300 000 dinars ce qui suppose donc qu'il touche dans le scénario le pessimiste plus que la moitié. Comparé à ce que perçoit un fonctionnaire même haut gradé, c'est tout même une sacrée différence lorsqu'on sait ce que supporte le contribuable pour maintenir l'équilibre financier de cette compagnie. Les compagnies que le premier ministre en poste appelle « juteuses » et qui agissent pour le compte de l'Etat considèrent la croissance de ce jus comme le leur et ignorent leur environnement social bourré de misère. Sonatrach par exemple qui paye actuellement prés du double de la moyenne nationale des salaires profite d'une occasion de la commémoration du 24 février qui au lieu de faire un bilan des objectifs visés par ce processus détourne l'attention de l'opinion publique pour la réorienter sur les ressources humaines en étalant des avantages comme la création d'un fond spécial pour les retraités, l'achat des équipements médicaux, l'ouverture d'un dialogue que personne demande et surtout au moment même où son propriétaire qui est l'Etat n'a même les moyens de payer ses fonctionnaires et a été obligé d'avoir recours à la planche à billet .Comment peut-on croire un instant qu'une entreprise qui a échoué dans la capitalisation, la consolidation et la fertilisation du savoir et du savoir faire pétrolier par la clochardisation d'un fleuron que les pouvoirs publics lui ont confié qui est l'Institut Algérien du Pétrole , va se rapprocher aujourd'hui de l'université. Cette société qui par malheur et par une gestion de copinage a perdu en une décennie plus de la moitié de ses effectifs 23 000 agents pour ne recruter qu'à peine 3000 par an(01) d'une manière que de nombreux témoignages disent opaques. N'a-t-on pas appris durant le procès de Sonatrach que son premier responsable a recruté son fils d'un niveau moyen pour le placer directement comme cadre supérieur. Un autre a profité de sa position pour placer le sien à Schlumberger et la liste est longue. Il suffit de prendre le listing du personnel pour constater que les noms semblables grèvent les yeux. Il est nécessaire que les pouvoirs publics doivent comprendre que tous les conflits sociaux assurent parfois un équilibre de pouvoir, qu'ils comportent parfois un coût humain et économique toujours supérieur aux conséquences positives qu'ils peuvent entraîner, à la seule condition qu'ils assurent une équité et une justice sociale dans le partage des revenus. Ce n'est malheureusement pas ce qui se passe dans les grandes entreprises publiques depuis la libéralisation des salaires après l'abolition du SGT. La fin des conflits sociaux n'est certai-nement pas pour demain dans ses conditions même si on lui donne le caractère qu'on voudra. Renvoi (01)- Déclaration du DERH /SH à la chaine 3 invité de la rédaction du 22/02/2018 de 8h15 à 9 h *Consultant, Economiste Pétrolier |
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