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Sous la conduite de Ramtane Lamamra efficacement épaulé par
Abdelkader Messahel, la diplomatie algérienne a incontestablement renoué avec
le flamboyant esprit d'offensive et l'efficacité qui ont été les siens tant
durant la guerre de libération qu'au long des deux premières décennies d'après
l'indépendance et ont valu au pays considération et respect sur la scène
internationale.
L'on ne peut qu'applaudir et saluer à ce retour en force de notre diplomatie nationale sans pour autant par ailleurs absoudre de ses tares et défaillance le régime dont elle est la représentation et l'instrument internationalement. D'effacée et pratiquement absente qu'elle a été pendant un laps de temps durant lequel l'Algérie a semblé avoir abdiqué l'ambition de tenir le rôle d'acteur agissant sur la scène internationale, notre diplomatie a indubitablement repris du « poil de la bête » et redonne au pays la voix écoutée et suivie qui a été la sienne. Il n'y a pas en effet que l'aspect économique et financier attractif qu'offre présentement l'Algérie qui fait défiler à Alger les pléiades de dirigeants et hauts responsables étrangers. Le réveil de sa diplomatie et la pugnacité qu'elle déploie y ont leur grande part. Ses initiatives sur certains dossiers de portée aussi bien régionale qu'internationale, le professionnalisme et le pragmatisme dont elle a fait montre pour les faire accepter valent à l'Algérie d'être considérée et consultée. L'Algérie est désormais sur tous les fronts où se joue la redistribution des cartes qui dessine de nouveaux rapports de force internationaux. Elle n'y est pas uniquement spectatrice mais un protagoniste qui fait valoir son point de vue et parvient à le faire partager à de nombreux autres. C'est ce que sa diplomatie a réussi par exemple s'agissant de la stratégie de lutte à mettre en œuvre pour combattre la menace terroriste qui plane sur l'ensemble de la planète. C'est aussi ce qu'elle est parvenue à faire sur les dossiers des crises malienne et libyenne et lui vaut d'être partie prenante déterminante dans les médiations internationales qui œuvrent à leur trouver une solution. C'est également grâce au respect et à la considération que lui voue de nouveau la communauté internationale que l'Algérie et sa diplomatie se sont investies dans l'initiative consistant à convaincre aussi bien les pays producteurs de pétrole que ceux qui en font grande consommation qu'il est de leur intérêt mutuel de s'entendre sur un coût financier acceptable pour tous. Menée sans ostentation et avec pour argument l'intérêt commun, la démarche algérienne fait son chemin et engrange des approbations là où il a semblé que ce serait mission impossible. Comment ne pas saluer aussi l'activisme que notre diplomatie déploie sur le continent africain dont elle s'était détournée ce qui a permis à d'autres d'éroder son influence et a fait désespérer certains des partenaires africains amis de l'Algérie de son inexplicable rôle effacé sur le continent. Un activisme qui est également à l'œuvre au sein de la Ligue arabe et fait souvent échec à la prétention d'exercer leur tutelle sur cette organisation que manifestent les monarchies du Golfe. La diplomatie algérienne telle qu'elle s'est redéployée est incontestablement un sujet de fierté, et ceux qui sont les artisans de son retour en force sur la scène internationale méritent d'être mis à l'honneur. |
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