|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« La terre ne nous
appartient pas, elle nous est prêtée par nos enfants »1
Il est tout à fait clair, sans qu'on ne soit obligé, pour plaire, à « jouer » aux thuriféraires, que l'Algérie s'est métamorphosée en un grand chantier où tant les puissances orientales qu'occidentales ont trouvé un étrier pour y poser un pied ferme. L'aisance financière - réserve de change alléchante/méchante oblige ! - les ayant immunisées et favorisées pour qu'elles ménagent leurs montures en allant encore plus loin? Sans «oser» prétendre à un quelconque éphémère comité de sous-tiens, les compatriotes de Cheâayeb Lekhdim auront constaté voire emprunté l'autoroute Est-Ouest, le Tramway, le Métro?ainsi que les milliers de réalisations d'infrastructures (logements, écoles, lycées, universités, palais de justice ect?) et même les trémies dont presque la totalité des wilayas ont eu - à leur grand bonheur/malheur2 - la leur ! Le pays de Malek Benabi a donc suffisamment d'Euro et de Dollars, du Pétrole et du Gaz, des ressources naturelles et minières convoitées par les vampires et un vaste pays (le plus grand d'Afrique au grand dam d'Oum Dermane !) caractérisé par les «quatre en une» saisons, de très belles battisses voire des bijoux architecturaux quoi qu'elles aient coûtées ou quel qu'en fut ou serait le résultat du dossier «centre des Conventions d'Oran» and Co !?Mais n'arrive toujours pas à quitter la piste d'atterrissage forcé pour un décollage prometteur et salutaire !? Comme simple exemple illustratif, les palais de justice n'ont-ils pas été privilégiés par un remake régénérant et rajeunissant ? Les salaires des magistrats n'ont-ils pas été revus à la hauteur de la dignité du poste occupé ? Pourquoi donc, à nos jours, on est encore terrassé par les scandales qui giflent la conscience !? Les universités ne consomment/consument-elles pas l'économie nationale ? Les salaires et indemnités des enseignants (maitre-assistant, maitre de conférences et professeur) n'ont-ils pas été augmentés considérablement ? Pourquoi donc, à nos jours, la société est embarrassée par la question des diplômes sans aucune science !? S'il est vrai que nous avons construit - même en jetant sur et sous la table des chkaras atteintes d'obésité ! - des murs, nous avons failli à faire éclore des esprits mûrs ! L'auteur des «Essais» s'était enquis voila cinq siècles d'«Une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine»3. Idem pour la justice ! Les murs sont bien là mais les justiciables attendent toujours Godot ! Pourtant la matière première existe bel et bien ! N'avons-nous pas des jeunes qui ont bouleversé les esprits lors des inondations de Bab El Oued, du séisme de Boumerdes?et l'épopée d'Oum Dermane ! Que leur faut-il pour qu'ils reprennent, de nouveau, le flambeau du premier novembre? «Il n'est pas difficile à un homme de faire quelques bonnes actions ; ce qui est difficile, c'est d'agir bien toute sa vie, sans jamais rien faire de mal»4. La génération qui s'apprête à «affronter» les citadelles de nos universités, n'a-t-elle pas été conduite, cet été, à vouloir «arracher» son BAC par l'arme blanche ! Que peut-on augurer comme présage !? Pourquoi est-elle arrivée à ce degré zéro de l'effort !? «Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.»5 ! Hier encore, quand nous avions vingt ans !, nous débordions de bonnes volontés, de civisme, d'abnégation, de volontariat, de persévérance, de patriotisme, de dévouement et de fidélité au pays, de sacrifice (appris au sein : du Scout «SMA», de l'UNJA, du lycée, de l'Université) ect?Qu'est-il arrivé pour que nous soyons presque totalement envahis par les rapaces de toutes races qui nous nous charcutent sans laisser de traces?! Sans se prendre pour un sociologue avéré, c'est là le diagnostic du sentiment contagieux de «Banka-Banka» fomenté et alimenté par les concepteurs des ANSEJ et que sais-je ! La valeur et la morale de l'effort et du travail voire de la recherche s'est vu bannie et enterrée pour ré-éclore sous forme de syndrome madame Dalila où pour prétendre au trois mille milliards (du Tad3im) ou trois mille dinars (du filet social), il suffit, tout simplement !, de déposer à la bonne adresse un «Dossier» !? Acheter la paix sociale - dites-vous ! - comment et pourquoi, alors, la génération des années cinquante avait-elle tout sacrifié pour ce pays qui a connu des colonisations en relais depuis les vandales jusqu'au français? !? «Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l'existence»6, et on ne peut garantir l'existence par le replâtrage, seule une vraie éducation, un investissement dans l'Homme est en mesure de réaliser les miracles scrutés «Les vraies études sont celles qui apprennent les choses utiles à la vie humaine.»7 Y'a-t-il une issue salvatrice pour réinstaurer la confiance gouverneur/gouverné et permettre aux bourgeons actuels et futurs d'éclore sous forme de roses prometteuses? !? Il n'est jamais trop tard pour bien faire ! Seule une justice impartiale est à même de déclencher le déclic de cette «confiance» égarée car «Où règne la justice, c'est à la liberté d'obéir.»8?Et parallèlement, il est grand temps de revoir les cahiers d'écoliers, les pupitres et les arbres en y vérifiant si nos enfants écrivent les sages mots comme «liberté», car - et le Tout-Puissant nous en préserve - «Il faut payer les enseignants. Sinon, c'est les enfants qui payent.»9? Nous n'avons pas de patrie de secours, notre Algérie doit et peut nous couver tendrement et sûrement ! Qu'avons-nous offert, à «cette» patrie, en contre partie !? Sommes-nous condamnés à demeurer dans l'infernal labyrinthe de «qui accuse qui», hier encore le «qui tue qui» nous a tellement saigné que nous avons signé, le cœur serré et l'esprit résigné, notre réconciliation nationale? ! Le sablier joue contre nous, ses grains sont comme notre avenir qui coule comme une poignée d'eau qui nous file entre les doigts?On a beau essayé vainement de la serrer !? «Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer»10. Le chantier donc le plus vital voire capital doit concerner on ne peut plus le plus rentable des investissements : l'HOMME ! Et comme l'a si sagement dit Antoine de Saint-Exupéry «Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer». Faisons naître alors dans le cœur de nos enfants le désir de la vie, l'amour de la patrie et les valeurs ancestrales?AMEN Notes : 1- Saint-Exupery 2- Voir « A quoi sert la trémie de Saida », le Quotidien d'Oran du 03/05/2008, Page 22 3- Michel de Montaigne (1533-1592) 4- Mao Tsé-Toung 5- Robespierre, Extrait de Lettre à la Convention nationale 6- Léon Blum, Extrait de Nouvelles conversations de Goethe avec Eckermann 7- Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704) 8- James Montgomery, Extrait de Greeland 9- Guy Bedos, humoriste français «pieds noir» né à Alger en 1934 10- Paul fort, «Le Bonheur est dans le pré» |
|