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Benyounès, cet incompris
par Ahmed Farrah
 Pour la première fois, dans les annales des affaires liées
à l'exercice de la fonction ministérielle en Algérie, un membre de l'exécutif
gouvernemental sort de la coutume et envoie au peuple un son de cloche strident
et brouillé au passage par les tenants de l'ordre établi. Incompris parce qu'il
ne fait pas dans la pédagogie et ne maîtrisant pas la communication, comme
quasiment tous les politiques algériens élevés dans la vieille forêt et ne
parlant que la langue de bois. Lui, le sociolibéral dans ses proses qu'il
affectionne bien, le charmeur dans ses meetings, le sang neuf dont la politique
aurait bien besoin s'il ne traînait pas derrière lui des casseroles qui sonnent
une mélodie inaudible et inintelligible dans une aire semée d'ivraie. Il a
évoqué la régulation du marché de l'alcool qui draine dans son fleuve des
millions d'hectolitres en dollar, qui échappent au contrôle de l'Etat à travers
des réseaux informels. On a crié à l'impie vendeur de bière, de vin et de
liqueur. Jeté en pâture dans des lucarnes soumises à la voix de leurs maîtres,
comme si les Algériens étaient dupes et ne savaient pas quand on a ouvert les
ports à ses marchands de péché très lucratif.
Sa seconde sortie est le pavé qu'il a jeté dans la mare
pour mettre l'opinion publique au fait des malversations et du transfert
illicite des devises vers l'étranger, par le biais des sociétés écrans montées
par des importateurs de voitures et qui se chiffrent en milliards de dollars.
Une autre sortie celle-là, vise à protéger la production nationale en
interdisant l'importation de certains produits largement fabriqués en Algérie.
Pourra-t-il joindre l'acte à la parole, ou ce n'est qu'une énième intention
sans suite ? A-t-il les coudées franches et les moyens de sa politique ?
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