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La mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation
d'Alger signé par le gouvernement malien et six des organisations
politico-militaires de la rébellion de l'Azawad sous l'égide de la médiation
internationale qu'a dirigée notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane
Lamamra, n'est pas chose acquise tant d'autres forces impliquées dans la crise
malienne y sont opposées et agiront pour l'empêcher.
L'attentat commis hier en plein centre de la capitale malienne Bamako en est une confirmation. Ses commanditaires sont à coup sûr à rechercher dans cette mosaïque d'opposants à l'accord. Il a pu être l'œuvre aussi bien de rebelles de l'Azawad ayant refusé de s'intégrer dans le processus de paix d'Alger que le fait d'ultras dans le gouvernement malien réfractaires à la réconciliation avec la rébellion au Nord-Mali, et bien entendu de l'un des groupes djihado-terroristes sévissant dans le pays et ayant été exclus du dialogue intermalien. Quels que soient les commanditaires et les auteurs de cet acte terroriste en plein centre de Bamako, il est clair qu'ils ont visé à saper l'espoir auquel la signature de l'accord d'Alger a donné lieu dans le pays que la crise qu'il connaît est en phase de règlement. Ils ne pouvaient mieux et efficacement agir dans ce sens qu'en semant la peur dans la capitale même jusque-là relativement épargnée par les manifestations de la guerre sévissant au nord du pays entre toutes les factions et organisations armées. L'attentat, c'est certain, a visé à raviver la haine ethnique à laquelle le conflit sud-nord du Mali a donné libre cours et dont l'accord d'Alger ambitionne le dépassement et l'extinction. Faute de découvrir qui est derrière cet attentat qui risque d'être le premier d'une série destinée à contrecarrer la mise en œuvre de l'accord de paix, il y a malheureusement à craindre qu'il va être exploité par les milieux poltico-partisans qui à Bamako ont marqué leur répugnance à faire la paix et la réconciliation tel que convenu entre les participants au processus. La médiation internationale s'attendait à des réactions de ce genre contre l'accord qu'elle est parvenue à faire entériner par le gouvernement et six des organisations politico-militaires de la rébellion du Nord-Mali. C'est pourquoi elle a fait convenir à la communauté internationale que l'accord d'Alger soit accompagné par des mécanismes de coercition à l'encontre de forces ou groupes armés qui chercheront à entraver la mise en œuvre. Il faut à cette communauté internationale s'assurer que les actes de violence cherchant à faire avorter l'accord de paix ne soient pas exploités comme prétexte à la remise en cause de ce dernier. Elle doit convaincre les parties contractantes que ces actes imposent pour elles au contraire l'impératif d'aller vite dans son application car c'est la seule solution pour faire échec à ses opposants de tous bords. Le rôle qui revient au président malien et à son gouvernement dans le contexte crucial auquel leur pays est confronté est assurément déterminant. Il est de convaincre le peuple malien à s'en tenir à l'accord d'Alger car étant la seule voie qui permet la sauvegarde de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du pays et la cohabitation redevenant paisible de ses communautés ethniques. |
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