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« Ce n'est pas la
hauteur : c'est la pente qui est chose épouvantable. » Nietzsche
Dès qu'on essaye de mettre une pensée en mots, elle cesse d'être vraie, disait Shopenhauer. Notre pays a raté le coche des TIC, acronyme des technologies de l'information et de la communication. En effet, durant la troisième révolution, la révolution millénaire de l'informatique, il y avait au moins deux batailles à mener, celles de l'informatique et de la micro-informatique. Celle de l'informatique où on s'est accroché un petit peu en acquérant des ordinateurs de type VAX, des ordinateurs qu'on a même laissé brûler à deux fois à l'USTHB dans les années 80, en les domiciliant ou en les installant au sous-sol d'un institut de chimie où des produits hautement inflammables étaient manipulés. En ce temps, Il faut le dire encore, beaucoup d'universités canadiennes n'étaient pas dotées de ce genre d'ordinateur, le VAX. En micro-informatique, la révolution a presque été totalement ratée. En effet, un développement des systèmes d'exploitation des ordinateurs et des langages évolués de programmation a atteint son apogée dès les années 1990. Il fallait beaucoup programmer, développer des logiciels, etc. Quant à développer le côté hardware, les microprocesseurs de type IBM 8085, Pentium, il était un secteur qui nous était totalement inconnu et peut-être interdit bien que les unités d'électronique de Sidi Bel-Abbès pouvaient tenir/suivre le rythme de la recherche. Les Américains ont inventé et commercialisé le semi-conducteur, l'ordinateur personnel et Internet, et d'autres pays leur ont emboîté le pas [1, p.248]. Dans le monde de silicium, de la micro-informatique, de brillants cerveaux ont un jour décidé que des automates décideraient désormais à leur place. Sous son clavier, la rencontre de l'abstraction mathématique et de la matérialité des ordinateurs devient une épopée émaillée de situations burlesques et de personnages hauts en couleur, mais parfaitement réels [2, p.25]. Comment survivrons-nous dans ce monde virtuel ? En misant sur notre développement scientifique et devenir un pays producteur/leader ou rester un pays consommateur de gadgets importés à coups de milliards de dollars et produits par les autres pays ? Il y a un choix à faire ou une politique à suivre. L'Internet en Europe A la mi-90, Internet a envahi l'Europe et a même neutralisé le fameux «Minitel» français. Internet est un produit informatique de l'armée américaine qui devançait l'Europe d'au moins 20 années. La National Security Agency américaine fonctionna pendant près de quarante ans sans que son existence soit divulguée au public. Elle est qualifiée de «grandes oreilles américaines» [3, p.2]. Internet et les réseaux sociaux sont les couches supérieures de cette ère informatique où nous sommes presque absents. Nos scientifiques sont débordés par de nouveaux outils, qu'ils ne maîtrisent pas. Le monde avance et nous devance. Dans ce secteur, la matière «grise» est indispensable. Malheureusement, soit cette matière à fui le pays soit elle n'existe plus [4] soit elle est neutralisée par des incapables [5] qui ont malmené ce pays. Dig Data détient 96% des Data-Centers opérant sur la planète. Elle détient des «grappes» d'ordinateurs (plusieurs ordinateurs reliés entre eux, de grandes plateformes, en version libre, éthique, décentralisée et solidaire.) appelés «clouds». Cette multinationale a acheté les serveurs de Google et de Facebook. Dans les années 1990, les craintes et l'enthousiasme qui accompagnent le développement d'Internet encouragent les recherches sur l'expérience du monde virtuel et sur ses propriétés potentiellement addictives: anonymat, évasion, accessibilité et interactivité. Le paiement électronique ou le e-payement Internet et les systèmes de téléphonie portable sont absorbés par des centaines de réseaux satellites. Les informaticiens parlent de «listes de portes dérobées» et de «logiciels renifleurs». Un ordinateur quantique peut scanner une énorme quantité de messages interceptés et qu'au tournant du millénaire, les ordinateurs les plus récents, les nano-machines, seraient équipés de systèmes circulatoires qui les rendraient cent milliards de fois plus rapides que le portable qu'on utilise [6, p.445]. Ils sont le produit final d'un long travail de recherche et de développement. A partir de 2007, la dernière génération de systèmes informatiques développés par les Américains, les Européens, les Russes et les Chinois, était déjà en avance et capable de contourner les pare-feux ou les logiciels anti-virus les plus sophistiqués. Ils pourraient s'infiltrer électroniquement dans les sites informatiques et même être programmés pour les endommager. Un système Internet appelé CHIPS permet de suivre les virements électroniques à la trace dans trente-six pays mais ne couvrait ni l'ex-Union soviétique ni l'Arabie saoudite [6, p.497]. Pour sécuriser et protéger le système financier algérien, il faut faire appel à beaucoup de cryptologues, un groupe de mathématiciens, aussi brillants qu'excentriques. Ils doivent développer des algorithmes et les coder de telle sorte qu'aucun intrus ou hacker ne peut accéder aux banques de données. Ces cryptologues et mathématiciens ont été qualifiés par le président américain Harry Truman de «quasi génies vivant hors des règles habituelles» [6, p.348]. Ils manipulent des regroupements de superordinateurs. Communication La communication est la création d'une réalité pouvant être partagée avec profit par des humains et d'autres êtres, à savoir les animaux et les extraterrestres. La survie des êtres vivants dépend de l'information convenable ou non qu'ils reçoivent sur leur environnement. Le mathématicien Norbert Wiener a émis l'hypothèse qu'«on peut considérer le monde comme une myriade de messages à toutes fins utiles». L'échange de tous ces messages forme ce que nous appelons la communication. Quand l'un de ces messages est altéré, laissant ainsi le destinataire dans un état d'incertitude, il en résulte une confusion qui provoque des émotions allant, selon les circonstances, du simple désarroi jusqu'à l'angoisse prononcée. Il est évident que dès qu'il s'agit des relations et des interactions humaines, il est particulièrement important de favoriser la compréhension et de réduire la confusion [7, pp.9&13]. L'un des principaux champs de bataille cybernétiques du futur concernera l'information dans les systèmes informatiques mêmes. Elle est en effet bien plus précieuse et vulnérable que les systèmes physiques. De nouvelles technologies se profilent à l'horizon, qui sont capables de fournir des capacités d'accès aux données, soit à travers l'interception d'une connexion sans fil, soit par une intrusion dans les systèmes connectés sur Internet, ou encore via un accès direct ouvert par des complices dans la place [1, p.219]. De nos jours, avec la téléphonie 4G et le développement des applications dans tous les secteurs de la vie domestique, on ne sait plus où donner de la tête. Du côté hardware, à savoir la production de processeurs, d'ordinateurs, de téléphones, etc. et au vu de notre retard technologique, on ne peut être qu'utilisateurs. Du côté software, à savoir les langages de programmation, les systèmes d'exploitation, les applications dans les secteurs de la vie, des espérances existent encore si on travaille beaucoup. Il faut savoir que les firmes Qosmos et Bull sont les leaders du secteur des technologies d'interception des communications Internet. Les ordinateurs développés par les Américains ont un objectif de pouvoir traiter un nombre sans cesse croissant de communications. Ils sont reliés à des systèmes de stockage contenant chacun un pétaoctet de données, ce qui représente huit fois le nombre de mots de l'ensemble des ouvrages de la bibliothèque du Congrès. La rapidité des ordinateurs est passée de milliards de données à la seconde à un quatrillion ? la vitesse pétaflop, que seul le plus rapide des micro-ordinateurs ultrarapides peut atteindre. Dès que des mots étaient prononcés au téléphone, ou envoyés par fax ou par e-mails cryptés, ils étaient secrètement interceptés grâce aux moyens technologiques des agences de renseignement dans les quatre coins du monde. Les satellites En 1945, quand les Russes avaient pris la ville de Berlin, plus d'un millier de scientifiques et de techniciens avaient été capturés et envoyés en Union soviétique. Le projet «Paperclip» consistait à récupérer nombre de scientifiques et ingénieurs allemands pour les mettre au service des Etats-Unis [8, pp. 45-46]. Dès 1967, encore une fois le président américain Johnson proclamait que: «Ce que nous avons, c'est la photographie spatiale en temps réel ! Nous sommes de nouveau en tête». [6, p.280]. Un seul satellite peut coûter un milliard de dollars. L'Algérie produit-elle des appareils de radiogoniométrie ? Des dispositifs ultrasophistiqués qui permettent de localiser un site Web à quelques centaines de mètres près [6, p.23]. Le matériel des Américains permettait de recevoir des images envoyées par un satellite hyper spectral géo-positionné au plus profond des ténèbres de l'espace, dont les bandes étroites de longueurs d'ondes captaient l'énergie des objets au sol, distinguant les rochers de la végétation et les grottes vides de celles qui étaient occupées par des animaux ou des êtres humains. Ils ont des radars à synthèse d'ouverture, des appareils permettant de recevoir des images même par temps de blizzard [6, pp.584-585]. Conclusion L'absence de compétences numériques est une nouvelle forme d'illettrisme. L'Algérie doit être une société du bien vivre. Elle a réussi son internationalisation, mais pas son virage technologique. La révolution numérique constituera notre défi pour l'avenir. Les logiques sécuritaire et commerciale sont les principaux «pièges liberticides» de l'informatique. Notre pays paie encore son absence dans une information financière bouleversée par l'informatique. Les investissements dans la recherche fondamentale et les applications technologiques innovantes contribuent directement à notre essor économique. Universitaire* Références 1. Alexandre Adler. Le Rapport de la CIA. Comment sera le monde en 2020 ? Traduit de l'Américain par Johan-Frédérik Hel Guedj. Robert Laffont, 2005. 2. Le Monde diplomatique, Mai 2014. 3. Le Monde diplomatique, Février 2014. 4. Ali Derbala. L'incapacité de nos scientifiques à réaliser des produits finis. Le Quotidien d'Oran, Actualité Autrement Vue, Jeudi 22 octobre 2015, p.10. http://www.lequotidien-oran.com/?news=5220127 5. Mohamed Staifi. Fausses revues scientifiques. Ces professeurs «pro faussaires». Enquêtes, Revues scientifiques prédatrices, Dans la peau d'un faussaire, El Watan Etudiant, Mercredi 11 novembre 2015, pp.12-13. 6. Gordon Thomas. Histoire des services secrets britanniques. Traduit de l'anglais par Mickey Gaboriaud. Nouveau monde édition. 2008. 7. Paul Watzlawick. La réalité de la réalité. Confusion, désinformation, communication. Traduit de l'anglais par Edgard Roskis. Editions du Seuil, 1984. 8. Yvonnick Denoel. Préface de Gordon Thomas. Le livre noir de la CIA. Les archives secrètes dévoilées. J'ai lu, Nouveau monde éditions, 2007. |
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