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La proclamation
des résultats définitifs des législatives du 10 mai 2012 apporte un nouvel
éclaircissement sur l'évolution des forces politiques d'appui au régime
politique algérien ces dernières années. Ce régime, par la voix de son ministre
de l'Intérieur, veut laisser croire à l'opinion nationale (et internationale)
que sa base s'est élargie. Et ce du fait du «saut» historique du taux de
participation aux élections qui serait passé de 35,65% en 2007 à 43,14% en
2012.
En toute logique, seules devraient compter les voix apportées aux partis politiques qui constituent la majorité gouvernementale; soit le FLN, le RND et le MSP. De ce point de vue, les chiffres publiés apportent un démenti cinglant. A la suite de ce que nous avons publié ici même (dans Le Quotidien d'Oran) il y a quatre (4) ans - «Les messieurs 13% et nous» -, l'on peut dire que l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP), qui avait recueilli 2.459.100 en 2007, n'obtient (FLN, RND et Alliance de l'Algérie Verte) en 2012 que 2.323.477 voix. Soit donc une contraction de la base sociale du régime. Certains ne manqueront pas de suggérer que le Front du Changement de M. Menasra a affaibli le MSP en détournant 173.981 voix. Dans ce cas, prenons en compte le fait que l'Alliance de l'Algérie Verte comprend (outre le MSP) les partis Ennahda et Islah. Or, chacun de ces partis avait fait un score honorable en 2007: respectivement, 194.067 et 144.880 voix. Ainsi donc, bon an mal an, nos islamistes dits «modérés» ont vu leurs sympathisants se détourner d'eux. Ils recueillent moins de 891.051 voix de 2007 ! Cette érosion fait que la majorité présidentielle de 2007-2012 a vu sa base sociale devenir beaucoup moins représentative. Et cela est indiscutable. * Economiste |
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