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«Un roi cruel
demanda à un sage : «Quel est l'acte le plus pieux ?» Le sage répondit : «Pour
toi, c'est de faire des siestes pendant la journée pour que le peuple puisse
respirer»». (1)
Dans un monde civilisé normal, l'acte le plus pieux pour ne pas dire vital est de résoudre la crise économique pas par des conflits armés, mais par des siestes çà et là. Qui dort dîne. Il y a urgence, les 99% de parias s'enfoncent de jour en jour et le 1% des dieux n'en finissent pas de planer. C'est facile : celui qui déclare la guerre signe le traité de paix. C'est compliqué quand l'odeur de l'argent fait l'élection. A force d'être manipulé par des médias dirigés par le 1% et grâce au progrès de la biologie, de la neurologie et de la psychologie appliquée, on est cloné avant le clonage. Pourquoi tant d'incompétence et de gâchis ? Le principe de Peter dit que si l'incompétent cesse de progresser, il n'est jamais rétrogradé. Ce qui explique sans doute le nombre d'incompétents qui arrivent aux commandes avec le temps et s'y fixent définitivement. Certes, l'Amérique n'est pas l'Arabie Saoudite. Le peuple américain a dit non au bombardement de la Syrie et Obama a obéi, piégé par les sondages défavorables et le site de la Maison-Blanche où il suffit d'une pétition signée par 100.000 citoyens pour interpeller Mister Président. On dit que c'est grâce à cette «faille» que Snowden a été épargné, cette superstar de la «Secret Story» qui a révélé ce que tout le monde savait : les espions s'espionnent entre eux. De son temps, Ségolène Royal en rêvait de cette démocratie participative sans avoir les «hommes», encore moins ceux de son propre parti, pour la réaliser. Les Anglais n'ont pas eu besoin de pétition, leur fidèle Parlement a bloqué le va-t-en-guerre de leur Premier ministre. Sur ce sujet, l'ex-ministre des Finances britannique, Dennis Healy, a déclaré à la presse : «Quand on se retrouve dans un trou, il faut s'arrêter de creuser». Et pour un ancien diplomate israélien : «Une nouvelle forme de chaos s'installe au Proche-Orient et le chaos n'est jamais une opportunité». (2) Malgré la réserve inépuisable des pétrodollars, ce diable d'Al-Assad s'est mué en The Highlander. Ou est-ce la stratégie de la diversion qui continue à occuper les animaux que nous sommes devenus afin de recréer la carte du monde avec Dieu d'un côté, Satan de l'autre, et un big-bang téléguidé ? Pourtant, le printemps s'annonçait plein de promesses. On a cru un moment, mais les monarchies du Golfe veillaient à tout saboter avec armes, médias et pétrodollars. En Tunisie, Egypte, Libye, Syrie et même à Gaza où, dit-on, le Hamas s'est laissé racheter par Doha comme un club de foot. Ajoutons l'Algérie, le Yémen, l'Irak, le Bahreïn, etc. Elles sont partout, elles ne font que cela : la mort ou les Frères, mes Frères ! C'est qu'elles sont aussi divisées que les pions qu'elles manipulent. On vantait la Syrie comme le pays arabe qui s'en sortait le mieux. L'Irak de Saddam était le seul rempart contre l'Iran des mollahs. Kadhafi fréquentable et bon gendarme pour protéger les frontières de la razzia africaine puis vint le 11 septembre qui aurait dû nous débarrasser de la dynastie des Ibn Saoud. Non, on ose même parler de complot. Certains vont jusqu'à se demander pourquoi des comploteurs aussi machiavéliques n'ont pas pensé à enterrer des armes de destruction massive dans le désert irakien pour valider l'intervention en Irak. En prophète, le grand économiste Keynes avait dénoncé le Traité de Versailles de 1919, en déclarant que l'Allemagne ne payera pas et l'humiliation la poussera à la vengeance. Ironie du sort, c'est l'effondrement des banques allemandes après la crise de 1929 qui contamina l'Europe, préparant ainsi le terrain au deuxième conflit mondial. Même constat pour l'Iran et ses deux satellites, la Syrie et le Hezbollah. Aujourd'hui, l'ancienne Perse joue sa survie, mais prête à vendre chèrement sa peau. «On sait que le Moyen-Orient est un chaudron de conflits maintenu en ébullition par un mélange d'intérêts impérialistes et de convictions religieuses», affirme Louis Dalmas, auteur du Crépuscule des élites. Quant à Henry Laurens, le spécialiste de l'Orient, il dit : «Le Moyen-Orient est devenu le théâtre d'une «politique de l'erreur» généralisée. Singulièrement, depuis le 11 septembre, l'erreur de compréhension et l'erreur de calcul se conjuguent pour déstabiliser le système régional et obscurcir un peu plus l'avenir». Quant à Samuel Huntington, l'auteur du Choc des civilisations, il écrit : «A la fin des années 1980, les régimes communistes de l'Europe de l'Est se sont écroulés quand il est devenu apparent que l'URSS ne pouvait ou ne voudrait plus offrir un soutien économique et militaire. S'il devenait patent que l'Occident ne protégeait plus ses régimes satellites musulmans, il pourrait avoir un destin comparable». Il ajoute à la revue américaine Newsweek : «La politique contemporaine mondiale, c'est l'ère des guerres musulmanes. Les Musulmans se battent entre eux et contre les non musulmans, beaucoup plus souvent que ne le font les gens des autres civilisations? 5 sur 7 des Etats sur la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme sont des Etats musulmans, ainsi que la majorité des terroristes». Les intérêts impérialistes, les convictions religieuses, l'erreur politique, le choc des civilisations et le terrorisme, un langage d'expert jamais du citoyen lambda, surtout s'il fait partie du monde arabo-musulman. Il naît musulman, si son chef fait des erreurs, ce n'est pas de sa faute, il ne l'a pas élu. L'impérialisme, le choc des civilisations, s'il n'est pas analphabète, il ignore son Histoire et celle des autres. Israël possède plus d'internautes que tout le monde arabe réuni. Quant au terrorisme qui fonctionne aux pétrodollars, il ne sort pas du gourbi, mais de la mosquée, de l'école, de la télé, là où règne la voix officielle. Une expérience faite par des chercheurs américains a démontré que les athées sont plus intelligents que les croyants. «Etant donné que dans la spiritualité tout est question de croyance sans preuve, ce domaine est spécialement propice à l'enchantement puis à l'embrigadement». Curieux monde arabe où on lui invente un peuple en urgence, capable de déclencher la Troisième Guerre mondiale. Nos ancêtres ont vécu en paix avec des croyances diverses sans heurts, se contentant de payer les impôts pour la construction des palais et les bijoux des concubines. Si cet équilibre est brisé par une sécheresse, une lutte pour le pouvoir, une épidémie, le même remède est déterré illico, le bouc émissaire. Aujourd'hui, réactiver la fitna ancestrale entre chiites et sunnites est une aubaine à ne pas rater. Que vient faire l'Occident dans cette «tumeur maligne» arabo-musulmane alors qu'il patauge dans moult problèmes internes. Le pétrole ? Mais il a tout l'or noir qu'il veut, il suffit de payer le prix et il paie rubis sur l'ongle depuis que le dollar-papier s'est converti au pétrodollar. Les sociétés humaines, quel que soit leur niveau d'intelligence, ne prennent le risque de la révolte que lorsque leur survie est en jeu. Il faut des «laveurs de cerveaux» en mission commandée pour réveiller le mammouth. C'est un jeu d'enfant de tirer du lycée des jeunes désenchantés pour les transformer en djihadistes. L'Arabie Saoudite est le seul pays arabe fondé sur l'Islam grâce aux Anglais à Ibn Saoud et au sang de la populace musulmane. Ben Laden est né en Arabie Saoudite, mort au Pakistan, autre bled bâti sur l'Islam grâce toujours à l'Empire de sa Gracieuse Majesté et le sang de la «bête humaine», dirait Zola. Il faut dire que l'Islam a merveilleusement bien servi pour détruire l'URSS. L'armée du Shah n'a pas obéi à Khomeiny en déposant les armes, mais bien à la CIA. «? Durant tout le déroulement des événements, Washington n'a jamais perdu le contact avec le haut commandement militaire iranien», écrit Chapour Haghighat dans l'Iran, la révolution islamique. C'est la CIA qui fomente le coup d'Etat de 1953 faisant chuter le gouvernement de Mossadegh qui menaçait de nationaliser le pétrole, idem pour le Shah qui prévoyait de revoir le Traité sur le pétrole en 1979, l'année de sa chute. La dynastie saoudienne, comme les mollahs iraniens, doit son existence à la baraka des Anglo-Saxons. Sur l'efficacité de la diplomatie américaine, de Gaule a dit : «Vous devez être certains que les Américains commettent toutes les bêtises imaginables et inimaginables». Après avoir envahi l'Afghanistan et l'Irak avec plus de 3.000 milliards de dollars dépensés pour le pire, éliminé Saddam après la guerre avec l'Iran et 1 million de victimes pour rien. Sans parler de l'invasion du Koweït par un Saddam ruiné, nous revoilà avec un autre petit Satan, la Syrie, soutien de taille de la République islamique avec le Hezbollah créé dans l'urgence en pleine guerre irako-iranienne. Logiquement, l'Iran aurait dû être le Frère de d'Arabie Saoudite, le Vatican des musulmans, les Lieux saints de l'Islam. Surtout qu'à l'origine, les Iraniens étaient sunnites, c'est par décret qu'ils ont été «chiisés» sous fond de rivalité avec l'Empire ottoman. Comme les habitants de l'Ifriquiya contraints d'abandonner le chiisme sous l'épée du calife. Khomeiny a commis l'erreur de se montrer plus royaliste que le roi, côté religion, et en plus, il ne cachait pas son envie de voir disparaître tous ces «singes dorés» corrompus et d'étendre sa révolution verte. Le Printemps arabe est venu à point pour se débarrasser du «cheval de Troie» avant de brûler Troie. L'Arabie Saoudite est obsédée par la chute des Alaouites depuis déjà pas mal de temps, ses agents-taupes ont eu tout le temps et l'argent pour islamiser la société. Aujourd'hui, on parle même d'un oléoduc avec la Turquie via la Syrie pour éviter le détroit d'Ormoz. D'après l'analyste américain, Ralph Schoenman, auteur et militant pour le désarmement nucléaire, l'Arabie Saoudite s'allie à Israël pour préparer une attaque contre l'Iran et le prince Bandar ben-sultan n'a pas hésité à prévenir les diplomates européens. David Rigoulet-Roze, auteur de l'Iran pluriel, précise : «Ce double jeu américain, tant sur le dossier bahreïni que sur le nucléaire iranien où Washington prône la négociation, déplaît fortement à Riyad». D'après la presse russe, reprise par le journal libanais As-Safir, le prince Bandar a essayé deux fois de corrompre Poutine pour avoir la peau du président syrien : «? Un accord d'ensemble arabo-russe sur la gestion de la production pétrolière?, une alliance avec le cartel de l'OPEC?, nous vous promettons de sauvegarder votre base méditerranéenne de Tartous? et protéger les JO de Sotchi de tout attentat perpétré par les groupes tchétchènes que nous contrôlons?». Niet, a répliqué par deux fois Poutine : «Nous avons clairement défini notre opposition à la destruction de la Libye. L'Iran est un voisin avec lequel la Russie a de bons rapports depuis des siècles? En ce qui concerne la Syrie, notre attitude ne changera jamais?, nous savons que vous soutenez les groupes terroristes tchétchènes depuis des décennies? Quant à Sotchi, si les salafistes mettent les pieds en Asie centrale, nous les leur casserons». On comprend pourquoi les Américains ont classé Poutine l'homme le plus puissant et ont cessé d'admirer Obama. Dans le Washington Post, l'analyste Azra Klein n'hésite pas à traiter son président de «canard de plus en plus boiteux». D'après le sondage de Win et Gallup International mené dans 65 pays sur le pays qui représente un danger pour la paix dans le monde, 24% des sondés voient les USA, 8% le Pakistan, 5% Israël, l'Iran, la Corée du Nord et l'Afghanistan; seulement 3% pensent que c'est la Syrie. Heureusement que les Pères fondateurs de la Constitution étoilée ont doublé tout pouvoir par un contre-pouvoir. L'administration américaine est obligée de revoir ses affinités. Si le printemps arabe a été une manipulation, il a fini par arroser l'arroseur et dévoiler l'extrême dangerosité de ces despotes enturbannés. On dit que la Maison-Blanche reproche à l'Iran de vendre son pétrole à la Chine en yuans, à qui la faute ? Les Chinois et les Russes n'ont pas perdu leur temps quand l'Oncle Sam jouait à la guerre en hypothéquant l'avenir de son propre pays avec la complicité de psychopathes qui n'hésitent pas à tuer sous la bannière de l'Islam tous les musulmans qui refusent leur esclavage. «Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens». Pourquoi les USA ont peur de la Chine ? Cette dernière ne veut plus être la grande fabrique du monde, mais la première puissance au monde. Même le Brésil, l'Inde et tous les autres pays émergents, du Mexique à l'Argentine, ont compris que le cartel des 5 Banques mondiales sent de plus en plus le racket de la maffia. La domination américaine a fait son temps. Quant à l'Arabie Saoudite, d'après le quotidien palestinien Al Manar, les services de renseignements US prévoient sa chute en 2014. «Le peuple serait de plus en plus mécontent, agité, et des groupes attendraient à la frontière du Yémen le moment d'entrer dans le pays et s'attaquer aux palais royaux». Info ou intox ? Il suffit que l'Amérique démantèle ses bases pour que le château de sable s'écroule. L'argent manque et l'opinion publique demande des comptes. Et si la Russie de Poutine n'a pas cédé, on imagine l'argent et les menaces distillés sur les pays arabes, notamment l'Algérie qui reste, malgré le départ des terroristes, figée par la terreur au point de vouloir garder indéfiniment un Raïs moribond qui, dit-on, a la baraka de tous les émirs. |
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