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Triste sort que
celui de notre société qui a perdu ses valeurs d'antan, où chaque chose avait
sa place et son importance, où chaque individu dans sa différence se rendait
utile et complémentaire de l'autre.
Dans cette société forgée par la sagesse de nos ainés, l'amour du travail bien accompli et le respect d'autrui étaient deux règles essentielles rarement transgressées. En ce temps là, la différence était à peine visible parce que jamais étalée au mépris de la misère de l'autre. L'artisan était digne et respecté, l'éboueur aussi, le riche tirait sa noblesse de sa généalogie et l'instituteur tenait sa notoriété de son savoir. Le symbole de réussite du lettré agissait comme un repère essentiel et comme un catalyseur aux modes de conduite de tous les éléments de la société. En cette époque pas si lointaine, l'on se distinguait par la maitrise de son métier, par sa dextérité ou par le nombre de certificats de reconnaissance et de diplômes fièrement exposés, à portée du regard du visiteur, dans le salon familial et non comme aujourd'hui, par l'accumulation de gadgets et produits « made in China », en lieu et place de livres dans une bibliothèque. La société d'antan avait cette subtilité de porter au premier plan de l'échelle, ceux qui détiennent l'art et le savoir au prix de leurs efforts et du sacrifice de leurs familles. Cet héritage sociétal a forgé le respect de ces êtres admirables, que sont nos parents, qui ont su transformer la faiblesse de leur misère en force de travail pour leurs progénitures. N'est-ce pas là, la meilleure expression de cette volonté à vouloir jouer un rôle utile et citoyen, pour être reconnu et accepté par tous ! LA COURSE EFFRENEE AU GAIN FACILE De nos jours, cette reconnaissance prend la forme ostentatoire de l'étalement d'une richesse indûment accumulée au mépris des lois de la République, par la rapine, par le jeu d'influence et par la corruption de ceux qui sont censés préserver la chose publique, faisant fi de leurs engagements vis à vis de leurs électeurs et de l'administration laxiste qui s'embourbe dans l'attitude du laisser-faire, parce que sans doute, largement arrosée au passage par ses protégés. Ça serait certainement injuste, que de dire, que tous les élus et préposés aux guichets des services publics sont de fait, corrompus ! Mais ce qui est sûr, c'est que la vox populi ne prend plus cette précaution de faire la différence entre le bon grain et l'ivraie, tellement cela a pris de l'ampleur, au point de suggérer des réformes qui tardent cependant à montrer leur efficacité, quant à la gestion transparente des affaires publiques ! Dans ce cas, l'absence de signaux forts ne pouvait induire que lassitude et démission, de la part des citoyens ! Au titre du détournement de la chose publique, le foncier est la meilleure expression de l'effet dévastateur des richesses de la collectivité et de sa dépendance vis-à-vis du trésor public. Cette situation est d'autant plus préjudiciable, qu'elle a donné lieu à l'apparition de formes d'anarchies et de dysfonctionnements des tissus urbains à l'échelle de nos villes. Ceci est d'autant plus déplorable, que c'est au nom du peuple que des pratiques illicites ont été autorisées par les élus et les services techniques, dont l'absence est non moins blâmable. Et pourtant ! L'Etat à bien prévu les instruments d'urbanisme et les règlements ! Dans cette situation, le citoyen ne doit pas se contenter d'apporter un doigt accusateur en direction des autres. Cette responsabilité est bien au contraire collective puisque chacun de nous y aura contribué, soit pour n'avoir pas su sanctionner à temps, soit par son laxisme ou par son silence. L'on achète les consciences et l'on devient subitement riche pour avoir bénéficié d'un lot de terrain en zone industrielle, d'une exploitation agricole ou tout autre bien de la collectivité, sans qu'il ne soit exploité dans l'intérêt général ! Dans cette situation, il est bien évident, que la collectivité de la sorte appauvrie ne soit en mesure d'assurer tout au moins, le fonctionnement des écoles et cantines scolaires et d'apporter son concours aux plus démunis. Elle ne doit son existence que grâce au recours au budget de l'Etat, pour n'avoir pas su mobiliser et protéger ses richesses. Dans cette atmosphère fortement marquée par l'impunité, le citoyen dans sa galère quotidienne rame à contre courant, en espérant s'en sortir et finit par admettre, que la voie du travail n'est pas forcément le chemin le plus court qui mène à la prospérité. Il devient de la sorte improductif et développe de nouveaux réflexes, comme pour justifier sa démission et épouse au même titre que ceux qui lui servent d'exemple, la voie du gain facile, qui minimise les charges et entretient la marmite, sans effort. LE TRAVAIL SOURCE DURABLE DE CREATION DE RICHESSES Cette attitude rentière qui gangrène notre société est à proscrire au plus vite, si l'on veut transformer nos faiblesses de l'heure en forces de demain ! Cette option est un acte responsable qui interpelle tous les éléments de la société à se défaire du réflexe de dépendance vis-à-vis de l'Etat providence, en considérant le travail comme seule source vraie et durable de création de richesses, au bénéfice de la collectivité dans sa globalité. Cette vertu qui donne un sens à l'exercice de la citoyenneté et au compter du soi, s'inscrit en totale rupture avec l'attitude populiste et suicidaire, qui consiste à n'entrevoir le devenir de notre pays, qu'à la faveur des retombées de la fiscalité pétrolière ! Or, dans le monde d'aujourd'hui fortement musclé, il est utile de souligner, que ne seront à l'aise que les futés qui savent exploiter la paresse des autres et les créateurs qui ont quelque chose à vendre à ceux qui comme nous, consomment leurs richesses, dans la position «assis tailleur» ou à l'horizontale, en communion avec le firmament ! Est-ce à dire que notre pays est dans l'incapacité d'assurer son insertion ! Au regard de ses atouts, l'on peut dire que l'Algérie a toutes ses chances de rejoindre un jour, le cortège des pays émergents pour peu que l'on sache opérer le lifting nécessaire à une meilleure lisibilité de son image, mettant ainsi en valeur, ses attraits de beauté. On peut y parvenir parce que notre ressource humaine d'ici et d'ailleurs, ne manque pas de subtilité et de génie, comme elle le prouve à chaque fois que les conditions sont réunies pour l'expression de son talent et de sa créativité ! L'espoir d'une société prospère, conviviale dans ses villes et ses campagnes, ne peut être porté que par cette Algérie utile qui évolue en marge des centres de reproduction des faunes rapines, peu soucieuses des intérêts de la chose publique. Cette Algérie de l'engagement sans contre partie, autorise bien des rêves, pour peu qu'elle soit reconsidérée dans son statut et réhabilitée dans sa fonction de « locomotive » de la société, qu'elle est seule à même de tirer vers les horizons du savoir, de la technologie et du travail authentique, générateur de richesses et d'emplois durables pour nos jeunes. Encore faut-il préciser, que la restauration de la dignité à l'échelle des mondes du savoir et du travail ne saurait s'accommoder des attitudes négatives persistantes dans notre société et des comportements sectaires, au moment où toutes les nations s'activent pour se frayer un chemin et pour s'assurer une place honorable dans l'espace unipolaire, que nous impose la mondialisation. Oui ! L'heure est au rassemblement des forces saines de la nation, à la hiérarchisation des valeurs et non aux jeux pervers des affinités claniques, qui fragilisent la cohésion sociale et porte atteinte au moral et à la productivité de notre ressource humaine ! Le point de départ de cette nouvelle dynamique qui nous offre une opportunité pour s'intégrer de façon résolue dans le 21ème siècle, si on le souhaite bien évidemment, est le regard critique que nous devons porter sur notre manière d'agir, de gérer nos ressources non renouvelables, d'aménager de façon efficiente notre territoire, de gouverner et en quelque sorte, de préparer l'avenir des générations futures. Il ne s'agit plus de faire recours aux artifices des explications surréalistes des facteurs exogènes dont on use et on abuse, chaque fois qu'il faut expliquer nos faibles performances et les retards considérables qu'on a pris sur les autres ! En réalité, physiquement l'Algérie n'a pas tellement changé ! Sa terre est toujours aussi féconde pour peu que soit restaurée sa fertilité ! Son soleil brille toujours de la même manière ! Sa géologie est la même depuis des lustres ! Son climat n'a que très peu changé sous l'effet du réchauffement climatique ! Sa jeunesse est toujours pleine de vigueur et de vivacité ! En quelque sorte, tous les ingrédients son réunis pour faire de notre pays continent, un espace de vie agréable et de prospérité partagée, pour peu qu'on veuille nous défaire de nos travers de gens peu soucieux du devenir des générations futures et qu'on soit disposé à considérer le travail, comme un acte citoyen et une obligation pour tous ! PROJET GLOBAL D'INSERTION DES JEUNES PAR LE TRAVAIL Dans la perspective d'une restauration de la dignité de nos concitoyens, à travers la création d'emplois durables, il nous faudra en toute priorité, redonner tout d'abord, l'espoir à ces enfants de la rue livrés à eux-mêmes, parce qu'exclus d'un système scolaire qu'on n'a pas su moduler par rapport aux aptitudes des uns et des autres. Ces enfants ont pour eux, l'insouciance de leurs âges et n'ont rien de différents des autres. Ils sont souvent joyeux et parfois violents pour avoir perdus les repères du cadre social qui géré leurs comportements. Ils s'activent à exercer de petits boulots pour atténuer la misère de leurs familles. Même s'ils sont souvent exploités et dans bien des cas délinquants, ce n'est rien au regard de ce que nous transmettent les images satellitaires, à partir des pays d'Amérique latine, d'Asie, des ex Républiques socialistes et d'Afrique. Chez nous, à quelques exceptions prés, le comportement de ces jeunes reste dans la limite du supportable. Cela ne doit pas être pour autant une excuse pour les abandonner à leur sort ! Il y a là péril dans la demeure, car à s'y méprendre, c'est là autant de germes de reproduction de la violence qui annihileront les efforts de la société et perturberont sa cohésion. Il nous faut donc, substituer la précarité, la misère et la violence par un projet global d'insertion de ces jeunes dans la vie active. L'Etat devra les aider à se retrouver dans cette main tendue qui allègera leurs souffrances et adoucira leurs mœurs et leurs comportements. Cet acte d'ouverture est le premier pas dans la longue marche d'affirmation identitaire chez des jeunes sans repères et par conséquent sans obligation vis-à-vis des règles qui régissent la société dans ses principes de cohésion et de son aspiration au progrès. Ils devraient avoir la possibilité de devenir des éléments utiles à la société en apprenant les métiers qui font cruellement défaut à notre pays, parce que l'on n'a pas su valoriser le travail manuel, à défaut d'une authentique refonte des systèmes d'éducation et de formation professionnelle basée sur l'orientation pédagogique, dès le plus jeune âge. Et pourtant ! Les collèges d'enseignement agricole et d'enseignement technique ont bel et bien existé chez nous ! C'est dans ces établissements, qu'ont été formés les meilleurs de nos techniciens agricoles, de nos tourneurs et mécaniciens, de nos électriciens, de nos plombiers, de nos ébénistes et menuisiers, de nos maçons et carreleurs et de bien d'autres métiers, aussi nobles qu'utiles les uns que les autres ! De nos jours, le malaise s'installe dans les familles quand la consécration de la scolarité de leurs enfants ne vient pas par le baccalauréat et encore moins, par les diplômes universitaires ! Cette attitude nullement justifiée a fait perdre à nos jeunes, autant d'opportunités pour l'affirmation de leur personnalité par un métier et a fait d'eux, plus des victimes que des êtres incapables de s'assumer, indépendamment de l'assistance et de la compassion de leurs familles ! Sortir de ce cercle infernal où se conjugue souvent, l'absence de perspective pour les jeunes, à la pauvreté de la cellule familiale, équivaut à intégrer cette dimension sociale à l'apprentissage. Cela veut dire, qu'ils doivent disposer d'un présalaire équivalent tout au moins au SMIG, afin de compenser le manque à gagner du revenu familial. De la sorte, à travers leurs contributions, ces jeunes auront le sentiment de n'avoir pas failli à leurs responsabilités vis-à-vis de leurs parents et pourront ainsi apprendre en toute quiétude, le métier qui assurera ultérieurement leur autonomie et leur insertion en tant qu'acteurs essentiels, dans la vie économique et sociale de leur pays ! De même, la prise en charge de leurs familles au titre de la solidarité, est une autre manière de les sécuriser davantage, pour peu qu'ils puissent trouver au niveau des centres d'apprentissage, les conditions favorables à leur épanouissement. Cette action qui situe l'intervention de l'Etat à l'échelle de l'individu, de sa famille et de son environnement d'accueil, est certainement la meilleure manière d'exprimer cette volonté à vouloir agir dans le sens de l'équité et de la restauration de l'égalité des chances. Cette synergie d'actions aux trois niveaux indiqués ne peut s'accommoder du cloisonnement sectoriel dans la conduite des politiques publiques et suggère bien évidemment, une coordination étroite entre tout au moins, les Départements ministériels en charge de la jeunesse, de la formation professionnelle, de l'éducation, du travail, de la solidarité, de la ville, de l'artisanat et de la PME/PMI. L'expression de cette solidarité gouvernementale, comme récemment exprimée autour de la formation des ouvriers de l'usine Renault de Oued Tlélat, est d'autant plus nécessaires, que l'avenir de nos jeunes est dans l'entreprise et non, dans les petits boulots ! C'est ce qu'ont compris depuis bien longtemps, des pays comme l'Allemagne, la Turquie, la Malaisie, l'Inde, l'Indonésie et bien d'autres pays émergents, qui orientent le plus grand nombre de leurs jeunes vers la formation des métiers, selon le système d'alternance : formation / entreprise. A défaut de cela, il est à craindre qu'on soit dans la situation de ces pays du golfe, qui importent toute leur main d'œuvre d'Asie et autres pays arabes ! Or, il faut faire remarquer, qu'on n'aura pas toujours les mêmes disponibilités financières, pour que cela puisse se faire. Combien même cela aurait été possible, n'est-il pas dangereux de laisser des centaines de milliers de jeunes oisifs et sans ressources, livrés à eux-mêmes ! Oui ! Acquérir un métier est une condition sine qua none pour l'accès à un travail durable et pour la restauration de sa dignité ! Encore faut-il reconsidérer la question de la formation professionnelle et de l'apprentissage, qui reste chez nous, peu attractive pour nos jeunes ! Cela est dû notamment, à la faiblesse du corps enseignant, qui doit être lui-même formé ! Trois années devraient être suffisantes pour qu'ils puissent acquéreur le savoir nécessaire à sa mise à niveau, à hauteur des standards internationaux. Il faut pour cela, sortir de notre enfermement, en considérant à l'instar des autres pays, la coopération comme une action salutaire ! Ceci d'autant plus, que depuis 2001, l'essentiel a été fait dans ce domaine, en matière de développement des infrastructures pédagogiques et d'acquisition d'équipements de très haute technologie, qui restent à valoriser. |
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