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Les
dernières déclarations du ministre du Travail concernant cette fameuse liste
des métiers pénibles qui tient le monde professionnel en haleine seront-elles
suffisantes pour calmer la grogne des fonctionnaires ? L'appel d'El Ghazi
adressé aux syndicats autonomes pour participer aux concertations autour de la
confection de cette liste, définie par décret, sera-t-il pris en compte par
l'intersyndicale qui a entamé, hier, son premier des trois jours de la grève
cyclique qui devra être reconduite la semaine prochaine ?
A travers cette proposition, le gouvernement donne l'impression de faire un pas en direction des syndicats autonomes et surtout de satisfaire l'une de leurs revendications qui consiste à les associer au dialogue dans la prise des décisions concernant le monde du travail. Une main tendue qui discrédite un peu plus la Centrale syndicale, irrémédiablement en perte de vitesse, puisque le ministre, et sans remettre directement en cause la commission sur les métiers à haute pénibilité, installée récemment par l'UGTA, a déclaré que son travail n'est que consultatif loin de tout cachet officiel. Une précision qui sonne comme un sérieux désaveu pour l'organisation de Sidi Saïd qui s'était attelée, rappelons-le, à préparer cette liste des métiers pénibles qui se trouvait «en phase de définition du critère médical et scientifique» sous la houlette de médecins spécialistes en médecine du travail. Rappelons que la commission en question compte plus d'une trentaine de membres représentant les fédérations de l'UGTA, des médecins et des experts dans le but de recevoir des propositions liées aux métiers à haute pénibilité. Le gouvernement sait qu'à travers cette invitation il essaye de jouer la montre surtout si les syndicats autonomes y répondent favorablement. Et pourquoi ne le feront-ils pas ? Au moins, la proposition du ministre poussera certaines organisations syndicales à se référer à leurs bases, ce qui théoriquement retardera ou annulera, c'est selon, le prochain débrayage. Pourtant, la solution est ailleurs et l'apaisement ne peut être que momentané. Ce qui ne souffre d'aucune ambiguïté, c'est que la liste ne sera connue qu'après l'adoption de la loi relative à la retraite qui sera présentée à l'Assemblée populaire nationale (APN), fin novembre, et que tout le reste n'est que littérature de circonstance et spéculations. |
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