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« Je
ne suis contre personne. Je m'insurge contre la gabegie, la rancœur,
l'ingratitude et le mal fait dans le dos »
En politique l'on doit faire dans la constance et non dans la circonstance. C'est dire que l'acte politique n'est pas un exercice quinquennal où l'on s'ameute durant quelques jours et puis l'on s'en va. Gagnera qui gagnera, attendra qui saura attendre son tour. C'est devenu presque de l'investissement avec ou sans sous mais avec beaucoup de temps et de résignation. L'on a vu des noms tomber en désuétude, d'autres monter d'un cran. L'on a vu des joueurs amateurs, d'autres à peine matures. A qui incombe la responsabilité du taux de participation ? Ni à l'Etat, ni à l'administration. Mais absolument aux partis. Ce sont eux les principaux acteurs du paysage politique. Leur rôle n'est-il pas confiné dans cette exigence de devoir sensibiliser, mobiliser et faire intéresser à leurs programmes la masse du corps électoral ? L'on entend se dire souvent que dans le chapitre des élections, l'administration n'a qu'une mission d'organisation mais en fait ; c'est la loi incrustée dans le code du régime électoral qui les organise. L'administration ne veille qu'à sa saine et ferme application de concert avec les institutions constitutionnelles dédiées pour ce faire, voire la haute instance de surveillance et le conseil constitutionnel. Elle assure la logistique et la statistique provisoire. De la disponibilité des espaces adéquats et du mobilier nécessaire à la sécurisation des bureaux de vote. Ce qui est d'ailleurs admis et se fait ailleurs. Pour ce qui est du taux de participation l'administration ne devrait dans l'optique de ce qui est correctement politique en aucun cas se soucier de la fluctuation. Les acteurs de la scène politique sont ainsi dans le devoir d'aller glaner les voix et de stimuler l'électorat à aller s'exprimer le jour j. Ils seront tenus pour responsables du résultat de l'engouement ou de l'abstention. A quoi serait-dû l'éventuel écart citoyen dans l'intérêt d'une élection jugée encore et pour la énième fois grave et axiale ? L'éternité des demandeurs du siège électif semble être le premier indice de cette évasion électorale. Les candidats présentés sont usés, tiédis ou sentent la compromission. L'Algérie n'a pas enfanté uniquement ces visages. Elle est pourtant généreuse en termes de procréation de personnages déterminés pouvant avoir la capacité de faire finir la prodigalité et l'inconstance politique. Voilà que quand les scènes locales se vident de leur substance, il ne reste que les audacieux, les stagiaires ou les bis-repetita qui rempliront l'estrade à l'exception de quelques bonnes figures placées en mauvaise posture. Des panneaux silencieux Les campagnes électorales sont une excellente occasion de dire n'importe quoi, que ne surpassent peut-être que les lendemains d'élections » disait un certain Jean Dion Elle va débuter ce dimanche. Les manches sont déjà retroussés, le miel à la gorge est tout en fraicheur. Des paroles vont fuser de partout, brassant le passé et embaumant l'avenir. Le reste va se plantonner à la rumeur et au collage d'affiches. L'on tente toutefois de lui injecter des ingrédients à même de cahoter sa léthargie. Les bureaux foisonnent à chaque coin de rue. Des grosses banderoles avec une effigie du candidat qui vous sautent aux yeux restent l'unique renseignement lisible qu'ici l'on semble faire de la politique. A l'intérieur, parfois un personnel enrégimenté du filet social escamoté à toute législation de travail, se limitant à un gardiennage des lieux ou à siroter du chaud ou du froid. Tout va être à l'heure de la timidité. L'un guette l'autre. La campagne ne va pas commencer nonobstant le démarrage officiel. Ici dans ce bourg rendu pseudo-cosmopolite par l'effet visionnel de toute part ; la vie du jour n'a pas la tête dans les affiches. Non accrochées, de peur d'être cisaillées ; ces portraits que crève un visage au regard voulu bon enfant, n'ont pu éveiller le moindre clic chez les spectateurs si ce n'est cette première curiosité de savoir l'identité des autres composant tels des étais la suite de la liste. Dans le grand boulevard, les quelques colonnes en métal servant à l'affichage électoral restent debout, placides et totalement silencieux devant les commentaires des uns et la diatribe des autres. Il n'y a pas dans une seule permanence visitée, une personne qui aurait le sens de la croyance avec programme et argumentation en bout, face à de badauds, de curieux ou de sympathisants en quête de dissiper définitivement leur incertitude. Il n'y aurait, en dehors des véritables intéressés avérés et certifiés, qu'une clique d'enthousiasmés. Qui fait gagner le siège, l'enracinement du parti ou le quelconque candidat ? En bonne théorie ce sont les hommes qui octroient de la valeur aux institutions. Ce sont les militants qui rationalisent les vertus de l'engagement et ce sont enfin les candidats qui font gagner des sièges. Comme la réalité nous démontre le contraire, il est permis de dire que ce sont les partis forts qui reposent sur une histoire, une légende et un capital-légitimité qui font donner des célébrités à ceux qui n'étaient que néant. Mettez une tête de liste FLN sur une autre liste et voyez le résultat. Mettez un quelconque nom d'un autre parti en tête de liste FLN et attendez le résultat. Un parti est qualifié de fort par sa puissance d'installation géographique et son dense réseau. C'est comme un engin capable de te transporter en une certaine vitesse d'un point à un autre alors qu'un autre manquant d'aérodynamique, genre deux chevaux, conducteur mou, visibilité nulle, conditions météo extrêmes ; le trajet s'avérerait long et pénible. L'arrivée n'est que tardive voire inutile. Quel que soit la qualité du voyageur installé à bord, la puissance incombe toujours à l'appareil et non au manipulateur. Il existe cependant des personnes capables de drainer à elles seules des flots de disciples eu égard au charisme qu'ils incarnent en vertu de ce que dégage leur personnalité et non grâce à l'icône placée sur leur tête par un parti ou un laboratoire. Celui qui n'arrive pas à créer à ses alentours un consensus amical ou échoue à faire la quasi unanimité dans son équipe, sera certes élu mais pas reconnu. Ce n'est pas un harnachement doré porté par un poulain qui fera de lui un étalon. On peut aimer et voter un parti et pas ses candidats Le contraire est tout aussi vrai. Il y a de ces candidats honnis dans un parti que pourtant l'on chérit qui n'arrivent même pas à recueillir l'assentiment dans leur propre camp ou l'harmonie colistière. L'adhésion est ainsi difficile et le dilemme du vote blanc est vite brandi. Malheureusement les bulletins nuls ne sont pas traités par la cause de leur nullité, sinon l'on saura face à la récolte du nombre de voix exprimées de façon claire pour chaque liste, le nombre de voix émises de façon nulle. A l'exemple de ce bulletin non tailladé, ni abimé mais simplement barré. Ce qui exprime un vote pour le parti et non pour les candidats. Faut-il se ranger à certaines personnes ou se taire pour leur plaire ? d'autant plus qu'exprimer un avis personnel n'a jamais été une offense à l'égard de celui que l'avis déplait. On aime ainsi sa généreuse mère mais pas ses fils naturels. Comme l'on peut admirer des enfants légitimes adoptés par des parents déplaisants et ennuyeux. Le grand dilemme de la chose et de l'être. Du contenu et du contenant. Candidat non convaincu ou chercheur d'emploi ? Croire faire de la politique sans engagement c'est comme pratiquer une religion sans foi. L'on attend le miracle de la désignation, d'office ou l'on se bouscule au portillon. En l'absence de critères sélectifs comme était le cas dans les années de braise ; la course est toujours inégale et partiale. Si l'on cherche le beau et le meilleur il aurait suffit de tirer des trésors locaux les pièces enfouies et qui craignent par décence les feux de la rampe. Le parti n'est pas une administration ni une agence nationale pour l'emploi. L'on ne vient pas se faire recruter comme on l'aurait aimé le voir se faire par décret ou par acte d'autorité. L'on est censé y venir par idéologie pour mener un combat d'idée et non par occupation ou par souci de rajouter une mention à son cv. La cooptation ou le parrainage peut offrir le siège mais pas la seigneurie. Car celle-ci n'est pas au bout d'une immunité parlementaire ou dune position élective décidée ailleurs mais s'acquiert bel et bien de la modestie et du défaut d'orgueil. L'on peut aisément se constituer candidat si d'abord l'on arrive à vaincre la vanité qui vous habite, ensuite s'animer par la flamme du parti, se convaincre de son idéologie et s'astreindre à sa déontologie. La conviction des indécis Tendre toujours sa main est la seule façon de battre sa suffisance et son p'tit orgueil. La séance du discours ne sera perçue autrement que dans la foule choisie, l'attroupement dirigé et les vivats sollicités. C'est comme l'on se bat pour persuader les siens, ceux qui apparemment sont déjà convaincus. Alors que la bataille d'une campagne se trouverait en extra-muros du sentiment d'appartenance au candidat. Elle devrait se passer ailleurs que dans un terrain conquis. Le citoyen indécis et l'électeur en quête de la bonne adresse n'ont pas trouvé de preneurs. C'est facile de pouvoir convertir ses positions chaque jour, soit à chaque rappel, mais c'est impossible d'arriver à se refaire une personnalité quelque soit le classement pour le poste en mire. Même dans les directions de campagnes tout est à l'amateurisme. Ce n'est pas, parce que l'on a su grandir à l'ombre d'une équivoque que l'on peut croire à la facilité des choses. L'acte politique n'est pas un acte d'humeur ou d'hypocrisie. Dans ce monde d'élections il ne faut pas se suffire à séduire les gens, faudrait-il encore les convaincre. Seule l'évidence et le sincère sourire peuvent décanter les couacs d'une liste mal ficelée. Le secours apporté à son choix ne doit pas se limiter à rassembler uniquement les acquis à la cause. Il doit s'étendre justement aux autres de surcroit parmi les potentiels antagonistes. N'est-ce pas là le véritable sens du management stratégique qui stipule comme un credo sacro-saint que rendre les ennemis en amis est la prouesse des big-boss ? Aller prêcher là où l'inverse se fait est un vrai militantisme. Mais s'affaler dans des fauteuils et les festins, s'affairer à ajuster sa cravate et souhaiter la résurrection du messie, on risque de trop espérer et en vain. Pour les autres rappelés au service d'une besogne, faire un tour et prendre un micro le temps que la salle s'échauffe, sachant de qui et comment elle est remplie s'est se leurrer ou duper sa propre personne. Je ne suis contre personne. Je m'insurge contre les trahisons. Je dénonce la contrefaçon politique pour émettre de fortes inquiétudes. Je garde cependant de forts espoirs. J'irai voter, comme je vote chaque jeudi, juste pour faire entendre ma toute petite voix pleine d'intifada. |
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