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La réforme hospitalière c’est aussi faire connaître l’hôpital au grand public. L’hôpital est scruté à «tête reposé» et non pas en situation d’angoisse à l’occasion de l’admission d’un parent au sein de cette structure de santé. Les moyens audiovisuels peuvent nous faire découvrir le sujet. Ils nous feront voir ce que voient quotidiennement les gens qui veillent sur notre santé, mais aussi, ce que voient les patients et les usagers dans nos structures de santé. Le grand public a besoin d’entendre parler ces hommes et ces femmes en blouses blanches, qui veillent sur notre santé. Il se doit d’être informé, tant sur le développement des prouesses diagnostiques et thérapeutiques, que sur le coût réel des prestations médico-chirurgicales, et la prise en charge des patients. Nous avons besoin de savoir comment notre société s’accroche à la vie! Au fait, à combien nous revient cette structure de santé et la formation de ces hommes en blanc ? A combien nous revient l’entretien de leur «standing de connaissance» pour qu’ils ne soient pas usés par le temps, voire dépassés par l’énorme progrès médico-chirurgical. Il faut avoir une idée de l’hôpital grandeur nature. Vraiment : comme il est dans sa «nudité quotidienne» et non pas comme il est vu après maquillage. Pour avancer, il faut éviter les zones d’ombre et s’éclairer les uns les autres pour que les ténèbres deviennent clarté ! La blouse blanche que porte le médecin c’est aussi ça ! la connaissance de nos faiblesses nous renseigne sur le degré de notre performance ! Nous avons tous besoin de lire à travers ces blouses blanches comment évolue notre système de santé. Quels sont ses points forts, quels sont ses points faibles ! nous avons besoin de savoir quelle pathologie pourrions-nous soigner, dans notre pays, selon les normes universelles avec nos compétences médico-chirurgicales et nos plateaux techniques et quelle autre pathologie ne nous est présentement pas accessible. Savoir nos limites, c’est aussi un état d’esprit citoyen et une honnêteté intellectuelle, qu’il va falloir développer... juste pour remédier à nos insuffisances avec aisance tant que nous sommes en bonne santé ! Une structure de santé, c’est avant tout un savoir-faire, voire des compétences. On ne peut pas «diluer dans la masse» un professeur en médecine, un docent, un maître-assistant, un résident, un interne, un externe et en faire une «pâte à modeler». Doit-on pour la cause réapprendre à bien apprécier et considérer le savoir ? Chaque professionnel de la santé et chaque compétence de ce pays, qui est le nôtre, doit être entouré de la considération qui sied à son rang. Une société qui ne prend pas soin de «sa substance grise» n’a aucun avenir. Autour de nous le monde bouge. Il progresse grâce au savoir-faire et au degré de connaissance de ses hommes et ces femmes du savoir. Au carrefour de tout progrès se trouve le cerveau humain. Une structure de santé ce n’est ni un appareil dernière génération ni des murs et des portes bien peintes et encore moins une fictive chose clé en main. La véritable clé est dans le savoir-faire et la compétence. Apprendre à investir en l’homme et ne point le mépriser, c’est lui et lui seul la vraie richesse. Mon souhait et de voir d’autres confrères nous emboîter le pas pour raconter leur spécialité, voire leur service, et nous faire bénéficier de leur expérience. C’est aussi une manière de se dire concerné par les réformes hospitalières, et d’être certain que nous sommes des acteurs incontournables dans l’espace santé de notre pays. Nous avons la conviction que personne ne pourra mieux comprendre l’espace santé et mieux le servir autant que le personnel soignant ! Ah, si un jour nous les écoutons parler, ils nous conteraient toute l’histoire, la belle histoire qui nous aidera à résoudre l’énigme de notre vécu de santé et nous vaccinera contre les éventuelles épidémies à venir... écoutez-moi alors vous raconter la réanimation. La réanimation est, pour la médecine, ce coeur qui continue à battre, ce poumon qui continue à respirer et à assurer l’hématose, ce cerveau qui continue à gérer les messages transmis par notre environnement et à les analyser, bref à réfléchir... Comment s’en sortir malgré tous les aléas d’un environnement devenu subitement agressif voire menaçant! Communément appelé état pathologique. C’est la mission du service de réanimation : qui doit mettre tout son potentiel humain et matériel pour réanimer ce patient et le rendre à la vie «lui rendre le souffle». La réanimation a vu le jour en même temps que l’instinct de survie. L’introduction de la respiration artificielle et l’épuration extra-rénale, il y a une cinquantaine d’années, «l’épidémie de la poliomyélite en 1948 et l’insuffisance rénale aiguë» ont fait que la réanimation se structure et devienne présentement une spécialité médicale. Dans notre pays, sa pratique a tout emprunté, en qualité de soins et en technicité, au développement de la réanimation outre mer. La réanimation a été érigée en service au CHU ORAN à la fin des années soixante. Une équipe de jeunes médecins motivés, prompts à reconnaître et corriger tout déséquilibre aigu menaçant la vie. La tâche n’était pas aisée lorsqu’on sait que la notion de réanimation était à ses débuts et que ce service devait répondre à toutes les grandes urgences médicales de l’ouest algérien. L’idée de réanimation était encore abstraite dans le milieu médical de notre ville. En son temps, certains professeurs, chef de service, ne s’étaient pas mis à l’idée d’associer un médecin réanimateur à leur équipe. Préférant rester sur l’ancien schéma et se suffire des services du personnel paramédical. Les jeunes médecins avaient juste l’impression que beaucoup de moyens humains, de moyens matériels, de temps, d’efforts et de technicité sont déployés en réanimation. Ils comprendront, à la fin de leurs cursus, que pour nous, réanimateurs, c’est le prix à payer pour rendre à la vie, ne serait-ce, qu’une seule personne parmi celles, qui ont franchi le seuil du service de réanimation et qui étaient donné pour mortes. Nous sommes confortés à l’idée, que le Saint Coran nous a enseigné : que celui qui réanime une personne c’est comme si, il a réanimé l’humanité toute entière. Celui qui tue une personne c’est comme si il a anéanti l’humanité toute entière. Un service dont la raison d’être n’aspire qu’à «rendre en vie», et dont les femmes et les hommes qui y travaillent ne sont mobilisés que pour lutter contre l’état pathologique quel que soit le degré de sa gravité. Le service est, certes, un service grande technicité instrumentale médicale faisant appel à des appareils électromécaniques de respiration artificielle et d’assistance respiratoire, des appareils de surveillance cardio-vasculaire et hémodynamique, surveillance des pressions intra-cardiaque et vasculaire, surveillance de la pression intra-crânienne appareil d’épuration extra-rénale, appareil de circulation intra-corporelle, de radiographie et d’échographie d’urgence. La réanimation est aussi une unité de soins intensifs justifiant d’une présence, soutenue et permanente, de compétences médicales et paramédicales. Le laboratoire qui s’y rattache permet le suivi des constantes biologiques et les gaz du sang du patient. Le service de réanimation dispense une médecine de pointe, il obéit à des normes de gestion et de fonctionnement modernes. La réanimation a ceci de particularité, c’est que les patients qui séjournent sont pour l’essentiel en état de suivi. En réanimation, la relation médecin-malade est singulière et pour cause, la communication verbale entre le personnel soignant et les patients est très réduite, voire inexistante du fait de l’altération de l’état de conscience des patients et de la précarité de leur état de santé. C’est des patients qui justifient d’une assistance multifactorielle (assistance respiratoire, support hémodynamique, assistance nutritionnelle et apport calorique et azote adéquat, rééquilibre hydro-électrolytique, hygiène corporelle, rééducation fonctionnelle, mobilisation et massage, friction du corps, nursing, traitement médicamenteux approprié. * Réanimation Médicale Polyvalente Oran, Algérie. |
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