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Symphonie
en ?'ré mineur'' pour un opéra du médicament à quatre temps. C'est la nouvelle
comédie jouée en Algérie à travers toutes les institutions qui ont une relation
proche ou lointaine avec la pharmacie, les médicaments.
Depuis au moins une année, pour ne pas accabler le ministère de la Santé, les médicaments se font rares en Algérie. Plus particulièrement pour certaines pathologies, et certaines spécialités médicales, dont l'oncologie, l'allergologie ou l'endocrinologie. A entendre donc les experts officiels de la santé, les représentants de l'ordre des pharmaciens, selon donc tout ce beau monde il n'y a aucune pénurie de médicaments dans notre beau pays. Tous les types de médicaments pour toutes les pathologies sont disponibles en officine, et ceux qui disent qu'il y a pénurie sont ?'des khalatines'', des ?'empêcheurs de tourner en rond'' et des gens qui n'aiment pas leur pays. Eh oui ! on en est arrivé là. Tous ceux qui critiquent cette désolante et malheureuse incurie dans le secteur de la santé publique sont taxés de ?'renégats'', et même pire souvent. Pourtant, la réalité est amère, et des gens meurent dans l'anonymat chaque jour faute de médicaments pour le traitement de leur maladie. Les exemples sont légion, au point qu'une véritable chaîne de solidarité est née depuis plusieurs dizaines d'années pour subvenir aux besoins en médicaments de certaines pathologies. Cela est connu de tous. Par contre, ce qui est hypocrite, c'est de dire du haut de son poste de responsabilité qu'il n'y a pas pénurie de médicaments, ou de produits pour telle ou telle pathologie, dont actuellement les appareils et bandelettes pour les diabétiques. Tous les diabétiques algériens font face ces dernières semaines à une crise aiguë de bandelettes, et les raisons de cette pénurie sont connues. Alors, le malade est toujours fautif, n'est-ce pas, parce qu'il est tombé malade au mauvais moment et au mauvais endroit ! Et que dire de ces charlatans de pharmaciens, qui usent de leurs relations pour apporter de l'étranger, en général de France, des médicaments lourds, mais introuvables en Algérie, dont ceux pour les cardiaques, les hypertendus, les diabétiques, les cancéreux, les asthmatiques.... ? Et, dans cette désolante situation, il n'y a que les gars du ministère de la Santé, ou ceux représentant l'ordre des pharmaciens qui trouvent qu'il n'y a pas pénurie de médicaments ! Prenons par exemple les stallergènes, dont les rappels: cela fait au moins quatre ans qu'ils ne sont plus importés par l'Institut Pasteur d'Algérie, seule structure dans un pays de plus de 40 millions d'habitants, à avoir le monopole de ce type de vaccins. Des malades, des asthmatiques, des enfants souffrant d'allergies ont dû à plusieurs reprises changer de médicaments pour traiter leur affection. Mais non ! En Algérie, les médicaments ne manquent pas, seulement une question de régulation du marché, c'est comme s'il s'agissait de pomme de terre, de tomates ou d'ail. Tous les responsables de la Santé dans notre pays ne reconnaîtront jamais qu'il y a une grave crise du médicament, loin s'en faut. Au point que les hypertendus apprécient mal qu'on leur dise que l'ail, s'il baisse la tension de tous les êtres humains, a un effet contraire en Algérie. Vu son prix actuel et celui d'il y a quelques semaines, il aurait aggravé la situation des hypertendus algériens: plus de 1900 DA/kg fin mars dernier. Suffisant pour que les Algériens, ceux qui se soignent dans les hôpitaux d'ici et pas d'ailleurs, et qui ne trouvent pas leur médicament dans les pharmacies du coin, boudent depuis quelques temps les marchés des fruits et légumes: à plus de 120 DA/kg la tomate et la patate à 75 DA/kg, l'ail à plus de 1000 DA/kg, il n'est pas recommandé aux diabétiques, aux cardiaques, aux hypertendus et même aux asthmatiques d'aller faire leurs courses ces temps-ci. Ne dit-on pas d'un vendeur de fruits et légumes qu'il est un pharmacien ? Comme quoi, il y a plein de fantômes d'un singulier opéra qui se joue actuellement au détriment de la santé d'une large frange d'Algériens. |
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