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Le
pétrole, plus que toute autre source d'énergie, est plus que jamais vital pour l'économie
mondiale. Tous les pays industrialisés, à commencer par les Etats-Unis, veulent
cette source d'énergie, de préférence pas chère, pour faire tourner leurs
industries au moindre coût et gagner plus. Ni le nucléaire, ni l'éolien, encore
moins le solaire, des énergies alternatives et non conventionnelles, ne
peuvent, dans l'état actuel de la technologie, supplanter ni remplacer
durablement le pétrole ou le gaz pour faire tourner les industries, les usines
et les moyens de transport dans le monde. Et plus spécifiquement dans les pays
développés où la demande de consommation est effarante.
C'est dire donc la sensibilité et l'importance vitale de cette énergie. Or, aujourd'hui, pour le malheur des pays producteurs qui n'ont que cette ressource pour vivre, comme c'est le cas de l'Algérie, les prix de cette ressource épuisable sont en train de fondre sur les marchés. Au point que pour les pays producteurs de l'OPEP, la situation est en train de virer au cauchemar, rappelant pour les Algériens les effroyables restructurations budgétaires des années 1990, lorsque le brut était tombé à 10 dollars le baril. Pour l'Algérie, un pays qui peut être, sans ironie, comparé à la fable de «la cigale et la fourmi» de Jean de La Fontaine, les moments sont graves, même si, officiellement, on garde la tête sur les épaules. Pour autant, la conjoncture est difficile, inquiétante et préoccupante, car avec moins de 40 dollars/baril, un niveau qui est en train d'être rattrapé par les cours sur les marchés pétroliers, toute la machine économique du pays sera grippée. Car ni l'industrie encore moins l'agriculture (ne parlons pas des services) n'ont les ressorts nécessaires pour améliorer les exportations hors hydrocarbures qui constituent 99% de nos recettes en devises. Car il faut se dire qu'entre 1990 et 2015, la situation a évolué et les besoins multipliés dans certains cas par dix. Car si à l'époque des 10 dollars/baril, l'Algérie, qui a négocié auprès du FMI sa survie, ne comptait que 20 millions d'habitants, une facture des importations de moins de 12 milliards de dollars et des besoins de financement de l'économie de moins de 5 Mds de dollars, aujourd'hui, la donne a changé. La facture des importations a entre-temps explosé pour atteindre le niveau astronomique des 60 milliards de dollars en 2014, presque le même niveau que les recettes d'hydrocarbures, les Algériens sont presque 40 millions alors que la demande sociale en équipements socio-collectifs a implosé. Logements, routes, santé, transports, éducation, les projets du quinquennal sont «monstrueux». Comment maintenir le cap de ces «dépenses» avec des recettes d'exportations d'hydrocarbures qui vont tomber à moins de 60 milliards de dollars dès la fin de 2015? Le Fonds de régulation des recettes (FRR) et les réserves de change ne seront pas un alibi, pourtant, pour ne pas s'inquiéter de lendemains qui déchantent. Que faire? Attendre la vague et plonger dessus ? Le meilleur moyen de surfer sur cette vague est de se préparer dès maintenant à des temps de disette et faire en sorte que dès 2016 l'économie nationale, avec moins de démagogie et plus de réalisme politique, puisse se redresser lentement sur d'autres valeurs, celles du travail, de la «croûte gagnée à la sueur de son front». Quant au gaz de schiste, qui chauffe le débat actuellement, il ne saurait être une solution que d'ici 10 à 20 ans. |
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