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Les chiffres
officiels disent clairement que la violence à l'égard des enfants s'amplifie et
qu'eux-mêmes font subir des actes violents à d'autres personnes et à la
société.
Il y a les cris des associations civils et des professionnels, y compris des ONG. Cependant, cette dynamique n'a pas eu d'écho au niveau politique, mais il semble que les autorités n'ont pas compris la dimension de la gravité de la situation. Car, à mon avis, la question de la violence reste toujours une question taboue chez nos politiques, à moins que ce ne soit pas l'urgence ni leur priorité. Et portant, il s'agit du citoyen de demain. J'ai eu l'occasion d'aborder la question des violences dans notre société, dans plusieurs articles dans la presse nationale. Il n'est pas question de rabâcher les mêmes analyses, mais cette fois j'aimerai aborder la question du poids de la tradition et son implication dans les comportements violents. La résistance au changement n'est pas typiquement algérienne, mais elle marque l'ensemble des sociétés humaines. Néanmoins, certaines sociétés arrivent à s'adapter aux évolutions sociales successives, car la classe politique, d'une part, les a préparés par anticipation et, d'autre part, le fonctionnement culturel, qui s'appuie sur la pensée rationnelle et pas forcément la pensée raisonnable, s'adapte à ces mutations. Le monde est perçu comme une évolution et pas comme une stagnation. Dans notre société, l'évolution existe, mais elle n'est pas accompagnée ni d'une projection politique ni d'une évolution culturelle. Plusieurs raisons peuvent l'expliquer : sur le plan politique, l'Algérie est victime d'une instabilité politique importante, car toutes ses constitutions, à ce jour, n'ont pas été respectées et ceci discrédite le politique, qui devient illégitime aux yeux des citoyens. L'absence d'un projet de société fragilise l'avenir de la nation. Rien n'est conçu pour qu'elle dure, tout est fait dans l'urgence, ceci montre les limites des classes politiques successives au pouvoir d'avoir une vision d'avenir. Ils gèrent souvent l'urgence. Sur le plan social, nous n'avons plus les mêmes composantes démographiques, nous avons plus de femmes que d'hommes, plus d'enfants que de jeunes, plus de jeunes que de personnes âgées, même ceci est un peu contesté, car nous assistons au vieillissement de la population. Ce renouvellement générationnel a modifié la relation entre les membres de la famille. La place du père «chômeur ou retraité » est prise par le fils, qui gagne plus d'argent ou qui occupe un poste important ! Cette mutation crée des déséquilibres entre les autres membres de la famille, les germes de la violence naissent à ce niveau, ainsi l'enfant assiste comme spectateur sans qu'on lui explique ce qui se passe. Parfois, quand il demande, ils lui répondent par des violences physiques (des claques, des coups de pieds, etc.) ou psychologiques. Dans ces conditions, la seule école que lui donne le sentiment d'être libre, c'est la Rue ! C'est dans la rue qu'il reproduit la violence dont il est victime. Les espaces de jeux ne sont pas exploités à bon escient, ils sont des lieux «des interdits» : de la boisson alcoolisé, de la prostitution, des amoureux, etc. Ces espaces qui devraient être des lieux d'activités familiales et des aires de repos sont devenus des espaces de violence. L'interdiction d'ouverture de bars ou de maisons closes a davantage créé des violences supplémentaires dans la société, renforcé le sentiment d'insécurité dans nos cités, de même ceci a augmenté les violences de viol contre les femmes et les enfants (surtout les filles). Interdire sans donner d'autres moyens, sans proposer des solutions aux citoyens c'est un échec qui contribue à mettre plus d'anarchie dans la société et renforce le pouvoir des gangs, que d'éradiquer le phénomène. Le point le plus important que génère la violence est celui du système social traditionnel, comme s'est interrogé le Pr Slimane Medhar1, psychosociologue, « Comment éradiquer la violence lorsque le système qui la porte est ignoré ?». En fait, le système social traditionnel est engorgé par des mythes et des sacralités qui freinent l'évolution de la société algérienne. Le travail de la démystification est une urgence. Le rôle des scientifiques, et surtout les historiens et les sociologues, est nécessaire pour apporté un nouveau souffle à notre société. L'exemple des personnes âgées, comme j'ai l'occasion de l'abordé dans mes précédents articles, nécessite une nouvelle formes de prise en charge, pas uniquement au niveau clinique, mais aussi au niveau sociologique et éthique. Pis, le statu quo des personnes âgées est déplorable dans notre société. Une évolution des valeurs de la société traditionnelle devient primordiale. Les scientifiques sont écartés dans le débats qui concernent les sujets de la société, cependant les religieux, oui ; Tout en sachant, que ces derniers font fi de la sociologie et des sciences humaine en générale, soit par ignorance ou par manque de formation. Il est temps que ces espaces soit récupérer par les vrais propriétaires du savoir. Certes, le système social traditionnel a fait ses preuve à une période de notre histoire, mais malheureusement nous l'avons sacralisé, par nostalgie peut-être ou le retour à une pureté (virginité) que malheureusement ni notre génération, ni notre monde l'incarne ! La société doit être à l'image de sa condition et de son devoir d'espérer à s'inscrire dans un processus d'universalité, en gardant sa spécificité identitaire. |
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