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Beaucoup
d'Algériens se targuent d'être des démocrates, tolérants, etc., n'ayant rien à
voir avec l'idéologie rigoriste des extrémistes, etc. Et pourtant, dans les
faits de la vie quotidienne nombre de nos concitoyens qui se disent pourtant
ouverts et compréhensifs développent souvent des reflexes qui n'ont rien à
envier à ceux des esprits brillant par leur intolérance et ostracisme. Que l'on
médite un peu ce qui suit :
L'information est rapportée par la correspondante d'un quotidien algérien arabophone dans son édition du mercredi 8 août. L'artiste libanaise « Bara » a té interceptée par des agents de la sureté publique des environs de Chelghoum Laid pour « non observation du jeune du Ramadhan ». C'est sur dénonciation du chauffeur qui emmenait la star libanaise de son hôtel à Sétif à celui « Cirta » de Constantine, que des agents de la circulation ont interpelé la jeune artiste pour l'inciter à l'observation des lois en vigueur dans un pays musulman ! Comment la jeune chanteuse dépitée en est arrivée là, avec sa photo publiée en dernière page du journal, non pas pour faire l'éloge de ses mérites comme d'accoutumée, mais pour l'exposer à la désapprobation générale du public lecteur pour ne pas dire autre chose. Cet incident a eu lieu, relate-t'on, lorsque la jeune artiste s'est mise à fumer attirant aussitôt l'attention du chauffeur du véhicule qui lui aurait sommé d'arrêter immédiatement de fumer. Refusant d'exécuter sur le champ les injonctions du conducteur du véhicule, ce dernier n'a eu d'autre recours que de mettre le cap immédiatement vers le poste de police le plus proche pour dénoncer le comportement de sa cliente. Et c'est ainsi que l'invitée libanaise s'est trouvée dans un embarras tout à fait imprévu « grâce à l'esprit de civisme et de bienveillance au respect des bonnes mœurs dû aux membres de sa communauté dont a fait preuve ce chauffeur » ! Beaucoup seraient tentés de penser ceci et de le clamer à haute voix. Soit, mais la sagesse nous a appris qu'en pareilles circonstances, - et surtout avec les étrangers- l'on se doit d'apprécier autrement la situation que par des jugements expéditifs qui obtiennent généralement l'effet contraire de ceux qui sont censés veiller sur le respect de l'Ethique de la société. En effet, ce chauffeur qui s'en est allé tout de go se plaindre auprès de la police des mœurs, n'avait-il pas eu d'autre recours à faire prévaloir que celui-là? face à une ressortissante étrangère non musulmane ? Devant cette artiste ne partageant pas sa religion et qui prit une cigarette pour fumer, ce conducteur offusqué, certes, ne pouvait-il pas s'y prendre d'une façon moins brusque et plus souple ? C'est-à-dire, que plutôt que d'ordonner à la femme d'éteindre tout de suite sa cigarette, ne pouvait-il pas prendre la peine de lui expliquer calmement qu'elle se devait d'observer la règle générale dans un pays musulman qui n'accorde pas beaucoup de libertés sur ce plan, contrairement à d'autres contrées musulmanes ? Nul doute que l'issue de cette mésaventure aurait été tout autrement. Mais le chauffeur réagissant promptement a jugé et condamné illico presto sa cliente sans chercher à comprendre le pourquoi de la chose. Bien évidemment la ressortissante étrangère est en faute, mais la réaction de son conducteur parait démesurée vu qu'il aurait pu avoir un autre comportement moins contraignant. La question qui se pose est de savoir si ce chauffeur se serait comporté de la même façon s'il s'agissait d'une occidentale, une française, une anglaise ou une américaine ? Dans pareil cas, il aurait peut être quitté un moment son véhicule, le temps que la femme non musulmane achève dans la discrétion sa cigarette et puis revenir reprendre sa course. Mais notre chauffeur a préféré adopter une autre attitude, celle de « l'observation stricto sensu de l'application des lois et des règlements ». Okey ! d'accord, ne discutons plus là-dessus. Mais une simple petite question s'adressant à ce chauffeur soucieux de l'application rigoureuse des lois juridiques : « combien de hautes personnalités à qui il a eu affaire professionnellement a-t-il eu l'occasion d'en dénoncer les dépassements outranciers ? », et surtout « combien de terroristes ennemis publics numéros un de la société a ?t-il eu l'honneur d'en- dénoncer les agissements criminels durant la tragique décennie noire et bien après ? ». ça, bien sur c'est beaucoup plus risqué que de dénoncer une femme seule, qu'un bon Musulman aurait veillé à faire preuve d'un esprit de compréhension vis-à-vis d'elle (« yestor 3ardh'ha ») c'est ça l'Algérien authentique ! Parfois l'on se met à regretter amèrement les anciens disparus d'antan , hier si durs en éducation des leurs mais à l'esprit de largesse et de tolérance si compréhensif vis-à-vis d'autrui et qui en fait d'eux assurément des modernes beaucoup plus évolués culturellement que certains esprits rigoristes de nos jours nostalgiques de l'inquisition moyenâgeuse? en plein 21 è siècle !!! . |
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