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À première vue, le bourbier arabe dans un monde déjà embourbé dans une
crise économique, n'a pas de solution. Mais on peut juste constater les
anomalies. La première c'est qu'il n'existe aucun pays arabe démocratique même
si l'indicateur de démocratie (democracy index) progresse en Égypte Libye
Tunisie et recule en Algérie Bahreïn Syrie (1). La deuxième anomalie c'est
l'existence de partis islamistes malgré des Constitutions qui font de l'Islam
religion d'État et qui interdisent d'utiliser la religion à des fins
politiques, le comique est grand si le drame ne l'était pas autant. Bien sûr il
y a des partis chrétiens en Europe, mais avec des églises vides dans des États
laïcs avec des institutions démocratiques où se bousculent toutes les religions
et un seul souci : chômage croissance. Imaginons nos politiciens élus
démocratiquement en réunion où chacun présente son programme savamment concocté
par l'armada de ses experts et que l'un d'eux se contente de retirer de sa
sacoche le Coran. Tout aspirant à notre politique, il va de soi, est musulman
et s'il veut être élu, il doit fréquenter assidument notre mosquée. C'est fichu
d'avance pour les autres, le jeu est biaisé dès la conception des cartes. Nulle
parole ne peut égaler celle de Dieu encore moins vouloir l'évincer. À
l'impossible, les opposants aux islamistes sont tenus. En un mot, il faut
interdire les partis islamistes, rendre la religion là où elle était avant de
devenir une arme de terreur entre les mains des prédicateurs de l'apocalypse.
L'Islam doit retourner à sa pureté d'antan dans nos chaumières dans le cœur des
gens simples qui attendent de leur prière un peu d'oxygène une petite baraka
par-ci par-là. En général, le monde politique est conçu en meute, un politicien
est un loup doublé d'un renard. Un combat loyal se fait à armes égales et nul
n'a le droit d'utiliser les croyances des autres pour se servir à moins d'être
prophète. C'est étrange que des hommes se proclamant de la miséricorde divine
puissent jouer les Néron alors qu'ils sont censés le combattre. C'est étrange
qu'en ce début du 21e siècle, il n'y ait pas de loi au niveau international qui
interdise le rapt du ciel par ces illuminés. Seuls les parents sont habilités à
transmettre les textes sacrés à leurs enfants. Les Occidentaux l'ont bien
compris depuis des siècles c'est pour cela que la démocratie a réussi chez eux
car, tous vont au débat avec : «ta parole contre la mienne et le ciel au-dessus
de tous.» Les chefs islamistes doivent comprendre que leur soif du pouvoir a
réduit la religion à un simple glaive qui frappe l'intérieur de l'Ouma et
l'extérieur. En 2012, en Europe on a recensé 219 actes terroristes, en 2011
dans le monde, le nombre était de 11965 (2). De cette folle saignée c'est les
croyants qui paient le plus lourd tribut et c'est parmi eux qu'on trouve les
plus «indignés» surtout sur le net cachés derrière des pseudos pour préserver
leur peau. Certes nos mosquées sont pleines, mais à quel prix et quels
sentiments animent les croyants, où est passée l'illumination du regard,
l'apaisement de l'âme, la sécurité des pieds qui se dénudent en un mot la
tolérance? ? Il faut qu'un jour, en Algérie, on donne la parole aux survivants
des derniers massacres. Qu'ils puissent nous dire librement quel impact a eu le
«Allah Akbar !»lancé par les terroristes avant d'égorger leurs proches.
Pourquoi remuer le couteau dans la plaie puisque tout va bien, la Concorde
nationale a tout réglé. Oui elle a tout réglé pour les leaders les chefs mais
qui pensent au silence des «agneaux», n'y a-t-il pas des bombes à retardement
çà et là qui peuvent exploser à tout moment ? On estime à 1 million rien que le
nombre d'enfants traumatisés de loin ou de près par ce cauchemar? «Le fait est
que le terrorisme fonctionne. C'est une très grave erreur d'analyse que de dire
et c'est souvent le cas, que le terrorisme est l'arme des faibles.» (3) Nos
religieux ont beau faire, comme les despotes, ils trouveront leur «maître» dans
leur propre camp. En Arabie saoudite, il n'y a pas que les chiites il y a les
sunnites qui se revendiquent plus islamistes que le roi. Ben Laden a créé Al
Qaida après que les Américains aient refusé de lui offrir le trône des Ibn
Saoud. Pourquoi avec tout son argent n'a-t-il pas crée une ONG humanitaire
quand on sait que le monde musulman est un ensemble de pays très riches peu
peuplés et de pays très pauvres trop peuplés ? Ce n'est pas équilibrant certes
de naître dans un harem et de faire son éducation dans un pensionnat européen.
Rendre l'Islam aux musulmans, qu'ils le pratiquent selon leur cœur et leur raison et Allah est assez Grand pour se protéger Seul voilà le premier pas vers la solution. Après, on peut perdre du temps dans la discussion du moment que la peur est éliminée. Dans chaque bled, il y a des hommes et des femmes intègres qui peuvent assumer une transition sereine le temps qu'il faudra afin de préparer un vote. C'est la fiabilité des institutions qui assure la fiabilité d'un vote pas l'inverse. En Amérique Obama est devenu président grâce à une Constitution universelle et des institutions démocratiques. Dans l'immédiat, il nous faut des «pères fondateurs» non un Père messie. Ils commenceront par rendre la justice au-dessus de tous car, c'est dans l'injustice que se trouvent les racines de notre mal. C'est facile à faire, nos ancêtres analphabètes du douar savaient choisir le plus sage d'entre eux. Le système judiciaire algérien comparé au système égyptien est une honte, un désastre, une fabrique de terroristes en tout genre. Dans toutes nos institutions «polluées», les gens du bien comme on les nomme chez nous, existent et tout le monde les connait. La transparence, la sécurité, la liberté de parole, l'équité, tout individu normal y aspire sauf celui qui a profité de leur contraire et celui là est connu aussi. Il n'y qu'à voir l'indifférence de la populace face aux dernières élections des maires pour se rendre compte que les dupes ont disparu comme les poètes. Si le «printemps arabe» n'a pas encore fleuri il a inspiré les indignés de Madrid jusqu'aux occupants de Wall-Street. Tout se simplifie quand la volonté du vivre ensemble existe. On n'a plus le choix, on doit y aller contre le slogan «un Ben Ali ou un Ben Laden». Quand on compare les paroles d'amour d'apaisement du pape et les paroles de haine d'un Qaradawi, le «super émir», qui pousse des musulmans à tuer d'autres musulmans, qui veut la tête de tel tyran pour protéger un autre, on mesure l'urgence de la situation. Sinon il ne nous reste qu'à laisser les choses pourrir naturellement c'est-à-dire du sang qui coule qui coulera jusqu'à l'élimination de 20 millions en Égypte les coptes d'abord, de la moitié en Algérie les kabyles d'abord, du quart en Tunisie les femmes d'abord et ainsi de suite jusqu'au clonage du monde arabe au Qatar et à l'Arabie saoudite : une famille royale et des esclaves. Et là, la paix n'est pas garantie puisque parmi ces deux larrons, l'un est déjà de trop pour l'autre. (1) EIU ( Economist Intelligence Unit) et l'ONG Arab Reform Initiative (2) L'OTAN (3) Noam Chomsky |
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