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Alors que plusieurs zoonoses continuent à sévir à travers plusieurs régions du pays, dont la fièvre aphteuse qui fait actuellement des ravages au sein du cheptel bovin, plus de 200 vétérinaires, selon des sources concordantes, sont actuellement au chômage.
Selon le Dr H. Noureddine, ce sont plus de 5000 vétérinaires qui sont soit au chômage ou, pour les plus chanceux, qui travaillent dans d’autres secteurs qui n’ont rien à voir avec leur spécialité. Tandis qu’une source du ministère de la santé et de la réforme hospitalière, nous apprend que près de 800 vétérinaires exercent le métier de délégué médical au sein des laboratoires pharmaceutiques nationaux et surtout étrangers. Une situation que les spécialistes du domaine imputent au manque d’opportunités aussi bien chez le privé que dans le secteur public et de postes budgétaires liés au diplôme en médecine vétérinaire. A ce propos, F. Soumeya, diplômée en sciences vétérinaire mais qui exerce en tant que déléguée médicale chez un laboratoire français, nous affirme qu’elle est contrainte de faire ce boulot, proche de la médecine mais loin de son cursus universitaire puisqu’il concerne la vente de produits, car, estime-t-elle, en Algérie, on ne donne pas beaucoup d’importance à la santé animale contrairement à l’Europe où l’animal est respecté presque au même titre que l’homme. D’ailleurs, ajoute-t-elle, dans certains pays une consultation chez le vétérinaire coûte plus cher que chez le médecin généraliste. Sa consœur, déléguée commerciale dans un laboratoire de produits de dermo-cosmétologie depuis deux ans, est elle aussi non satisfaite du métier qu’elle exerce actuellement. Cette jeune vétérinaire, après 5 longues années d’études et un mémoire de recherche à la fin de ses études et après 3 ans de chômage, se dit prête à retrouver sa vocation pour aller «sur le champs » traiter ses amis les bêtes. Surtout, ajoute-elle, que les laboratoires pharmaceutiques ne payent plus comme avant. A peine mieux qu’un vétérinaire de la fonction publique, nous renseigne-t-elle. Et de rajouter : «d’ailleurs, il n’y a presque plus de médecins qui exercent en tant que délégués médicaux car ils ont plus d’opportunités en plus l’Etat leur a ouvert beaucoup de postes de travail ». En plus, ils sont mieux payés que dans un laboratoire pharmaceutique dont le salaire est constitué à 80% de frais dus aux remboursements des déplacements qui ne finissent jamais, conclue-t-elle. En fait, B. Samir, Manager d’un laboratoire Suisse, nous confie que plusieurs entreprises pharmaceutiques peinent aujourd’hui pour trouver des médecins. Ces derniers, poursuit-ils, étaient entre les années 2000 et 2010 automatiquement recrutés pour vendre les médicaments à leurs confrères, en plus il y avait le nombre. Alors qu’aujourd’hui, ce sont plutôt les vétérinaires et les biologistes qui se bousculent aux portes des laboratoires vraisemblablement, indique-t-il, faute d’alternatives. Il est vrai que le vétérinaire qui, normalement devrait veiller sur la santé publique, entre autres sur la transmission de certaines maladies animales à l’homme ainsi que sur la salubrité des aliments que nous mangeons afin de nous prémunir des intoxication alimentaires, mérite plus d’attente de la part des autorités du pays comme l’affirme, A.M. Sami un jeune diplômé en médecine vétérinaire qui se trouve au chômage depuis deux ans. N’ayant pas de véhicule, ce dernier n’a pas pu décrocher un emploi de visiteur médical au sein d’un laboratoire, puisque pour la plupart des entreprises du médicament le véhicule est une des conditions pour être recruté. Il ironise dans ce sens que l’ENSV d’Alger devait être appelé l’ENSDM (école nationale supérieure des délégués médicaux : ndlr). Enfin, l’épizootie de fièvre aphteuse qui sévit actuellement dans le pays et qui risque de porter un sérieux coup à l’économie nationale, puisque les importations de lait et de viandes risquent d’augmenter au grands bonheur des barrons de l’import-import, démontre bien l’indispensabilité de cette spécialité qui s’occupe également de tout les produits de la conserverie, du conditionnement et de la transformation, allant du chocolat aux textiles et cuirs. Peut être que l’importation des laisses pour chiens, va nous prémunir de la redoutable… Rage ! |