|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Des populations
fuient la guerre et la misère qui leur sont imposées. Elles sont repoussées,
accusées de vouloir sauver leurs vies. Elles meurent par centaines, chaque
semaine, en mer et dans les déserts.
Plus de 600 morts, noyés avant-hier en méditerranée. Plus de 2200 dis parus depuis juin dernier annonce le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'Onu. Comme ça, chaque mois, chaque semaine, quotidiennement donc des gens meurent en mer parce qu'ils fuient la misère, la violence, l'oppression, la guerre. Au nord, Etats Les européens érigent des barrières et des lignes de protection contre ce flux de misère ; au sud les Etats " pourvoyeurs " de ce désespoir façonnent des lois pour punir ces mendiant du bonheur. Entre les deux ils n'ont pas d'échappatoire, excepté les abîmes glacés et silencieux de l'océan. Coupables de fuir les enfers de la guerre et de l'anarchie. Coupables de quémander une aide, une protection, un secours. Terribles sentence et aveu d'impuissance de ce siècle moderne qui chante la liberté et l'humanité et tue froidement les plus vulnérables, les plus pauvres, les laisser pour compte. L'Occident pille les richesses en Afrique et ailleurs, impose sa loi du marché sous l'ère de la " mondialisation " y compris avec les armes lorsqu'il le faut et repousse les victimes collatérales de cette logique de destruction. A la mer ! Peuplades sans avenir ! Peuplades menaçantes de la quiétude des nôtres. L'occident repousse dans la mer, les pays du sud repoussent vers le sud, vers le Sahara, l'autre mer de sable, l'autre cimetière silencieux. Ou aller ? A quelle porte frapper ? Qui tend la main ? Le drame est que le cynisme Occidental contamine d'autres contrées : A Tanger, Alger, Tunis, Istanbul ou Alexandrie vous les verrez raser les murs, demander une pièce, un pain et le soir venu disparaître dans le ventre des villes fuyant le policier, le gendarme et parfois les habitants du bled voyant en eux une agression, une menace. Ils errent de ville en pays, subissent des violences ou sont asservis par d'autres hommes, meurent en silence, dans l'indifférence. Le monde, c'est-à-dire l'ONU a décrété cette décennie à la migration dans le monde. Du haut de la tribune mondiale des chefs d'Etats, rois, souverains ; des experts économistes, politiques et autres anthropologues se sont engagés voilà 10 ans, à bâtir une solidarité et surtout des politiques pour sortir le monde de cette impasse qui peut être fatale à la paix et la survie de l'humanité, puis se sont tues depuis. Pire, de nouvelles guerres sont apparues comme par hasard là où la pauvreté et l'injustice règnent, des guerres où pays riches et pauvres sont embarqués, les uns au nom de la liberté, les autres au nom de la dignité, comme s'il y avait une différence entre la liberté et la dignité. D'autres encore au nom du paradis qu'ils ne trouvent pas sur terre, au nom de Dieu. Le débat fait rage sur les responsables de ces tragédies : des passeurs sans pitié disent les uns ; des Etats laxistes disent les autres. Et la misère, et la guerre et l'oppression ? La faute à qui ? Il n'y a plus de sens au questionnement, ni de plaidoyer de déculpabilisation. Il y a la misère, la guerre, les dictatures, le vol des richesses des faibles par les puissants et l'égoïsme des hommes. Il y a la responsabilité des pays riches de l'Occident et leur complicité avec les despotes des pays sous développés. Avant-hier ce sont 600 noyés, demain d'autres noyés, d'autres perdus dans les déserts. A force de détourner le regard des appels à l'aide des damnés d'aujourd'hui, le monde finira aveugle et ne saura trouver le chemin de la paix et de la liberté. Demain, le monde ne trouvera plus sa propre main tendue. La mer et le désert, cimetières pour les faibles et lieux de villégiature pour les nantis se souviendront. Ils ont une mémoire. |
|