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«L'indépendance,
ce n'est pas une récompense, c'est une responsabilité» Pierre Bourgault
La veille du 5 juillet date?anniversaire du cinquantenaire de l'indépendance. Tout le ciel du pays s'illuminait en couleurs arc- en- ciel grâce à un gigantesque feu d'artifice déclenché à la gloire d'une indépendance arrachée au prix d'un incommensurable sacrifice de ce valeureux peuple. Emblématique d'une célébration qui n'était pas du gout de tous nos concitoyens. Les uns spéculant sur le prix payé par le trésor public, d'autres psychotant et papotant sur l'inutilité de ce branle-bas de faisceaux lumineux. On ne saurait passer sous silence un cinquantenaire aussi historique que celui-ci en se pavanant sur la place publique ou en se gargarisant sur l'événement en propos défaitistes. L'événement valait la chandelle ou le feu d'artifice. Qu'on se le dise, un cinquantenaire ne se fête pas chaque année. Le prochain anniversaire-cinquantenaire, plus précisement en 2062, la plupart d'entre nous admireront ces phosphorescences du Haut du vaste ciel de l'Eternel. De plus tous les pays du monde utilisent cet artifice lorsqu'il s'agit de célébrer des événements d'une importance aussi capitale dans l'histoire d'un peuple. Pourquoi on a aimé ces feux d'artifice ? Parce que la symbolique véhiculée par ces rayonnements lumineux est l'expression même de ces feux de sacrifice libérateurs, déclenchés la veille de la Toussaint. Parce que ces feux d'artifice nous rappellent les milliers d'éclats d'obus qui déchiquetèrent les corps et les cœurs des fils du peuple. Oui ces éclats de lumière, de par les paraboles qu'ils traçaient dans l'azur, symbolisaient les artificiers de la délivrance du joug colonial. Ceux qui offrirent la liberté aux cireurs, aux spoliés, aux opprimés, aux acculturés, aux dépersonnalisés, aux dépossédés, aux exilés?oui ces feux d'artifice nous ont transposés dans les premières heures de joie de l'indépendance d'un peuple avec une dignité retrouvée. Oui ces luminosités coloriées ressemblaient à la fois à ces milliers de haik, djellabas, ou étendards d'une espérance ressuscitée. Ces tracés multicolores ont esquissé dans le firmament, la longue marche de nos glorieux éclaireurs vers les chemins de la liberté. Chaque étincelle de ces jeux de feux de lumière rappelait la déflagration de la colère d'un peuple qui ne voulait plus être asservi. Ces illuminations ont inculqué à nos chérubins la plus belle et la plus concrète leçon d'histoire de notre pays. Ces luminosités gravées dans l'empyrée, en cette veillée événementielle, baliseront en leur conscience des images impérissables. Ces luminescences crayonnaient dans les yeux de ces derniers des espoirs ravivés dans le cheminement de leur destin. On a aimé ces clartés qui giclaient en harmonie dans les profondeurs du manteau nocturne pour nous rappeler la légendaire solidarité d'un peuple humble, uni contre une occupation forcée. Ces milliers d'étoiles nous ressuscitaient ces milliers de vies qui voulaient nous signifier à leur tour l'incommensurable bravoure du sacrifice, pour que vivent libres et dignes les générations que nous sommes. Oui j'ai aimé cette infinité de fragments de lumières qui dessinait dans le baldaquin bleu cette jeunesse d'alors, consommée et consumée pour un seul et unique idéal la liberté d'un peuple. Advienne que cela coûtera, cette nuit d'été illuminée a rappelé à chacun de nous qu'il fut des Hommes de ce pays qui prirent leur destin en main pour réécrire le cours de l'Histoire, notre histoire. A nous d'être à la hauteur de la grandeur de ce sacrifice, sans artifice ni feux de discorde, pour jalonner les espoirs et les espérances des générations futures comme l'ont fait nos dignes prédécesseurs. * Universitaire |
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