|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Du drame inédit
qui l'a endeuillée, l'Algérie a retenu qu'elle a pleuré tout au long de la
décennie noire ses 200.000 morts et qu'elle a perdu 50 milliards $ en dégâts
d'infrastructures, nonobstant son isolement sur la scène internationale. C'est
pourquoi l'adversité qui pèse sur ses frontières sud lui fait aujourd'hui
obligation de se concentrer sur sa cohésion et son unité.
Pas très loin de notre frontière Est, le carnage commis par «Daech» en Tunisie marque un tournant très dangereux dans l'expansion de cette organisation «djihadiste» transfrontalière profitant de la moindre brèche pour s'y engouffrer. La Tunisie a déjà été victime ces derniers mois de plusieurs attentats meurtriers, mais celui perpétré contre des cibles militaires dans la localité tunisienne de«Ben Guerdane» près de la frontière avec la Libye résonne à s'y méprendre comme une menace d'invasion, cette fois-ci avortée par bonheur et met tous les pays de la région en alerte et particulièrement l'Algérie, eu égard à l'immensité de son territoire. Que Dieu nous préserve du mauvais œil et de tous ces «charognards» qui n'attendent qu'un fléchissement de notre part, alors que nos plaies n'ont pas fini de se cicatriser ! C'est dire que la mobilisation s'impose à tous les niveaux de la société sans exclusive, quand bien même que la vigilance soit de mise chez notre armée en alerte et nos forces de sécurité dans leur globalité. Cela est souligné, si besoin est, par les nombreux succès enregistrés aux plans de la lutte antiterroriste, de la saisie d'armes de guerre et de la drogue déversée en grandes quantités chez nous par cet autre voisin de l'ouest, qui cherche à nous titiller chaque fois que sentant le vent tourner à son désavantage. LES LEÇONS IRAKIENNE ET SYRIENNE De toute évidence, l'expérience irakienne est là pour nous dire que l'intention des terroristes était de proclamer un «émirat» dans cette province tunisienne, pour partir à l'assaut de tout le pays, voire de toute la région du Maghreb et même bien au-delà. En Syrie aussi, il faut se rappeler que l'implantation du «Front Al-Nosra», premier groupe d'obédience «djihadiste», s'est faite de la même manière à «Baba Amr» avec l'aide des services secrets britanniques et français. Oui ! «Lawrence d'Arabie» n'est jamais très loin quand il s'agit de renifler les richesses du sous-sol moyen-oriental et de veiller aux intérêts de l'Etat hébreu choyé à outrance depuis 1948, alors que sont négligées et méprisées ces sociétés arabes «bédouines», même celles d'aujourd'hui qui ont changé d'aspect, juste par le port du costume et de la cravate, à l'occasion. L'objectif premier étant la transformation de ce pays à l'instar de l'Irak où W.Bush le «cow-boy» et ses «GI's rambonisés» à outrance sont passés par là, en une mosaïque d'«Etats-daïras» de l'infiniment petit du «pèse-rien» dans le concert des nations. Ces communautés rivales, «mort-nées» une fois créées, sont condamnées à s'empêtrer à jamais dans leurs contradictions, leurs hostilités et leurs divisions, parce qu'érigées sur la base d'une ligne fragile ethnico-religieuse. Saddam Hussein et Bachar Assad n'étant dans ce cas que des excuses teintées d'hypocrisie pour la défense des «valeurs» de l'Occident, comprendre par là les intérêts du voisin hébreu qui ne perd pas espoir pour étendre sa présence sur le Golan et même bien au-delà, comme il lui est promis par ses nombreuses puissances «sous-traitantes». Oui ! Nous savons depuis longtemps, à nos dépens bien sûr, que l'exigence du respect des «droits de l'homme» reste dans ce cas monnayable par des contrats juteux d'armement de diverses natures, de gros équipements, ou autres avantages gracieusement accordés, à ceux qui doivent taire nos tares et soigner pour nous notre image comme pour créer un leurre de vernis, pourtant difficilement vendable à des peuples de plus en plus éveillés ! Si c'est ainsi que se déroule dans un silence sidérant ce scénario avec une facilité déconcertante, une fois la communauté internationale muselée avec la bénédiction d'un Conseil de sécurité complaisant, c'est que le pays de Ben Gourion et de Golda Meir a su faire de sa propagande sur «l'holocauste» une arme psychologique redoutable qui agit en permanence comme un «complexe immaculé» sur la «conscience travestie» des puissances occidentales. C'est là une option d'alignement qu'ils se doivent de respecter scrupuleusement et une ligne de démarcation à ne pas franchir, au risque de s'attirer les foudres de cet État trop petit par la taille, mais ô combien grand par la force de son lobby et de ses soutiens occidentaux ! C'est pourquoi la Tunisie et l'Algérie, en pays frontaliers de la Libye, sont appelées à redoubler d'efforts et de vigilance pour parer à toute incursion terroriste, maintenant qu'elles ont la certitude que le territoire libyen n'est ni gouverné ni contrôlé, malgré tous les efforts déployés par la diplomatie algérienne et ce, par la faute d'un certain Sarkozy qui a fait taire Kadhafi à jamais, alors que ce dernier était prêt à lâcher le morceau d'une grosse affaire de pot-de-vin. Mais qu'a fait la France officielle guidée par Fabius le «va-t-en-guerre» haineux à l'égard de la Syrie aussi, sachant très bien pour qui il roule, pour reconstruire ce pays après l'avoir détruit avec le soutien d'autres puissances occidentales ? On peut même imaginer le pire, si par malheur on venait à souffler dans l'oreille d'un Hollande - effrayé par la dégringolade de sa cote de popularité - de faire une autre fois diversion, en utilisant ce massacre en Tunisie comme alibi, pour plaider à nouveau «l'inévitable» intervention militaire étrangère, juste pour rester dans les traces de son prédécesseur et autres concurrents potentiels de cette droite qui guette ses faux pas. PROJET DU «GRAND ISRAËL» Ces pays occidentaux gérés sous le regard attentif de la puissance financière du « lobby juif», mondialisation oblige, utilisent pour le compte d'Israël la phrase célèbre de feu Houari Boumediène : «nous sommes avec la Palestine, qu'elle soit fautive ou victime», en remplaçant bien sûr Palestine par Israël. La finalité étant d'apporter leur concours à l'édification du «Grand Israël». Dans un contexte religieux, selon la «Torah», cet «État satanique» qu'on projette de construire sur la déchéance des peuples arabes, fait référence à «la terre promise» par Dieu au peuple d'Israël qui s'étend : «du fleuve d'Égypte à l'Euphrate en Irak, comprenant les territoires occupés par Israël, avec en plus la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Liban ainsi qu'une partie de la Syrie, de la Jordanie et de la péninsule du Sinaï». Ce projet est à construire par l'argent des «illuminati» pour permettre l'avènement de l'Antéchrist... Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de cette organisation secrète, il importe de rappeler que les «illuminati», autrement dit les illuminés, sont supposés être : «cette élite dans l'élite la plus secrète des organisations des Maîtres du Monde qui existe depuis 1776. Ils ont pour projet de changer le Monde. La Révolution française et la fondation des États-Unis auraient été des résultats de leur stratégie. Pour eux, la démocratie politique étant un simple moyen et non une fin en soi. Toujours selon eux, le peuple est par nature ignorant, stupide, potentiellement violent et c'est pourquoi il doit être gouverné par une élite éclairée». C'est ainsi qu'au fil du temps, les membres de ce groupe sont passés du statut de «conspirateurs subversifs» à celui de «dominateurs implacables» dont le but essentiel et de perpétuer de génération en génération leur pouvoir sur la population. «Leur projet est conçu pour se dérouler sur plusieurs siècles, en utilisant le contrôle du système financier pour parvenir à une domination totale sur le Monde. Ils se considèrent donc comme détenteurs d'une connaissance et d'une sagesse supérieure héritée, qui leur donne une légitimité pour diriger l'humanité tout entière». Alors ! Oui ! Plus le Moyen-Orient est emporté par la destruction et les horreurs sectaires par la faute d'un Monde arabe dont les dirigeants sont illégitimes et désunis à l'extrême, plus il devient facile de construire ce projet à coups de guerres payées par des pétrodollars et de complots entre «frères ennemis», les uns cherchant à nuire aux autres pour «damer le pion» à l'Iran disent-ils, quitte à s'allier au diable ! Mais qu'on se le dise ! À moins d'être dupes et manipulés à l'extrême, les peuples irakien et syrien doivent savoir qu'il n'a jamais été question de les sauver des atrocités des dictatures exercées sur eux, quand bien même elles auraient effectivement existé. L'objectif est plutôt de faciliter l'hégémonie régionale d'Israël, en même temps que l'avenir de ces peuples est inscrit dans le risque majeur de leur errance à travers cette Europe «frileuse» qui feint de les accueillir et de les rejeter sitôt après, sans un regard magnanime sur leurs conditions, celles de gens ayant déjà perdu leur dignité. Dans la surenchère qui caractérise leur interventionnisme, les puissances occidentales sont totalement acquises à la cause de la philosophie expansionniste de l'État sioniste, pour ne pas dire qu'ils lui sont inféodés à jamais. Sarkozy et bien d'autres politiques de la France officielle en connaissent un bout là-dessus, eux qui n'entreprennent rien de sérieux sans la bénédiction du CRIF et ses déclinaisons, comme celle des étudiants juifs ramenée dans la «valise» de Hollande lors de sa visite à Tlemcen. Que sont-ils venus faire ? Qui peut nous le dire ? N'est-ce pas que dans son essai d'une trentaine de pages, Stéphane Hessel, ce résistant né en Allemagne et naturalisé français, connu pour ses positions sur le conflit israélo-palestinien, défend l'idée selon laquelle l'indignation est le ferment de «l'esprit de la résistance» face à la situation imposée à la Palestine, et notamment à la bande de Gaza ? S'il nous interpelle pour s'indigner collectivement, c'est que c'est vrai que tout ce qui touche au monde arabe se raisonne par rapport aux seuls intérêts de l'État hébreu. Oublier cette réalité qui a valu à Obama bien des vexations de la part de Netanyahou et des «cartons rouges» de la part du «lobby juif» siégeant au Sénat américain, c'est ignorer le fonctionnement du monde d'aujourd'hui, où la voix des plus faibles n'a aucun impact sur le cours des évènements qui comptent. Pour revenir à la Syrie et malgré toutes les formes de conspirations ourdies contre son «État-Nation» souverain, ses repères identitaires et sa traçabilité civilisationnelle, «l'émirat» dont il est question a été démantelé par une armée syrienne forte de 500.000 hommes, une des plus puissantes du Monde arabe, non déplaise aux «Al Saoud» qui cherchent dans leur alignement aux «yankee» et autres «va-t-en-guerre» à l'affaiblir et à la faire fléchir par tous les moyens, elle qui caresse le rêve d'une «puissance régionale sous-traitante» aux côtés d'Israël en «maîtresse du jeu» et de la Turquie qui fantasme à haute voix son entrée dans la communauté européenne ! Pensez-vous ! «Li yahseb wahdah ichitlah», dit un proverbe bien de chez nous ! Ces «fouteurs de pagaille» en terre d'Islam qui ajoutent leur «grain de sel» en alliés serviles des puissances du mal, à leur tête Israël et son appendice «l'oncle Sam» - contrairement à ce que d'aucuns peuvent penser en terme de puissance -, tirent pourtant de larges dividendes de ces pays frères qu'ils ont pris en grippe, y compris le nôtre, à travers ces millions de «hadjis» qui se rendent chaque année à La Mecque ! Leur traîtrise fortement manifestée en milliards de pétrodollars dépensés en tous types d'armement distribué gracieusement en lieu et place de la nourriture, à ceux qui veulent en découdre avec leur ennemi supposé ou juste fantasmé, a fait que malgré l'effort colossal de résistance, «l'hydre djihadiste» s'est tout de même propagée comme une gangrène dans une vaste partie de la Syrie. Et la voilà qu'elle s'en prend à l'Algérie pour ses dernières «démarcations» diplomatiques au sein de la Ligue arabe, menant campagne à travers le dénigrement de notre ministre des Affaires religieuses pour avoir défendu au sein de son ministère l'option de «l'islam des sciences et lumières» de Cordoue la savante contre celle du «wahhabisme violent et rétrograde» avec ses prédicateurs salafistes qui déversent le «venin» de la «fitna» dans nos mosquées, préparant des milliers de jeunes à devenir leur «chair à canon». Alors, si vous persévérez dans cette voie qui peut effectivement mener à notre salut après que nous ayons très longtemps joué avec le feu durant la décennie noire, de compromission à compromission, nous sommes avec vous Monsieur le Ministre, pour vous soutenir et pour dire à haute et intelligible voix, qu'en terre d'Algérie, c'est l'Islam tel que pratiqué par nos parents durant des siècles qui est celui en lequel nous nous identifions en tant que peuple musulman, d'origine amazighe ! Si c'est cela notre conviction en tant que nation solidaire dans une République sachant faire la part des choses, non pas par le discours suggéré à nos imams, mais par leur formation dans la rigueur scientifique et le respect des préceptes de l'Islam tolérant qui prône l'unité et la fraternité et s'ouvre volontiers à l'autre. Alors là, tel un roseau, l'Algérie ne saurait se rompre, quand bien même il peut lui arriverait de plier, parce que disposant d'un ancrage profond tiré de son authenticité millénaire! TOUS UNIS FACE AU DANGER Dans le Monde de la folie meurtrière motivée par une idéologie mortifère et inhumaine, société civile, leaders politiques, journalistes, intellectuels sont interpellés par rapport à la responsabilité collective de sauvegarde d'un pays en danger ! Le but de la terreur, au-delà du chiffre macabre recherché en toujours plus de victimes pour faire sensation, est de provoquer la division de la nation. Un piège nous est tendu ! Nous devons refuser d'y succomber ! La division, la délation, la stigmatisation sont au cœur de ce piège sournois. Chaque fois que nous tentons hâtivement de désigner des responsables de ce qui nous arrive dont seuls les auteurs sont coupables, nous tombons dans le piège d'une division programmée et orchestrée. Nous devons donc traduire nos intentions de résistance face au danger qui nous guette, dans l'action résolue et déterminée de taire ne serait-ce que l'instant d'une mobilisation effective qui en vaudrait cette fois-ci la peine, parce que touchant à notre survie en tant qu'État-Nation, le langage d'habitude «caustique», l'auto-flagellation, le dénigrement de soi, les aspirations personnelles même les plus légitimes, et mettre les rancœurs et les animosités de côté. Il s'agit aujourd'hui de faire «front uni» avec ceux qui ont pour métier de défendre notre pays, mais qui ont besoin eux aussi de savoir que nous sommes avec eux dans une même tranchée ! Est-ce à dire qu'il faille donner un «blanc-seing» à nos gouvernants ? Bien au contraire ! Dans cette perspective d'un risque latent, nous devons observer à leur égard un regard critique susceptible d'apporter une valeur ajoutée à la gouvernance des affaires publiques, afin d'anticiper sur les risques de mécontentements de nature à annihiler les efforts collectifs déployés dans le sens du maintien de la stabilité de notre pays. Et si nous devons nous montrer exigeants envers eux et envers nous-mêmes aussi, c'est que notre peuple a besoin qu'un jour quelqu'un puisse lui dire, avec forte conviction d'un cri du cœur : «hagrouna» pour qu'il accoure, en rangs serrés ! Ce jour-là, l'on dira alors que l'Algérie est en bonne santé et nul ennemi ne pourra la déstabiliser? *Professeur |
|