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« L'architecture
: la mère des arts, ne doit être ni domptée ni uniformisée par l'enseignement
académique, ou l'autorité politique. Désormais, elle ne doit plus être bafouée
par la science ou vulgarisée par la réussite commerciale. Notre environnement
humain peut maintenant être conçu et réalisé selon la nature : la nature du
Temps, du Lieu et de l'Homme. » (Franck L. Wright, le Père de l'architecture
moderne).
Il semble que le wali d'Oran déplore l'inexistence d'une qualité architecturale dans nos villes. Beaucoup témoignent de son amour et de sa passion pour l'architecture. Pourtant, que se passe-t-il à propos des assises de l'architecture d'Oran ? Au contraire des assises d'Alger dont on a annoncé l'événement dans la presse nationale des mois avant, au fur et à mesure de rencontres élargies pour leur organisation, les assises d'Oran restent à un mois près un événement caché, qu'on annonce de bouche à oreille. L'organisation des assises d'Oran se réalise dans un groupe restreint. Aucun travail régulier d'information élargie n'est entrepris. Ce qui fait que ces assises par cette atmosphère d'opérationnalité cachetière, sont appelées à faire plus de tort que de bien aux architectes et à l'architecture. Elles risquent de passer inaperçues sans l'effet socio culturel espéré. Pire, la rumeur qui court dit que les architectes-professionnels comptent ne pas présenter leurs œuvres. Ils s'apprêtent, cependant, à demander aux étudiants à exposer leurs travaux d'atelier à leur place. Cette éventuelle improvisation d'exploitation des étudiants, servira à remplir le vide cultivé par les professionnels. La peur de nos diplômés d'architecture de montrer leurs travaux réalisés ne peut être interprétée que comme étant une reconnaissance d'un échec éminent. L'intention de présenter les travaux des étudiants aux responsables nationaux, en cas où elle serait vraie, est une dérive grave dans la mesure où les assises sont censées être un témoignage direct des travaux réalisés. Pourtant, la réalité n'est pas si amère. Certains diplômés ont marqué le visage de la ville par leurs réalisations qui méritent d'être connues et exposées. Elles peuvent même provoquer un débat constructif, au lieu d'organiser des « ateliers de l'architecture et de la ville » pour ne rien dire, et qui ne feront qu'accentuer la confusion. Autrement dit, en architecture, une théorie sans projet est appelée à flétrir vivante, et à se perdre d'elle-même. Par ailleurs, un projet qui fait appel à son propre lot de théories, des théories qui se construisent au fur et à mesure que le projet prend forme, ce projet est appelé à être fécond. Dans cette ambiance de nécrose générale, l'université ne peut pas être d'un apport particulier. Tout le monde sait que notre université souffre de ses maladies (consanguinité et autisme) intellectuelles. La course derrière les grades a engendré en permanence des chercheurs sans aucune trouvaille. Certains pensent même que la recherche n'a peut-être pas sa place dans le monde du faire des architectes. Nous nous retrouvons malheureusement avec des universitaires qui font des expressions chahuteuses et qui ne font jamais des conceptions créatives que nous pouvons offrir, sans honte, en offrandes à l'esprit de l'architecture. Il est inconcevable que nous pensions continuer à associer nos départements d'architecture professionnellement parlant stériles à des assises qui n'arrivent pas encore à se mettre debout dans le monde des objectifs réels. Quel est donc l'utilité de cet événement s'il est empêché d'être une question de société, et s'il ne permet pas l'éclosion des idées et la présentation des projets d'architecture réalisés pour être débattus ? * (Diplômé d'architecture) |
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